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Jérémy Mathieu (FC Barcelone) : "Je ne suis pas le meilleur du monde mais je sais ce que je vaux"

Didier Balayer

Mis à jour 30/01/2016 à 16:39 GMT+1

LIGA - Avant d'affronter l'Atlético, samedi à 16h00, Jérémy Mathieu nous a accordé une interview exclusive. Sa vie en Espagne, son statut à Barcelone, l'Euro 2016... l'ancien défenseur central du FC Valence se livre sans retenue. Entretien.

Jérémy Mathieu (FC Barcelone) contre l'Athletic Bilbao en Supercoupe d'Espagne 2015

Crédit: AFP

Malgré une saison 2014/2015 exceptionnelle, on a l'impression que le Barça est encore plus fort cette année. C'est votre avis ?
Jérémy Mathieu : Oui, il y a de ça. Mais avant tout, on est dans la même dynamique que la saison dernière. C'est ce qui est fort. D'ailleurs, on a surtout envie de réaliser le triplé comme en 2015. En tout cas, c'est notre objectif. On a encore soif de victoire.
On a aussi cette sensation que tout est trop simple pour ce Barça...
J.M. : Non, croyez-moi, ce n'est pas facile. Et ça, je peux vous l'assurer. Car les matches, il faut les gagner, et tous les gagner (sourire). Quand tu évolues au FC Barcelone, c'est comme ça. C'est l'exigence au quotidien. D'ailleurs, on a quand même vu qu'on a été en difficulté sur nos deux derniers matches (Malaga et Bilbao). On s'est notamment fait bouger en première période mais, au final, on a réussi à s'imposer. Cela démontre qu'on a du caractère. C'est bien pour la suite.
Toutes compétitions confondues, le FC Barcelone n'a plus perdu depuis le 3 octobre dernier (FC Séville). Soit 25 matches d'affilée… Pouvez-vous rester invaincu jusqu'à la fin de la saison ?
J.M. : Ça, personne ne peut le dire. Maintenant il reste encore beaucoup d'échéances, beaucoup de matches, mais le meilleur est à venir. Donc on verra, et ce même si ça paraît compliqué de gagner tous ces matches. Mais gagner des titres, c'est différent (sourire)… C'est possible.
En revanche, vous êtes moins souvent titulaire cette saison...
J.M. : Personnellement, je suis satisfait de mon temps de jeu. A Barcelone, je sais qu'il y a beaucoup de concurrence. Après la saison dernière, j'ai réalisé une belle année. Là, j'ai moins bien débuté à cause de certaines choses. Mais il n'y a pas de souci. A moi d'être prêt quand le coach me le demande.
Mais cela nécessite une approche différente par rapport à votre quotidien...
J.M. : (Il réfléchit puis se lance) Oui, c'est vrai que c'est compliqué. Forcément, on a envie de jouer et d'avoir un peu plus de continuité. Mais comme il y a de la concurrence, il faut faire avec et se préparer en conséquence.
On vous décrit comme quelqu'un d'assez discret, presque effacé. Comment faites-vous pour exister dans ce vestiaire de stars ?
J.M. : Sincèrement, je n'ai pas envie d'être quelqu'un d'important (dans un vestiaire). Donc c'est vrai que je suis assez discret, mais dès qu'on fait appel à moi, je fais le taf. C'est comme ça que je fonctionne, et surtout c'est comme ça que je me sens bien. D'ailleurs, ce qui prime pour moi, c'est le terrain. Le reste…
picture

Jeremy Mathieu, Lionel Messi et Neymar lors de Celta de Vigo - FC Barcelone en Liga le 5 avril 2015

Crédit: AFP

Avez-vous noué des liens particuliers avec certains joueurs ?
J.M. : Dans la vie, tout se fait petit à petit. Puis, même si je ne parle pas énormément, les gens apprennent à mieux me connaître, à mieux me cerner au fur et à mesure des choses. Et comme je me sens de mieux en mieux, je "déconne" aussi parfois avec pas mal de joueurs. Je leur lance de temps en temps des vannes pour les chambrer un peu. Mais je le faisais aussi à Valence. Je n'ai pas changé.
C'est-à-dire ?
J.M. : En fait, c'est simple. Plus les années passent, mieux les gens vous connaissent. Et au final, il n'y a aucun souci… Ce n'est pas parce que je ne parle pas que je ne sais pas rigoler non plus.
En Espagne, on a l'impression que vous évoluez dans un environnement qui vous sied parfaitement.
J.M. : Oui, la Liga est un championnat qui me convient très bien. J'aime quand ça joue bien au foot. Ça me plaît quand le ballon ressort propre de derrière. C'est en tout cas ce que j'essaie de faire au maximum. En fait, je kiffe la Liga.
Vous auriez imaginé un jour pouvoir évoluer à ce niveau ?
J.M. : C'est assez difficile à dire. Mais auparavant, je n'avais peut-être pas tout à fait conscience de mes qualités. C'est la grande différence. Pourtant quand j'étais en France, beaucoup d'anciens entraîneurs me le disaient… Mais en venant en Espagne, il est clair que je ne pouvais que m'améliorer techniquement et tactiquement. C'est sur ces deux aspects du jeu que j'ai le plus progressé. Donc oui je suis très content d'être ici, et d'évoluer dans ce championnat.
Comme Antoine Griezmann, vous êtes peut-être plus connu en Espagne qu'en France…
J.M. : Non, c'est différent. Je ne vais pas me comparer à Antoine qui est en pleine bourre et qui a été quasiment formé en Espagne. Moi, ce n'est pas pareil parce que je suis arrivé plus tard en Liga, avec des qualités qui ne sont pas comparables à celles d'Antoine.
Que voulez-vous dire ?
J.M. : Que je ne suis pas le meilleur du monde. J'en suis conscient, mais je me suis totalement épanoui en Espagne. La preuve, c'est que mes meilleures saisons, je les ai faites à Valence puis à Barcelone.
Jeremy Mathieu et Mohamed Salah lors de As Roma - FC Barcelona - en Ligue des Champions 2015-2016
Avez-vous l'impression d'être un joueur un peu sous-coté ?
J.M. : Sincèrement comme je suis à l'étranger, ce n'est pas un truc sur lequel je m'attarde. Mais je pars du principe que ça dépend déjà de ce que regardent les gens. S'ils sont plus championnat français ou étranger...
Mais vu de France, vous n'avez pas tout à fait la reconnaissance qu'un joueur du FC Barcelone pourrait revendiquer…
J.M. : (il coupe) Sincèrement, ça m'est égal. Les gens ont leur opinion, mais moi, je sais ce que je vaux. Je sais aussi que parfois je commets des erreurs, mais c'est le foot, donc il n'y a aucun problème. Je respecte l'avis de tout le monde.
L'Euro 2016, vous y croyez ?
J.M. : Non, non pas vraiment. De toute façon, je n'y crois plus trop, mais c'est comme ça.
Etes-vous résigné ?
J.M. : Ce n'est pas le sujet. Seulement après le match à Madrid (en novembre dernier), on m'a prêté des propos qui n'étaient pas les miens.
C'est-à-dire ?
J.M. : Il y a eu de la confusion. D'ailleurs, je n'ai jamais dit que je devais être appelé en équipe de France parce que je suis au Barça et que j'ai tout gagné. Seulement, je demandais juste une explication au coach (Didier Deschamps, ndlr). Tout simplement…
Pourquoi ?
J.M. : Je vais me répéter : je ne suis pas le meilleur joueur du monde, je n'ai pas la grosse tête ou quoi que ce soit dans le genre. Seulement, j'aurais besoin d'une explication de sa part pour comprendre. Point…
Pour en revenir à samedi, vous recevez votre dauphin l'Atlético de Madrid. Est-ce un match capital ?
J.M. : Oui c'en est un, parce que si on gagne, ça nous donnerait encore plus d'avance dans le championnat (trois points avec un match en retard à disputer). D'ailleurs, si on gagne, ça serait un grand pas pour la Liga.
Arda Turan, ancien de l'Atlético, qu'apporte-t-il au jeu du Barça ?
J.M. : Il amène d'abord sa hargne avec laquelle il jouait à l'Atlético. Mais surtout il va apporter sa qualité technique. Arda, c'est un joueur qui est fait pour le jeu du Barça.
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