Le Celta n'a pas les stars du PSG, mais il peut être encore plus redoutable pour le Real

La grosse semaine du Real Madrid se poursuit. Mercredi, l'équipe de Rafael Benitez a réussi son premier test de la semaine en allant neutraliser le Paris Saint-Germain pour conserver la tête de son groupe en Ligue des champions (0-0). Moins de 72 heures plus tard, c'est son fauteuil de leader de Liga que le club merengue va devoir défendre. Non, ce n'est pas le Barça qui va le convoiter dans un premier temps, même si le club catalan pourrait avoir l'occasion de s'en emparer dimanche face à Eibar (18h15). Avant cela, le Real aura la tâche de résister à son inattendu dauphin : le Celta Vigo.

Les hommes de Benitez auraient tort de croire cette mission plus simple que celle qui les attendait mercredi face au PSG. Et pas seulement parce que le public de Balaidos leur imposera une atmosphère nettement moins cordiale que celui du Parc des Princes. C'est surtout sur le terrain que ce Real encore diminué par les absences doit s'attendre à une opposition des plus coriaces. Car le club galicien, l'un des quatre en Europe à être encore invaincu cette saison, ne s'est pas imposé sur le podium de la Liga par hasard.

Le Celta savoure encore sa victoire du 1er juin 2013 face à l'Espanyol (1-0). Parce qu'elle lui a permis d'obtenir son maintien in-extremis lors de la dernière journée du championnat. Parce qu'elle a aussi initié sa montée en puissance. 9e en 2013-2014, Vigo a poursuivi son évolution positive sous les ordres d'Eduardo Berizzo la saison passée en terminant à une très belle 8e place. La formation dirigée par l'ancien défenseur marseillais a confirmé cette remarquable progression depuis le mois d'août.

Sa 2e place au classement n'est pas usurpée. Certaines "équipes surprises" peuvent bâtir leur réussite sur un calendrier favorable en début de saison. Ce n'est pas le cas du Celta qui, avant de défier le Real, a dû se frotter au FC Barcelone, champion d'Europe en titre, et au FC Séville, vainqueur de la dernière Ligue Europa. Il a réussi le tour de force de les battre tous les deux, s'imposant notamment sur la pelouse des Sévillans (1-2). Mais son vrai coup d'éclat, c'est évidemment cette large victoire face au Barça, il y a tout juste un mois (4-1).

Le Celta n'est pas non plus l'équipe qui construit ses succès sur une défense de fer avant de crucifier son adversaire en contre. La formation de Berizzo a la deuxième attaque de Liga avec 17 buts, autant que le FC Barcelone et seulement un de moins que le Real Madrid. Voir l'équipe galicienne se retrouver à la lutte avec les deux géants de la Liga ressemble à première vue à une anomalie. Mais pas à la lecture des statistiques.

Selon le site whoscored.com, Vigo affiche notamment la deuxième possession de balle la plus importante du championnat espagnol (59,7%), derrière le Barça (60,5%) et devant le Real (58,4%). Il est troisième au nombre de tirs adressés par match (15,5), derrière le Real (20,6) et le Barça (18), et au pourcentage de passes réussies par match (84%, contre 88% pour le Real et 85,4% pour le Barça). Des chiffres qui traduisent surtout un football tourné vers l'offensive. Et qui laissent penser que la réussite du club galicien, c'est d'abord celle d'un style de jeu.

Après avoir eu à faire aux grands gabarits que sont Zlatan Ibrahimovic ou Edinson Cavani, la défense du Real va radicalement changer de registre à Vigo. Nolito (1,72 m), Iago Aspas (1,76 m) et Fabian Orellana (1,68 m) sont loin de dominer leurs adversaires par la taille, mais cela ne les empêche pas de semer la terreur dans les défenses de Liga depuis le début de la saison. Auteurs respectivement de six, quatre et trois buts en championnat, ils pointent tous les trois dans le top 15 du classement des buteurs de la Liga.

Efficaces depuis le début de la saison, les trois attaquants du Celta sont surtout de redoutables dynamiteurs de défense par la qualité de leurs dribbles et de leurs appels. Le test promet d'être particulièrement intéressant pour l'arrière-garde du Real, la plus imperméable d'Europe avec seulement deux buts encaissés cette saison, toutes compétitions confondues. Impériale au Parc, elle devra l'être tout autant, sinon plus, au Balaidos pour empêcher Vigo de confirmer son début de saison de rêve.