Liga : Faire tomber le Barça, ce défi monumental qui attend Zidane

Le calendrier adresse parfois de drôles de clin d'œil. Samedi, Zinédine Zidane va connaître son premier Clasico en tant qu'entraîneur. Ce sera dans l'enceinte d'un Camp Nou qu'il retrouvera dix ans, jours pour jour, après avoir disputé son dernier match face au Barça à en tant que joueur (1-1). Sur le terrain, le Français savait faire la différence balle au pied quand le Real devait se frotter à son rival catalan. Mais être le guide du club merengue pour un Clasico depuis le banc de touche est un défi bien différent, et certainement bien plus difficile à relever. Sur ce Clasico en particulier.

La supériorité du Barça sur le Real ne se lit pas qu'au classement de la Liga, dominé par les Catalans avec 9 longueurs d'avance sur l'Atlético et 10 sur le club merengue. Elle s'est surtout traduite lors du match aller entre les deux équipes. Les hommes de Luis Enrique ont littéralement humilié des Madrilènes alors dirigés par Rafael Benitez devant un public médusé à Santiago-Bernabeu (0-4). Il y avait un écart monumental entre les deux équipes, dans tous les secteurs du jeu. Les joueurs du Real n'ont pas oublié cette expérience traumatisante.

S'il n'était pas sur le banc merengue pour recevoir cette gifle, Zidane aura quand même cette dimension psychologique à gérer dans l'approche de ces retrouvailles au Camp Nou. L'entraîneur madrilène s'est voulu rassurant dans cette optique. "On est prêt", avait-il lancé dans la perspective du Clasico, après la belle victoire sur le FC Séville avant la trêve internationale (4-0). La confiance est le maître mot. Mais elle sera surtout dans les rangs du Barça qui, en plus de son succès éclatant au match aller, reste invaincu depuis 39 rencontres toutes compétitions confondues.

Zidane n'en sera qu'à son 15e match en tant qu'entraîneur de l'équipe première du Real au Camp Nou. Son bilan reste honorable. Sous sa direction, le club merengue a enregistré 11 victoires, 2 nuls et 1 défaite en 14 matches toutes compétitions confondues. Mais cela n'a pas suffi pour lui permettre de s'accrocher au Barça. Le Real n'avait que deux points de retard sur les Barcelonais, qui comptaient alors un match en moins, au moment de la nomination de Zidane au poste d'entraîneur. Il en compte dix aujourd'hui.

Mais ce qui ternit surtout le parcours de Zidane jusqu'ici, c'est cette seule défaite, subie à Santiago-Bernabeu dans le derby face à l'Atlético (0-1). Son équipe n'était pas parvenue à hausser son niveau de jeu pour un rendez-vous d'une telle importance. En partie parce que Zidane n'avait pas su trouver les solutions au problème tactique posé par Diego Simeone. Même s'il y a eu le duel remporté, sans la manière, face à la Roma en 8e de finale de la Ligue des champions (0-2, 2-0), le Français avait manqué ce premier grand test de sa carrière d'entraîneur, en attendant de passer celui du Barça.

La responsabilité de Zidane était cependant limitée dans cet échec face à l'Atlético. Et l'entraîneur madrilène a su en tirer les enseignements pour relancer sa formation, qui a enchaîné cinq victoires depuis cette défaite. Son choix le plus fort a été d'installer Casemiro dans son onze de départ, au poste de sentinelle. Le Brésilien a rééquilibré le milieu merengue, et lui a donné beaucoup plus de consistance à la récupération. Un détail loin d'être négligeable, surtout en tenant compte des grandes difficultés connues par le Real face au Barça dans ce secteur à l'aller. Sans Casemiro.

Zidane a aussi haussé la voix dans le vestiaire pour appeler ses joueurs à être plus agressifs. "Il faut gagner les duels, a-t-il insisté. Nous en avons perdu beaucoup face à l'Atlético. C'était un problème d'attitude, et il faut éviter que cela se reproduise." Le message a été entendu par ses joueurs, qui ont joué avec plus d'intensité depuis la défaite dans le derby. S'il en faudra certainement plus pour faire tomber le Barça, c'est déjà un premier pas pour tenter de relever le défi monumental qui attend Zidane et ses hommes au Camp Nou.