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Ne vous fiez pas au classement: cette fois, l'Atlético ne coiffera pas le Barça et le Real au poteau

Gil Baudu

Mis à jour 30/12/2015 à 08:00 GMT+1

LIGA - L'Atlético partage la tête avec le Barça avant de se rendre chez le Rayo Vallecano, mercredi (18h15). L'équipe de Diego Simeone devance même le Real Madrid. Peut-elle, comme en 2014, décrocher le titre, devant les grands d'Espagne ? Pas si vite…

Diego Simeone, l'entraîneur de l'Atlético Madrid, le 8 décembre 2015.

Crédit: AFP

35 points, et un fauteuil de leader, partagé avec le Barça. A mi-parcours, l'Atlético Madrid surfe sur les hauteurs de la Liga. Rien de surprenant en soi : les Colchoneros ont pris l'habitude de jouer les premiers rôles. Surtout depuis que Diego Simeone est à leur tête. Sous les ordres de l'Argentin, ils sont devenus des membres réguliers du Top 3 espagnol. Bilan : deux troisièmes places en 2012-2013 et l'an passé, agrémentées d'un sacre, en 2014.
L'Atlético peut-il, deux ans après, décrocher la timbale, au nez à la barbe du Barça et du Real ? Les raisons de le croire existent. Mais elles ne font pas le poids face à d'autres arguments. A nos yeux, les Madrilènes ne seront pas champions en fin de saison. Voici pourquoi.

1. Parce que le Barça est sur une autre planète

Le principal obstacle à un nouveau sacre de l'Atlético est catalan. Il vient de Barcelone. Certes, l'équipe de Luis Enrique ne caracole pas en tête de la Liga. Certes, elle a déjà concédé deux revers, à Vigo (4-1) et à Séville (2-1). Mais depuis, semaine après semaine, l'impression prend de l'épaisseur : la machine blaugrana s'emballe. Dans le sillage de son trio Messi-Neymar-Suarez - déjà 32 buts au compteur -, elle semble inarrêtable.
Et surtout, l'ogre barcelonais affiche une soif inassouvie de trophées. Il vient de boucler son année 2015 par un cinquième titre : le Mondial des clubs, en plus de la Ligue des champions, la Supercoupe d'Europe, la Liga et la Coupe du roi. Les Catalans n'ont pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Ils veulent tout rafler en 2016.
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Luis Suarez, Lionel Messi, Neymar (FC Barcelone)

Crédit: AFP

2. Parce que ses deux rivaux n'ont plus la tête ailleurs

Son titre de 2014, l'Atlético ne l'a pas volé. Bien au contraire. Les Colchoneros méritaient clairement de mettre un terme à dix-huit années de disette. Mais s'ils avaient coiffé le Barça et le Real au poteau, c'est aussi parce que ses deux rivaux avaient d'autres préoccupations.
  • les Blaugrana étaient minés par des remous internes, matérialisés par une élimination dès les quarts de finale de la Ligue des champions et soldés par la démission de Tata Martino.
  • les Merengue, eux, n'avaient qu'une obsession : cette fameuse Decima. Les coéquipiers de Cristiano Ronaldo n'avaient d'yeux que pour la Coupe aux Grandes Oreilles. Ils sont parvenus à leurs fins, en venant à bout… de l'Atlético (4-1 a.p.). Mais le Real a laissé des plumes en Liga. Leurs voisins madrilènes s'étaient engouffrés dans la brèche.
Cette fois, le Barça et le Real sont prévenus. Les deux clubs les plus titrés d'Espagne n'ont pas l'intention de se faire, à nouveau, voler la vedette.
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Iker Casillas et les joueurs du Real Madrid soulèvent leur Decima

Crédit: AFP

3. Parce que Griezmann est trop seul

Défensivement, l'Atlético, c'est du costaud. Du très costaud, même : seulement 8 buts encaissés en 16 matches. Cette solidité est ancrée dans son ADN. Avec Diego Simeone, les Colchoneros ont toujours été un modèle de robustesse. Elle les avait hissés au sommet du foot ibérique en 2014.
Mais devant, la différence est notable. Il y a deux ans, les Madrilènes possédaient une force de frappe offensive ô combien plus percutante. Elle était incarnée par un tandem de choc : David Villa et Diego Costa. A pareille époque, ils affichaient déjà 24 buts. En fin de saison ? 40 buts. Les deux goleadors espagnols ont changé d'air. Et l'attaque de l'Atlético repose aujourd'hui sur les épaules d'Antoine Griezmann. Du haut de ses 8 réalisations, le Français en est le fer de lance. Il pèse 36% des buts madrilènes en Liga.
Mais il est bien seul. Trop seul. Jackson Martinez et Fernando Torres - 2 buts chacun - ne sont pas des acolytes fiables dans le 4-4-2 de Simeone. Le rendement offensif de l'Atlético s'en ressent : 22 buts inscrits après 16 matches, quand le Real en est déjà à 42. Et le Barça ? Déjà 36… en 15 rencontres.
Atletico 2013/2014 vs Atletico 2015/2016 (via Easelly)

4. Parce que Tiago laisse un vide

Fracture de la jambe droite. Et une longue, très longue indisponibilité. Il y a un mois, l'Atlético a perdu un pion essentiel en la personne de Tiago. La blessure de l'ancien Lyonnais laisse un vide incommensurable au milieu. Un éventuel renfort hivernal aura beaucoup de peine à le combler. "C'est très difficile de trouver un autre Tiago, déplorait récemment Simeone. A 34 ans, il a l'expérience et l'intelligence qu'un jeune de 20 ou même de 26-27 ans n'a pas. J'espère qu'il reviendra rapidement, avant la fin de saison. On a besoin de lui."
En attendant, l'Atlético doit vivre sans lui. Gabi et Koke, ses habituels partenaires de l'entrejeu, n'ont plus tout à fait la même influence. Saul Neguez (21 ans) et Thomas Partey (22 ans) se partagent l'intérim de Tiago. Mais ils sont encore trop tendres pour faire oublier l'expérimenté portugais.
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Tiago, le milieu de terrain de l'Atlético Madrid, au sol après sa blessure le 28 novembre 2015, face à l'Espanyol Barcelone.

Crédit: AFP

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