Oui, c'est Benitez… mais on ne s'ennuiera pas avec le Real cette saison

Le Real se définit comme un club qui gagne. En pratiquant un football attractif. Ces deux paramètres indissociables font l'identité du club merengue. Et il a été beaucoup question du deuxième au moment où la Maison Blanche a nommé Rafael Benitez comme successeur de Carlo Ancelotti au poste d'entraîneur.  Si sa faculté à gagner des titres est reconnue, le technicien espagnol n'est en revanche pas réputé pour sa philosophie de jeu enthousiasmante. Naples, où son équipe a marqué (70) et encaissé (54) beaucoup de buts la saison passée, est un peu l'exception qui confirme la règle.

La pré-saison n'a pas vraiment indiqué une autre tendance, même si les enseignements à en tirer sont aléatoires. Le Real n'a inscrit que 11 buts en 8 matches, soit une moyenne de 1,375 but par match. L'attaque madrilène est restée muette à quatre reprises sur ces huit rencontres. En revanche, le club merengue n'a concédé que trois buts sur l'ensemble de ses matches amicaux, soit une moyenne de 0,375 but par match. Cet été, le Real est plus solide que spectaculaire. Il serait étonnant que ça dure.

Le Real est resté relativement discret sur le marché des transferts. Kiko Casilla est arrivé de l'Espanyol pour compenser le départ d'Iker Casillas au poste de gardien de but, tandis que Danilo et Mateo Kovacic sont venus renforcer la défense et le milieu. Deux éléments qui vont étoffer le secteur défensif, mais qui ont aussi des qualités intéressantes, notamment techniques, sur les phases offensives.

A l'exception de ses gardiens, de ses défenseurs centraux, et de quelques joueurs d'appoint en défense et dans l'entrejeu (Arbeloa, Illarramendi, Casemiro), l'effectif de Rafa Benitez se compose quasiment exclusivement de joueurs portés vers l'attaque. A tous les postes.

Marcelo est probablement l'arrière gauche le plus offensif au monde. Dans la tradition des latéraux brésiliens, Danilo apporte lui aussi le surnombre de manière quasi-systématique sur le côté droit. Leurs doublures, Fabio Coentrao à gauche et Dani Carvajal à droite, sont aussi des joueurs qui offrent la possibilité d'exploiter pleinement la largeur du terrain sur les phases offensives.

Toni Kroos, Luka Modric, James Rodriguez et Isco s'inscrivent avec des profils différents dans le registre des créateurs. Mateo Kovacic, même s'il se présente lui-même comme un milieu défensif, présente lui aussi des qualités de meneur de jeu dans une zone un peu plus reculée sur le terrain. Ces quatre éléments donnent à l'entrejeu merengue un potentiel technique exceptionnel.

Le défi de Rafa Benitez sera de trouver le bon schéma pour équilibrer son onze de départ, tout en exploitant au mieux le potentiel offensif de son équipe. Deux options semblent se dégager pour le technicien espagnol.

C'est le schéma préférentiel de Benitez, et celui que l'entraîneur du Real a utilisé durant les matches de pré-saison. Toni Kroos, capable de jouer à la récupération ou un cran plus haut au poste de meneur, lui offre plusieurs possibilités dans cette configuration. Si l'Allemand est aligné dans la ligne des trois milieux offensifs, Benitez aura deux places à pourvoir parmi trois hommes entre Gareth Bale, Cristiano Ronaldo et James Rodriguez. Sinon, il pourra les utiliser tous les trois ensemble.

C'est le schéma le plus souvent utilisé par Carlo Ancelotti la saison passée. Et peut-être, sur le papier, celui qui garantit le meilleur équilibre pour une équipe dont les ailiers, Cristiano Ronaldo et Gareth Bale, ne sont pas réputés pour leur travail défensif. Avec Toni Kroos devant la défense, encadré d’un duo de milieux à choisir parmi Luka Modric, Mateo Kovacic et Isco, le Real pourrait avoir une meilleure assise que dans un schéma à deux milieux récupérateurs.

Sur le papier, le Real a tout d'une équipe extrêmement offensive. La question est de savoir si elle le sera sur le terrain, avec un entraîneur comme Benitez réputé pour privilégier en priorité la solidité de sa base défensive. C'est ce qui lui a permis de gagner des titres. Mais au Real, Fabio Capello, limogé après un titre en 2007, peut notamment confirmer que ça ne suffit pas. Benitez va devoir combiner résultats et jeu attractif. Il a les joueurs pour.