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Et maintenant, Zidane arrive même à faire passer Simeone pour un bleu…

Vincent Bregevin

Mis à jour 21/11/2016 à 16:11 GMT+1

LIGA - Zinédine Zidane a franchi un nouveau cap en dominant tactiquement une référence comme Diego Simeone lors du derby remporté par le Real face à l'Atlético (0-3). Une performance marquante dans une année 2016 remarquable pour le technicien français, pourtant novice à ce niveau.

Diego Simeone serre la main de Zinédine Zidane lors d'Atlético-Real

Crédit: Panoramic

Bien sûr, c'est Cristiano Ronaldo qui fait la Une. Et c'est bien légitime. Son triplé face à l'Atlético n'est qu'un temps fort de plus dans l'année 2016 exceptionnelle du Portugais. CR7 a marqué ce derby de son empreinte. Il continue d'empiler les records et de construire sa légende au Real. Mais l'histoire de ce match, c'est bien Zinédine Zidane qui l'a écrite. L'architecte du succès éclatant de la Maison Blanche, c'est bien lui. Parce qu'il a dominé son duel face à Diego Simeone. Et ça n'a rien d'anodin.
Zidane apprend vite. S'il faut retenir quelque chose du succès du Real face à l'Atlético, c'est bien ça. Même si cela a été éclipsé par le triplé de Ronaldo. La première défaite de Zidane en tant qu'entraîneur, c'était justement face aux Colchoneros en février dernier (0-1). Elle avait laissé apparaitre les limites du technicien français, battu tactiquement par Diego Simeone. Le tour de force de Zidane, c'est d'avoir inversé les rôles. Samedi à Vicente Calderon, c'est bien El Cholo qui avait l'air d'un novice.
L'Argentin n'a jamais trouvé la solution pour contrecarrer le plan de jeu de Zidane. Surtout parce que le Français avait bien préparé son coup. Dans l'approche tactique du match, il a été parfait. Il n'a pas hésité à faire évoluer son schéma tactique vers un 4-2-3-1 inédit cette saison. Un pari osé pour un rendez-vous d'une telle importance. Mais un pari gagnant. Le Real a totalement coupé la liaison entre le milieu et l'attaque de l'Atlético. Il a d'abord fait déjouer les Colchoneros avant de faire la différence par Ronaldo. Alors que d'habitude, c'est bien l'Atlético qui fait déjouer ses adversaires.
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La joie des joueurs du Real face à l'Atlético

Crédit: AFP

L'audace récompensée

Le plus remarquable, c'est que Zidane a réussi ce tour de force avec une stratégie audacieuse. Le 4-2-3-1 peut parfois être assimilé à un système défensif. Mais difficile d'employer ce terme pour un Real qui alignait quatre joueurs à vocation offensive (Isco, Bale, Lucas Vazquez et Ronaldo), et un duo de récupérateurs plutôt créatif (Modric et Kovacic). Le Real a très bien défendu, mais il avait bel et bien une équipe offensive.
L'audace de Zidane, c'est aussi de ne pas avoir renforcé son secteur défensif quand Simeone a lancé Correa et Gameiro dans la bataille. Tant d'entraîneurs l'aurait fait pour résister au 4-2-4 mis en place par l'Argentin. Pas Zidane. Il est resté campé sur ses positions. Sûr de sa force, de ses idées, et de ses hommes. Les deux buts inscrits en contre pour confirmer la victoire du Real, et lui donner tout son éclat, sont venus couronner sa stratégie de réussite.
C'est vrai que les blessures ont certainement dicté les choix à faire au Français. Avec un Benzema encore juste physiquement et un Morata sur le flanc, il n'avait pas beaucoup d'autre choix que d'aligner Cristiano Ronaldo en pointe. Placer Isco en soutien de CR7 avait du sens dans cette configuration, et face à cet adversaire. Décaler Bale à gauche pour exploiter les qualités de Lucas Vazquez dans le repli sur le côté droit en avait aussi. Tout cela, après coup, ça ressemble à de bons choix. Les faire avant le match, quitte à mettre Benzema et Ramos sur le banc, c'est autre chose.
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Zinédine Zidane donne ses consignes face à l'Atlético

Crédit: Panoramic

Un bilan remarquable

Zidane n'avait jamais été vraiment considéré comme un grand tacticien depuis le début de son mandat au Real. Sa réussite jusqu'ici, il paraissait surtout la devoir à ses qualités de meneur d'hommes, à cette aura qu'il véhicule tant il était admiré en tant que joueur, à ce respect qu'il inspire à son vestiaire. C'était probablement ce qui permettait de tirer le meilleur de chacun de ses éléments. Il a semblé mettre une nouvelle corde à son arc à Vicente Calderon. C'était criant.
Ce n'est pas nouveau pour autant. Le parcours de Zidane est trop remarquable pour que ça puisse être le cas. Il avait le meilleur bilan en championnat entre sa prise de fonction et la fin de la saison 2015-16, avec une victoire à Barcelone au passage. Il y a eu ce sacre en Ligue des champions, puis celui en Supercoupe d'Europe. Il y a cette objectif de remporter la Liga, et les quatre points d'avance du club merengue au classement après cette démonstration dans le derby l'ont rendu un peu plus accessible.
Il y a aussi, désormais, ce combat remporté de main de maître face à Simeone, une référence parmi les entraîneurs. Zidane en était une en tant que joueur. Il est sur le bon chemin pour en devenir une en tant que coach. Le Français ne sera vraisemblablement pas l'entraîneur de l'année. Parce qu'en 2016, Claudio Ranieri ou Fernando Santos ont guidé vers la gloire des équipes qui ne gagnaient jamais. Zidane, lui, est à la tête d'une équipe qui se doit de gagner tout le temps. Et pour un novice, il ne s'en sort vraiment pas mal. Simeone peut en témoigner.
Infographie Zidane 1 an
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