L'antisèche de Real-Atlético : L'antisèche : Frustré, le Real s’en tire finalement à bon compte

Dominer n'est pas gagner et le Real l'a appris à ses dépens dans ce derby. L'équipe de Zidane a rapidement eu la maîtrise du jeu face à des Colchoneros bien organisés mais très bas et sans ambitions offensives. Malgré du déchet technique dans le dernier geste, le club merengue a logiquement ouvert le score et cela a tout changé. Parce que le Real, moins conquérant après ce but, a eu le tort de se contenter de cet avantage. Et parce que cela a entraîné un coaching gagnant de Simeone avec la sortie de Saul pour Correa, passeur décisif pour Griezmann en fin de match. Un scénario cruel pour le Real. Mais il s'est exposé à ce petit hold-up de l'Atlético.

Griezmann a inscrit ce but qui a offert un point à l'Atlético et relancé la Liga. Le Français a ainsi sauvé un match plutôt quelconque par ailleurs. Mais il restera l'un des héros des Colchoneros, tout comme Jan Oblak. Le gardien rojiblanco a multiplié les parades en première période pour maintenir l'Atlético à flot. Godin et Savic, décisif sur un sauvetage, ont été efficaces en charnière. Pas Juanfran, en grande difficulté pour tenir son côté droit.

Au Real, Kroos a dominé les débats au milieu et fait preuve d'une belle combativité à la récupération tandis que Marcelo, comme à son habitude, s'est dépensé sans compter pour animer le côté gauche. Carvajal a été plus décevant à droite, parce qu'il n'a pas eu un apport offensif suffisant et parce qu'il est impliqué sur le but de l'Atlético. Devant, si Cristiano Ronaldo et Benzema ont été très actifs à défaut d'être décisifs, Bale est en revanche resté très discret.

La sortie de Pepe a fait du mal au Real. Le Portugais, impeccable jusque-là dans son rôle de défenseur central et auteur de l'ouverture du score, a s'est blessé et a dû céder sa place à Nacho à la 67e minute de jeu. Cela a changé le visage d'un Real qui, en plus de ne plus vraiment insister en attaque à ce stade du match, s'est mis à reculer en défense. Et elle a également été préjudiciable au Real sur le but égalisateur de Griezmann, qui a su exploiter un manque de coordination de Nacho et Carvajal.

Le but de Griezmann a confirmé une tendance : à Santiago-Bernabeu, le Real n'est plus le patron dans les derbies en Liga. Il n'a désormais plus gagné un match de championnat devant son public face à l'Atlético depuis quatre rencontres. Griezmann n'y est d'ailleurs pas pour rien. Auteur du but égalisateur samedi après avoir inscrit celui de la victoire dans l'antre merengue la saison passée, l'attaquant français a confirmé qu'il était bien le bourreau de la Maison Blanche.

Nous avons perdu deux points mais la Liga va rester en jeu jusqu'au bout de toute façon.

Non. En tout cas pas autant que si le Barça avait su saisir sa chance dans la soirée. Alors qu'il pouvait revenir à la hauteur du Real, et ainsi être maître de son destin dans la course au titre, le club catalan s'est incliné dans la soirée à Malaga (2-0) et accuse désormais trois points de retard sur l'équipe de Zidane au classement. L'opération comptable aurait pu être très négative pour la Maison Blanche. Elle est finalement positive, même si cela n'enlèvera pas la frustration du club merengue sur le scénario de ce derby.

Ce qui fait mal au Real, en revanche, c'est la blessure de Pepe, touché aux côtes à quinze jours du Clasico. Car elle pourrait bien plomber une équipe madrilène déjà privée pour tout le mois d'avril de Raphaël Varane, lui aussi blessé. Zidane devra vraisemblablement composer avec Sergio Ramos et Nacho en charnière pour ce mois crucial, qui verra aussi le club merengue défendre son titre en Ligue des champions avec un quart de finale de gala face au Bayern. En espérant qu'aucun des deux ne se blesse.