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Liga : Et si le FC Séville devenait champion d’Espagne ?

François-Miguel Boudet

Mis à jour 02/03/2017 à 15:09 GMT+1

LIGA - Le Real Madrid et le Barça ne sont pas impériaux, l’Atlético est distancé. Et si c’était l’année des Sevillistas ? Les hommes de Jorge Sampaoli ont trois mois pour réaliser l’exploit.

Jorge Sampaoli sur le banc de Séville

Crédit: AFP

Troisième de Liga après 24 journées et en ballottage favorable en huitièmes de finale de la Ligue des champions, Séville réalise jusqu’à présent une belle saison. Mais les accessits ne sont pas des trophées, juste des satisfactions. Nous entrons dans le dernier trimestre de la saison, celui où s’écrivent les palmarès. Avant l’emballage final, les Palanganas sont très bien placés, en outsider sans pression.
Pour être tout à fait honnête, c’est une petite surprise. On savait le duo Sampaoli-Lillo solide. Il avait déjà fait ses preuves avec le Chili. Passerait-il le cut de la gestion d’un club européen au sein d’un des championnats les plus relevés ? La différence était de taille, surtout avec un effectif aussi court. Par le jeu et les résultats, la réponse est évidemment positive.

La défense tient le choc

Pourtant, en début d’exercice, le secteur défensif paraissait quelque peu dépourvu tant quantitativement que qualitativement. Pour le moment, l’édifice tient, même si, avec 29 buts encaissés, on est très au-dessus de ses rivaux. Séville pourra-t-il se maintenir dans le money time ou paiera-t-il les efforts consentis ? Adil Rami et ses coéquipers sont aux portes du Top 8 continental mais ne semblent pas armé pour jouer sur les deux tableaux, au risque de tout perdre. La saison dernière, le choix avait été vite réglé. Avec une infirmerie remplie à ras bord, les Sevillistas étaient passés à côté de leur premier tiers de championnat, rapidement distancé dans la course au podium.
En 2016 à la même époque, Séville connaissait déjà sa place en Liga et se focalisait exclusivement sur la Ligue Europa, avec le succès que l’on sait et un coach dont les qualités tactiques et managériales ont été récemment découvertes en France par quelques consultants experts aux rémunérations inversement proportionnelles à leur connaissance de la Liga et malgré tous les moyens techniques actuellement disponibles pour visionner des rencontres du championnat aux huit clubs qualifiés pour la phase à élimination directe des Coupes d’Europe. Fin de l’aparté.
Cela étant, les Nervionenses n’ont pas de choix à faire. Tout miser sur l’une des deux compétitions reste le meilleur moyen de tout louper. Gestion des émotions et des hommes, apparition de facteurs X providentiels (Iborra, Sarabia et Jovetic très souvent décisif depuis son arrivée en janvier) : les Andalous grimpent d’année en année dans la hiérarchie.
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La joie de Gabriel Mercado (FC Séville) après son but face au Betis

Crédit: AFP

2017, aboutissement ultime de plus de 15 ans de labeur ?

D’une certaine manière, le passage d’Unai Emery a servi à Jorge Sampaoli. Peu importe la perte de cadres à l’intersaison (Krychowiak, Gameiro, Coke, Banega quand il avait envie de s’y mettre). L’Argentin est arrivé dans un club qui est dans une dynamique de victoire. Il ne s’agit pas d’un succès venu de nulle part, ou presque, comme à Blackburn, Montpellier ou Leicester, d’un exploit sans lendemain. Depuis son retour parmi l’élite au début des années 2000 et après avoir frôlé la faillite, Séville s’est construit avec des entraîneurs de renoms (Caparrós, Manzano, Marcelino, Emery, Sampaoli) et l’incomparable travail de Monchi.
Depuis 2001, les Nervionenses sont toujours dans la première partie de tableau et ont remporté cinq Ligue Europa, cette coupe que la Ligue 1 continue de mépriser. Cette fameuse culture de la gagne, Sampaoli l’avait déjà lui aussi. Elle s’était matérialisée sous la forme d’une Copa América en 2015, la première remportée par le Chili. La conjonction de tous ses facteurs pourrait-elle aboutir le 21 mai prochain, date de la 38e et dernière journée ?
Désormais, la question est de savoir si Séville peut tenir la cadence et profiter des faux pas adverses. La dernière journée de championnat aurait pu être parfaite. Loin des feux médiatiques, Séville a remporté le Gran Derbi sur la pelouse du Betis. Après avoir été menés au score, les Palanganas n’ont pas perdu leurs moyens et ont fait la différence avec Mercado, déjà buteur à l’aller, et l’inévitable Iborra. Si Messi n’avait pas trouvé la faille dans les derniers instants d’Atlético-Barça et si Villarreal n’avait pas craqué alors qu’il avait deux buts d’avance sur le Real Madrid, le podium aurait été à égalité ! Passons sur la polémique de l’arbitrage totalement délirante depuis dimanche soir. Jetez simplement un coup d’œil à cette vidéo pour vous donner une idée de la folie ambiante. La vidéo dans le foot, ça va être joyeux tiens !
La principale différence entre le Séville version Emery et le Séville version Sampaoli, c’est qu’il s’exporte. Alors que la saison dernière, les Andalous n’avaient obtenu aucun succès hors de leurs bases, ils sont actuellement deuxième du classement des matches à l’extérieur avec 24 points en 13 matches. Une performance de taille quand on se souvient que le premier succès a été acquis lors de la 8e journée, à Leganés (2-3). De quoi regretter les points perdus à Gijón (1-1) et Grenade (2-1), deux relégables.

Combler 71 ans d’attente

Autre motif de satisfaction, la capacité des Nervionenses à prendre des points contre leurs rivaux directs. Face aux clubs actuellement européens [Éibar serait qualifié en C3, en cas de victoire du Barça en Coupe, NDLR], ils ont pris 15 points sur 24, avec notamment des victoires face au Real (pour mettre un terme à l’invincibilité des Merengues) et l’Atlético (match référence du début de saison). Seul le Barça et un Messi incandescent ont réussi à les faire plier, au terme d’un des plus beaux matches de la saison. C’est d’ailleurs leur seule défaite dans leur antre de Sánchez-Pizjuan.
Pour conclure, deux dernières statistiques éloquentes démontrent que les Sévillans ont un mental à toute épreuve. En premier lieu, ils sont les spécialistes numéro 1 de la victoire dans les dernières secondes. Ensuite, ils ont obtenu 15 points sur 52 grâce à des buts inscrits après la 85e minute. Finalement, avec "seulement" quatre points rapportés pour le Real dans les ultimes instants, l’appellation "Ramos time" est un peu usurpée en Liga… Enfin, avec 14 buts inscrits sur 48 par des joueurs entrés en cours de match (soit près de 30%), Sampaoli peut se targuer d’avoir le banc le plus efficace de Liga.
Quand autant de points positifs convergent, ce n’est pas un hasard mais le fruit d’un travail cohérent dans tous les domaines de compétences. Alors pourquoi ne pas croire à la première Liga sevillista depuis 1946 ? Au fait, la 37e journée verra Séville se déplacer à Santiago-Bernabeu. Et si c’était une finale ?
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