Zinedine Zidane (Real Madrid) : "Je n'ai pas inventé le football"

Quatre matches nuls et Zinedine Zidane traverse sa première zone de turbulences depuis qu'il a été nommé à la tête du Real Madrid. Après cinq mois parfaits et une victoire en Ligue des champions, l'entraîneur français doit faire face aux premières critiques. Il s'est longuement épanché en conférence de presse, vendredi soir, avant la rencontre face au Betis Séville (20h45). Tout en répondant à ses détracteurs et en pointant les axes d'amélioration de son équipe, il a rappelé qu'il n'avait pas forcément réponse à tout et qu'il était encore lui-même en phase d'apprentissage du poste.

Zizou a servi du caviar pour ses premiers mois à la tête de l'une des équipes les plus exposées au monde : une victoire en C1 et un record de 16 victoires consécutives en championnat. Mais ZZ reste aussi un jeune tacticien (44 ans), avec très peu d’expérience. "Je ne me suis jamais considéré comme un grand entraîneur, a asséné le champion du monde 1998. Je peux gagner la Ligue des champions sans me considérer comme le meilleur entraîneur. J’apprends mon métier, au quotidien, j’ai soif d’apprendre et j’apprends ce qu’est entraîner un grand club comme le Real Madrid, avec ses problèmes et ses particularités."

Humble dans l'approche de sa fonction, Zidane a naturellement admis que son équipe traversait une passe délicate. Il est même tout à fait prêt à entendre les critiques qui se font de plus en plus nombreuses. Mais il rappelle, aussi, que rien n'est encore dramatique puisque la Casa Blanca est deuxième de la Liga (à égalité de points avec l'Atlético) et toujours invaincue cette saison : "Je sais où je suis. J'accepte les critiques. Je vais continuer à travailler. Si nous faisons quatre matches nuls de suite, je suis le coupable et je dois trouver la solution. Il est peut-être nécessaire de se concentrer un peu plus et mettre un peu plus d'intensité."

"Je ne suis pas un magicien", a poursuivi Zidane. Signe que les solutions pourraient ne pas venir tout de suite. Pour aller mieux, l'ancien joueur du Real ne compte suivre qu'une seule voie, celle du travail. Il rappelle qu'il n'a pas formule magique malgré ses très bons débuts à la tête de l'équipe première. "Je n'ai pas inventé le football. (…) Le plus important est qu'il faut travailler pour sortir de cette situation compliquée. Les joueurs sont des professionnels et, quand nous préparons nos matches, nous le faisons bien. Mais il faut peut-être encore mieux les préparer."

Face au Betis, le Real sera encore scruté avec attention. Confronté à la blessure de Sergio Ramos et à l'absence longue durée de Casemiro, Zidane ne dispose pas forcément de toutes ses meilleures cartes pour se relancer. L'objectif est pourtant simple, son équipe veut "regoûter à la victoire". Il peut au moins compter sur le soutien sans faille de Cristiano Ronaldo. Le Portugais n'a pas tari d'éloges pour son entraîneur dans une récente interview accordé à Marca. "Zidane a apporté beaucoup de bonnes choses. Être un ancien joueur est un avantage et ça nous apporte beaucoup. Zizou est très tranquille, très professionnel et il aime travailler." Le genre de soutien qui ne passe pas inaperçu au Real.