Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Référendum en Catalogne - Pourquoi Barça-Las Palmas s'est joué à huis clos

ParAFP

Publié 01/10/2017 à 18:05 GMT+2

LIGA - Alors que le Camp Nou était vide ce dimanche pour le match opposant le Barça à Las Palmas, zoom sur les raisons de ce huis clos. Sans surprise, dans le cadre du référendum en Catalogne, les raisons sont éminemment politiques.

Les grilles du Camp Nou sont restées fermées ce dimanche

Crédit: Getty Images

Un Camp Nou désespérément vide en signe de protestation: le FC Barcelone, "préoccupé" par les heurts entre policiers et partisans du référendum d'autodétermination en Catalogne, a décidé de jouer à huis clos son match contre Las Palmas dimanche, les instances ayant refusé tout report. L'incertitude a persisté jusqu'à 25 minutes avant le coup d'envoi mais le Barça, étendard de l'identité catalane, a finalement opté pour une voie médiane entre le maintien de la rencontre et son annulation unilatérale, qui aurait supposé des sanctions sportives.
C'est donc sans ses milliers de spectateurs, massés en vain devant les grilles, que le Camp Nou a accueilli ce match de la 7e journée du Championnat d'Espagne. Et l'enceinte, considérée comme la plus grande d'Europe (99.000 places), sonnait étonnamment creux à chaque accélération du capitaine et quintuple Ballon d'Or Lionel Messi...
"Nous sommes préoccupés et très peinés par ce qui est en train de se passer" en Catalogne, a déclaré le président blaugrana Josep Maria Bartomeu au micro de beIN Sports Espagne. "C'est pour cela que nous avons décidé, au lieu d'annuler le match - ce que nous voulions tous -, de le jouer de manière exceptionnelle, c'est-à-dire sans public et à huis clos", a-t-il ajouté, afin de montrer le "désaccord" du club face aux "entraves à la liberté d'expression".
Selon les services de santé de la région, au moins 91 personnes ont été blessées dimanche dans des heurts quand la police a voulu empêcher la tenue de ce référendum d'autodétermination interdit par la justice espagnole.
picture

Lionel Messi face à Las Palmas

Crédit: Getty Images

Menace d'envahissement

Dans ce contexte houleux, Las Palmas a pris ouvertement position en faveur de l'unité de l'Espagne en arborant un drapeau espagnol sur son maillot "pour témoigner sans véhémence de (son) espérance dans l'avenir de ce pays". De leur côté, plusieurs groupes de supporters du Barça avaient appelé sur les réseaux sociaux à envahir le terrain pour empêcher la tenue de la rencontre.
"Face à la répression indigne que subit le peuple catalan, nous demandons au FC Barcelone de suspendre le match. Dans le cas où il ne le ferait pas, nous le ferions nous-mêmes", écrivait sur Twitter le groupe chargé de la tribune du Camp Nou réservée aux ultras ("Grada de Animacio").
Le Barça comme la Ligue espagnole de football professionnel (LaLiga) ont néanmoins assuré que le match aurait pu se tenir normalement et que la sécurité des spectateurs était garantie. "Il n'y avait donc pas de motif pour reporter le match", s'est défendu La Liga, dont le président, Javier Tebas, avait manifesté en famille samedi à Madrid contre le référendum catalan. Pris entre la volonté de marquer les esprits en pleine crise politique et l'impératif de ne pas nuire sportivement à son équipe, leader du Championnat d'Espagne, le Barça a finalement choisi une troisième option en concertation avec l'effectif.

Tapis vert

S'il s'était refusé unilatéralement à disputer la rencontre, le club pouvait être sanctionné d'un retrait de trois points, outre la perte du match sur tapis vert. Cette décision de jouer à huis clos, cruelle pour certains supporters venus de très loin, pourrait aussi déplaire aux "socios" (supporters-actionnaires) les plus proches des milieux indépendantistes, qui critiquaient déjà Bartomeu pour le manque d'implication du club aux côtés des séparatistes.
Le Barça s'était néanmoins prononcé le 20 septembre en faveur du "droit à décider" de la Catalogne et plusieurs de ses figures ont voté dimanche ou appelé à respecter le droit de vote. Le choix du huis clos a également créé des dissensions au sein même de la direction du Barça: Bartomeu a confirmé à demi-mot la démission d'un de ses vice-président, Carles Vilarrubi. "Il est normal que nous ne soyons pas tous d'accord et qu'il y ait des désaccords dans notre club", a conclu le président.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité