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Commissions obscures

ParAFP

Publié 20/03/2006 à 19:05 GMT+1

Les coûteuses défaillances du processus de décision à la tête de l'Olympique de Marseille ont à nouveau été démontrées lundi, au 6e jour du procès des transferts suspects. Chacun des ex-dirigeants prévenus tente de circonscrire ses responsabilités dans le

C'est le règlement d'une commission présumée indue à l'agent de joueur Jean-François Larios, lui aussi poursuivi, lors du transfert de l'attaquant Kaba Diawara d'Arsenal à l'OM en juillet 1999, qui a mis en lumière ces dysfonctionnements. Quelque 1,8 MF (environ 275.000 euros) ont été payés le 22 juillet par l'OM sur ordre du président délégué Yves Marchand à la société monégasque de Larios, IFC, qui venait de présenter au club sa facture pour les négociations dans ce transfert.
Problème: non seulement ce transfert avait été finalisé entre les deux clubs dès janvier 1999, contrat à l'appui signé côté marseillais par l'actionnaire principal Robert Louis-Dreyfus, mais encore, Larios n'y participait en rien et n'était mandaté par aucune des parties. De fait, Marseille et Arsenal avaient conclu l'affaire sur le dos de Bordeaux, où jouait Diawara jusqu'en décembre 99, et qui l'avait transféré à Arsenal.
Joueur réservé
Les dirigeants marseillais avaient en quelque sorte réservé le joueur avant de le récupérer six mois plus tard, convaincus que Bordeaux, rival de l'OM, n'aurait pas laissé partir Diawara directement à l'OM. "On voulait affaiblir Bordeaux" , a d'ailleurs reconnu l'ex-entraîneur marseillais Rolland Courbis. "1,8 MF de l'heure, vous en connaissez beaucoup des professions à ce tarif?", a lancé le président Vincent Turbeaux à Marchand, en allusion au bref passage de Larios au siège de l'OM début juillet.
"Non, mais Larios m'a été présenté comme l'agent de Diawara et, vu son travail effectué avant, en janvier, il paraissait logique qu'il reçoive une commission", a expliqué Marchand. Arsenal renvoyait ensuite à l'OM le même contrat de transfert, daté du 5 juillet, que celui signé en janvier. "Un contrat qui ne sert à rien", commente le juge Turbeaux. "Je ne me suis pas posé la question de savoir si c'était le même" , a poursuivi Marchand, bousculé par le juge, qui soupçonne une partage "pour des raisons fiscales" des commissions de Larios avec une autre société monégasque, World Football.
Pour sa défense, Marchand, juste nommé président à l'époque des faits, a fait valoir "un vide important au niveau de la direction" . Et d'ajouter: "Jean-Michel Roussier (ex-président placardisé, ndlr) avait levé le pied et Guy d'Arbonneau (directeur financier) était parti. Je ne dirais jamais que je n'étais pas responsable, mais, pendant les 6/8 premières semaines, j'étais une personne plus lente que les autres".
"Pas sur le dossier"
Robert Louis-Dreyfus, de son côté, ne s'explique guère le paiement de cette facture: "je n'étais pas sur ce dossier en juillet, je ne l'ai appris qu'après-coup". Riposte du procureur Marc Cimamonti, qui cherche à caractériser l'abus de biens sociaux: "et même après-coup, vous n'avez pas réagi?". "Finalement, je n'ai pas été informé du tout" , lui a répondu "RLD". Pour Roussier, en tout cas, les choses sont claires: "le processus de décision n'était pas à la rue Negresko (siège du club, ndlr), mais à Paris". Lui-même déclare n'avoir appris "qu'incidemment" le transfert de Diawara en février.
La responsabilité de Roussier, en revanche, a été clairement établie lors de l'examen du transfert du Brésilien Edson Da Silva, début 1999, lorsque 500.000 dollars ont été virés sur le compte à Miami d'une société fiduciaire ayant son siège aux Iles Vierges britanniques. "J'ignore totalement la destination finale" de ces fonds, a avoué l'ex-président, reconnaissant a posteriori qu'il aurait été "concevable d'abandonner ce transfert".
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