Chafni, le facteur X

Jean Fernandez a peut-être trouvé la solution. Elle était là, sous ses yeux depuis le début de saison. Mais l'ancien coach de l'OM a souvent tâtonné, souvent hésité. Et à force de chercher la bonne formule, il a sans doute mis le doigt sur ce qui pouvait relancer les Bourguignons dans un championnat bien mal engagé. Depuis début janvier, Fernandez est revenu à un système à quatre défenseurs.

Exit son 3-5-1 avec deux défenseurs latéraux à vocation ultra-offensive. L'heure est au retour à un 4-3-3 plus classique et diablement plus efficace. Auxerre reste en effet sur une série de cinq matchs sans défaite et deux victoires primordiales face à deux concurrents directs pour le maintien : Rennes (1-2) et Toulouse (1-0). Du 18e strapontin de la L1, le club de l'Yonne s'est hissé à une 13e place bien plus confortable.

Au coeur de cette petite révolution tactique de l'AJA, Kamel Chafni. Un élément devenu clé d'un dispositif à l'origine du renouveau bourguignon. Joueur vif et technique, son profil colle parfaitement au plan de jeu établi par Fernandez : le contre comme arme principale. "Disons qu'ils sont en 4-3-3, avec un jeu très simple, qui va très vite vers l'avant. Chafni est désormais placé derrière l'attaquant, et le système peut évoluer d'un match à l'autre, avec un ou deux milieux défensifs en base. Cette idée de contrer l'adversaire correspond bien à la tradition de l'AJ Auxerre ", constatait ainsi Guy Lacombe, un brin désabusé après la défaite de Rennes.

Lors des deux dernières rencontres, l'influence de Chafni fut indéniable. Stade de la Route de Lorient, 44e minute. Aile de pigeon, coup du sombrero, Chafni bute sur Pouplin mais Oliech récupère : 0-1. 88e minute : il déborde à droite, son centre trouve le Kenyan : 1-2 et trois points pour l'AJA. Samedi dernier, une talonnade en quise d'offrande permet à Niculae d'inscrire le seul but du match. S'il ne marque pas, il déclenche la plupart des offensives par ses prises de balle bien senties ou ses dribbles décisifs.

Après avoir été baladé durant toute la première partie de saison à tous les postes du milieu de terrain voire de la défense, l'ancien joueur d'Ajaccio semble avoir trouvé sa plénitude dans ce poste de 9 et demi: "Cela fait deux ans que je n'avais pas joué derrière l'attaquant, à mon poste préféré. J'ai eu un peu de mal au début puis cela s'est bien passé", confirme le Marocain. Et Fernandez de confirmer : "Il fallait prendre des points dans ce match important que nous avons bien négocié. Kamel Chafni a encore été très, très bon ce soir. " Un constat frappé du bon sens.