Nancy dans le brouillard

Toute la journée, un épais brouillard embrumait l'Abbé-Deschamps et la question du report du match se posait sérieusement. Il aurait peut-être mieux fallu le jouer plus tard. Au terme de 90 minutes d'une rare pauvreté, le constat est simple, les deux équipes manquaient d'envie. Mais aussi peut-être de jus comme le craignait Jean Fernandez avant le début de la rencontre, soulignant que ce choc face à l'ASNL était le cinquième match de ses joueurs en quinze jours.

Alors que les six autres rencontres ont bien débuté à 20h, AJA-ASNL aurait du être reporté, du moins c'était ce qui était pressenti. Avec 28 minutes de retard, les deux formations entrent finalement sur le rectangle vert pour en découdre. Mais le combat n'aura pas lieu. La retransmission laissait à désirer (dès que le cuir se trouvait près des buts, l'image était presque entièrement blanche) mais les téléspectateurs n'ont rien raté. Il faut attendre sept minutes pour assister à la première frappe cadrée de la rencontre. Benoît Pedretti, légèrement excentré sur la gauche, à 20 bons mètres des buts gardés par Bracigliano, prend sa chance. Mais le portier lorrain est bien présent et s'empare du cuir.

Pedretti, encore lui, fait frissonner Pablo Correa sur son banc de touche. L'ancien Lyonnais se charge de frapper un coup franc dangereux, sur la gauche. Bracigliano regarde le cuir frôler son montant droit (11e). Puis plus rien pendant une demi-heure et la première occasion nancéienne. Partis en contre, les Lorrains arrivent très vite devant le but de Sorin. Sauget centre et Malonga, au second poteau, reprend de volée mais sa tentative n'attrape pas le cadre (39e). Quelque minutes plus tard, Berenguer y va de son initiative mais Sorin, vigilant, arrête le ballon. Les formations rejoignent les vestiaires sur ce score nul et vierge. L'AJA domine mais ne parvient pas à se montrer réellement dangereuse.

Le second acte sera comme le premier, voire pire. La première frappe cadrée de la seconde période intervient à la 82e minute, sur un coup franc de Berenguer, boxé par Sorin... Les deux équipes se séparent logiquement sur ce score de 0 à 0. Privés de Chrétien et Hadji, deux titulaires indiscutables parti jouer la CAN avec le Moc, l'ASNL devait également composer avec la petite forme de Kim, son meilleur buteur (8 buts), qui sortait d'une angine. Ceci explique une partie de la pauvreté de leur match. Cependant, Nancy a nettement baissé le pied depuis désormais neuf matchs en Ligue 1 (sans victoire). Les Lorrains n'ont marqué que deux buts lors de leur sept dernières sorties...

"De la part de Nancy, on a vu un match très courageux. J'ai dit à mes joueurs qu'en ce moment on a des difficultés physiquement, surtout à la suite des matches rapprochés. Ce soir, on a retrouvé le Nancy des matches de 2005. Ceux d'un promu qui se comportait bien à l'extérieur et qui ne prenait pas de risques défensifs. Mais c'est vrai que l'attaque reste pour moi un grand chantier à régler en février. On souhaitait que cette série improductive se termine une fois pour toutes ce soir, mais nous n'y sommes pas parvenus. Le choix de travailler avec un groupe restreint démontre qu'il a des limites. Mais je félicite quand même mes joueurs, car prendre un point, c'était déjà pas mal vu les résultats de la soirée".