Ziani, le malaise

Entre Karim Ziani et l'OM, l'idylle n'aura même pas duré le temps d'un été. Mercredi, elle a même violemment tourné à l'orage. A la mi-temps du huitième de finale de la Coupe de France entre Carquefou et Marseille (1-0), l'international algérien aurait dépassé la ligne jaune et sans doute atteint le point de non-retour. Selon le quotidien L'Equipe, l'ancien Sochalien en serait venu aux mains avec Eric Gerets. Alors que ce dernier lui reprochait son rendement insuffisant lors de la première période et un manque de respect envers ses coéquipiers, Ziani aurait répondu de manière peu cavalière.

Ce dernier, qui a toujours eu le sang chaud, n'en serait pas resté là, l'aurait empoigné avant d'être retenu par les autres joueurs et membres du staff olympien. Plus que mécontent, Eric Gerets aurait ensuite demandé des excuses vis à vis du groupe. Sans succès. Karim Ziani n'a donc pris part à la seconde période et laissé ses partenaires couler définitivement face au quatorzième de CFA 2. Absent de l'entraînement jeudi matin, le milieu de terrain a peut-être disputé mercredi son dernier match avec l'Olympique de Marseille.

Deux jours après, Karim Ziani a tenu à démentir l'incident présumé. Dans une interview accordée à La Provence, le joueur s'est inscrit en faux : "Il n'y a eu aucun pugilat ! Comment a-t-on pu raconter ça ? A la mi-temps, le coach m'a fait savoir que je ne reprendrai pas le match et cela m'a naturellement déçu. Nous avons simplement échangé des propos. J'ai dit que j'étais déçu, c'est tout. Ca s'arrête là. (...) J'ai trop de respect pour Monsieur Gerets. Comment peut-on imaginer que j'en sois venu aux mains avec le coach ? Je vous jure qu'il n'y a eu aucune bagarre entre lui et moi."

Il n'en reste pas moins que l'OM a décidé de le sanctionner. "Nous avons décidé une mise à pied de dix jours à l'encontre de Karim Ziani, par signe de respect pour l'entraîneur et l'institution qu'est le club", a déclaré José Anigo, qui a tenu à assurer qu'il n'y avait pas eu de bagarre dans le vestiaire. Sans doute une manière d'éteindre le feu naissant. Sinon pourquoi avoir décidé de le punir ?

Arrivé pour 7,5 millions d'euros cet été après une belle saison à Sochaux, Ziani n'a jamais convaincu. Mis à part une seconde période réussie face au Besiktas (2-0) lors du premier tour de la Ligue des Champions, celui qui devait remplacer numériquement Franck Ribéry à l'Olympique de Marseille n'a jamais pris la mesure de son nouveau club. Que ce soit sous les ordres d'Albert Emon ou d'Eric Gerets. Annoncé partant pour le Paris Saint-Germain lors du dernier mercato, il est finalement resté à Marseille. A la prochaine offre, les dirigeants olympiens seront peut-être plus à l'écoute.