Bazin bientôt président

Il semble désormais acquis "à 99,9%", et sauf retournement de situation exceptionnel, que Villeneuve ne soit plus président du Paris SG dans quinze jours, selon une source proche du dossier. Son courrier, la réaction des administrateurs, et la colère de Sébastien Bazin, attestent d'une rupture irréversible. Si le président du club a rencontré lundi Sébastien Bazin, cette entrevue n'a pas modifié un scénario qui semble inéluctable. Pour l'instant, Villeneuve, qui n'a toujours pas donné d'explication sur son geste qui a abouti au clash, préfère rester silencieux et travaille avec ses avocats à une riposte ou à une sortie honorable, a-t-on appris de source proche du dossier. En tout cas, la piste d'un éventuel plan de reprise du club avec des investisseurs étrangers paraît de plus en plus inenvisageable. L'Assemblée Générale du club, qui devrait probablement se tenir le 3 février, va donc vraisemblablement acter son éviction.

Le directeur Europe de Colony Capital n'avait certainement pas pensé endosser ce costume lors du rachat du club en avril 2006. Mais après en avoir confié les rênes à trois personnalités extérieures à Colony Capital (Cayzac, Tahar, Villeneuve), cette dernière crise de gouvernance l'aurait convaincu d'occuper le poste. Accaparé par ses obligations au sein du fonds d'investissement américain, Bazin ne devrait cependant pas être seul aux commandes. Il réfléchirait, avec ses conseils, à nommer à ses côtés un président-délégué: un schéma qui rappelle les années Canal Plus (1991-2006).

Durant cette période, le président de la chaîne cryptée occupait le poste de PDG d'un PSG dirigé par un président-délégué. Bazin travaillerait sur une "short-list" dans laquelle figure notamment le nom de Karl Olive, ancien directeur des Sports de C+, proche de Michel Denisot, ex-président-délégué des années fastes du club, selon une source proche du dossier. Bazin souhaite également conserver l'actuel directeur général Philippe Boindrieux, très apprécié par les administrateurs.

Etant donné l'inconnue dans laquelle baignent les joueurs concernant les futurs changements à la tête du club, la prudence a pris le pas ces derniers jours au sein du groupe. Présenté comme un pro-Villeneuve depuis son arrivée au club, le capitaine du club Claude Makelele a subtilement commencé à prendre ses distances avec l'ancien journaliste. Tout en reconnaissant avoir "toujours entretenu les meilleures relations avec le président Charles Villeneuve", l'ancien joueur de Chelsea a tenu à rappeler, dans un communiqué transmis à l'AFP, que c'était l'actionnaire majoritaire Sébastien Bazin qui l'avait fait venir au club à l'été 2008.

"C'est sur ce projet et l'ambition de Sébastien Bazin pour le PSG qu'il s'est engagé sur plusieurs années, comme joueur, puis au sein de la direction sportive", insiste le communiqué de joueur. En clair, Makelele a peut-être senti le vent tourner pour son futur ex-président... Quant à Ludovic Giuly, l'autre cadre parisien venu dans les valises de Charles Villeneuve, il n'a pour l'instant pas changé de cap en soutenant son président. "C'est devenu un ami. C'est quelqu'un que je trouve particulièrement efficace. Il fait du bon boulot. Il a entièrement raison et je reste plus que jamais un pro-Villeneuve", a-t-il déclaré en début de semaine à la presse.