Bordeaux, le coup de mou

"On a un peu moins de jus. Il faut s'attendre à vivre d'autres matches comme ça à domicile où les équipes sont bien regroupées et jouent les contres à fond. C'est à nous d'être meilleurs, de trouver des solutions à ces problèmes. (...) Est-ce que c'est dû à la fatigue, je ne sais pas, mais on a senti l'équipe un peu émoussée." Après Bordeaux - Grenoble (1-1), Marc Planus ne s'est pas caché. Le défenseur central est conscient que Bordeaux va moins bien physiquement parlant. Bousculés par Lille et Marseille ces dernières semaines, les Girondins avaient cruellement manqué de répondant. Samedi soir, ils n'ont pas été meilleurs. "On a été médiocre dans le jeu, il nous manquait beaucoup de fraîcheur physique dans l'équipe", a confirmé Laurent Blanc. Du coup, le club aquitain n'a pas montré grand chose et n'a pu conserver son maigre avantage. Quand les jambes sont lourdes, il est rare que le reste suive.

N'importe quelle formation est dépendante de ses grands joueurs. Bordeaux l'est donc de Yoann Gourcuff. Samedi, l'international français avait été laissé sur le banc par Laurent Blanc. Histoire de lui permettre de souffler. Remplacé par Jussiê dans le système girondin, le joueur prêté par le Milan AC a laissé comme un grand vide au coeur du milieu de terrain. Si bien qu'il a dû entrer en jeu à la 81e minute pour donner un coup de main aux siens... Loué pour la richesse de son effectif et un banc profond, Bordeaux n'est peut-être aussi armé qu'on ne le pensait. "L'effectif avait tourné, les joueurs frais auraient dû apporter un peu plus et j'en fais partie", a honnêtement reconnu Marc Planus. C'est d'autant plus inquiétant que les joutes européennes reprennent cette semaine et que Gourcuff, mais aussi les autres cadres, ne pourront être à 100% à chaque fois ni sollicités tout le temps.

Que les supporters bordelais se rassurent : Deux points en trois matches, c'est du déjà vu cette saison. Les Marine et Blanc n'ont pas toujours été maitres de leur sujet depuis le début de l'exercice et ont déjà traversé une période difficile lors de la phase aller. C'était entre la 14e et la 16e journée. Battus à Lyon (2-1) et tenus en échec par Rennes (1-1) et Sochaux (0-0), les Girondins étaient redescendus à la 5e place, à huit points de Lyon. La suite, ce sont cinq victoires de suite... Bordeaux est-il capable de refaire le même coup ? Bien sûr. A condition de remettre de l'essence dans le moteur et retrouver une once de réalisme.

Non. Mathématiquement, Bordeaux reste évidemment dans la course et peut toujours rattraper Lyon. Pour autant, six longueurs de retard à quatorze journées de la fin, c'est tout sauf négligeable. Mais cela n'a rien de rédhibitoire. Pour faire en sorte que cela ne le devienne pas, les Girondins vont devoir repartir de l'avant. Forts de cinq victoires de rang avant de recevoir Lille, les hommes de Laurent Blanc n'ont depuis pris que deux points sur les trois derniers matches (Lille, Marseille et Grenoble). Bordeaux ne doit pas baisser les bras. Ça tombe bien, Ulrich Ramé n'en a pas envie : "Il faudra faire les comptes à la fin. Il reste quatorze matches et nous sommes encore en course sur trois tableaux. Il faut surtout renouer avec la victoire et la confiance", a confié le portier girondin dans les colonnes de Sud-Ouest.