Caen ça veut pas...

Grenoble a le sens de la dramatique. Déjà, la semaine dernière, les Isérois avaient marqué à la dernière minute du match et ramené un point de la Beaujoire à Nantes (1-1). Cette fois, ils ont fait encore mieux : Au cours d'un match au déroulement improbable, les hommes de Bazdarevic ont confirmé qu'ils possédaient des ressources morales insoupçonnées en arrachant la victoire à l'ultime seconde. La logique aurait pourtant voulu que les Caennais s'en sortent avec le point du match nul. Au moins. Mais le sport et la logique font rarement deux...

Caen, qui restait sur onze matches sans victoire avant de se rendre au Stade des Alpes, n'avait pas besoin de ça : après 10 minutes de jeu, voilà les Normands réduits à 10 après l'expulsion de Leca, en position de dernier défenseur et coupable (?) d'avoir déséquilibré Boya qui filait seul au but ! En infériorité numérique, les Caennais n'ont pas encore effectué leurs ajustements défensifs quand Paillot, décidément décisif ces derniers temps, reprenait de volée un centre tendu de Courtois pour enfoncer le malheureux Planté (1-0, 29e). A plusieurs reprises, le GF 38 aura l'occasion de faire le break décisif face à des adversaires fragilisés mais par manque d'adresse ou à cause de quelques parades décisives du gardien, ils ne parviendront pas à prendre leurs distances avant la pause.

Et tandis que l'on s'attend à une lente mise à mort des Caennais en seconde période, ces derniers entrent en résistance. La meilleure défense c'est l'attaque, et, à la surprise générale, le Stade Malherbe se rue sur les buts de Wimbée. Franck Dumas, expulsé à la pause pour avoir un peu trop vertement exprimé sa façon de penser à l'arbitre, observe, depuis les tribunes, ses joueurs réaliser une deuxième période de rêve. Sans un grand Wimbée, ils auraient même dû égaliser bien plus tôt. Facilités dans leur tâche par des Grenoblois qui oublient toute notion de pressing, ils y parviennent enfin par Deroin, tout juste entré en jeu, et qui croise parfaitement sa frappe pour égaliser (1-1, 84e).

C'est plus que mérité pour les Normands qui, euphoriques, continuent de pousser comme des déments. Le bon sens voulait peut-être qu'ils se contentent de ce match nul inespéré à la fin de la première période. Le retour sur terre n'en est que plus brutal quand, à la 94e minute, Larsen Touré s'élève plus haut que tout le monde pour catapulter d'un magistral coup de tête le ballon dans les filets de Planté (2-1, 94e) ! Le Stade des Alpes qui avait assisté, médusé, à la disparition de ses joueurs durant les 45 dernières minutes, n'a que faire de l'équité sportive et explose ! Il a bien raison : ses protégés sont désormais neuvièmes au classement.

"C'est notre première victoire en 2009, c'est une belle victoire et elle est très importante. On a marqué deux buts, encore sur coups de pied arrêtés mais ces trois points sont précieux car ce sera encore dur pour se maintenir même si on peut maintenant être plus confiant. On aurait pu mener 2-0 à la pause et être plus tranquille ensuite mais je ne sais pas ce qui s'est passé en deuxième mi-temps. Elle a été très mauvaise et la sortie de Boya n'explique pas tout. Mais au bout, la victoire est méritée".