Didot revient en scène

Etienne Didot et le TFC se sont bien trouvés. Et ce n'est pas un hasard. L'un comme l'autre ont vécu une saison difficile l'an passé. Symbole du Stade Rennais, où il a été formé et dont il portait les couleurs depuis sept ans, le milieu défensif breton a vécu le beau final du club de son coeur en tant que simple observateur. Il n'entrait plus dans les plans du nouvel entraineur, Guy Lacombe, malgré son expérience et le rôle fondamental qu'il occupait à Rennes. Un dur retour sur terre que Toulouse a également connu en passant de la Ligue des Champions aux portes de la relégation. Sauvés à la dernière journée du championnat, les Pitchounes sont repartis sur des nouvelles bases cette saison. Sans Elie Baup, Johan Elmander et Achille Emana. Mais avec un Didot revanchard, symbole d'un TFC qui tient la dragée haute aux ténors de la Ligue 1.

L'ancien Rennais n'y est pas pour rien. Titulaire à chacun des onze matches disputés depuis le début de la saison, le milieu toulousain a retrouvé la dimension qui avait fait de lui un élément clé de Rennes. Même s'il n'est arrivé que cet été sur les bords de la Garonne, son influence sur le jeu de l'équipe d'Alain Casanova est déjà flagrante. A Toulouse, Didot a apporté sa science du jeu, sa motivation et sa combativité. A l'image de sa prestation lors de la victoire toulousaine face au PSG au Parc des Princes (0-1), au cours de laquelle il s'est comporté en véritable leader, surtout quand sa formation en avait besoin en fin de match. A 25 ans, Didot a trouvé un club à sa mesure. "Je suis venu ici pour évoluer, franchir de nouveaux paliers mais pas pour m'endormir", explique celui qui est déjà considéré comme l'âme des Pitchounes.

Ce n'est pas évident de se relancer au sein d'un club qui sort d'une saison où il a lutté jusqu'au bout pour son maintien. Didot a pris ce risque et en récolte aujourd'hui les bénéfices. Troisième du classement, Toulouse est désormais sous les feux des projecteurs, comme il y a deux ans. Un rang justifié tant le bloc toulousain apparait solide depuis le mois d'août. Mais, à l'image de ses coéquipiers et du staff toulousain, l'ancien Rennais ne s'enflamme pas malgré l'excellent début d'exercice de sa formation. "On n'en parle pas entre nous, on ne parle que des points", répète-t-il inlassablement quand l'enthousiasme commence à gagner les bords de la Garonne. "Une 3e place en octobre ça ne veut rien dire. Notre seul objectif est d'arriver le plus vite possible aux 42 points, et après, on verra ce que l'on pourra faire", ajoute-t-il.

Didot et Toulouse la jouent modeste, à juste titre. Mais le milieu toulousain n'en demeure pas moins convaincu que son équipe peut aller loin. Tout du moins qu'elle a les qualités pour y arriver. "Quand il y a un groupe qui bosse tous les jours à l'entraînement et qui donne beaucoup sur le terrain, rien n'est difficile. Il y a surtout entre nous un véritable respect, une réelle volonté de se dire les choses et de ne pas se cacher derrière une fausse amitié. Vous savez, se dire des vérités quand ça va bien ou mal, il n'y a rien de plus important", explique le milieu toulousain. "Quel que soit notre passé, on a tous envie de progresser, et dans le football c'est ça le plus important", conclut-il. Une envie à laquelle Caen devra résister samedi, au Stadium. Car Toulouse, sans trop le dire, ne veut pas s'arrêter en si bon chemin. Didot non plus.