Klasnic, le déclic ?

Il est sorti de la pelouse en s'offrant un petit tour d'honneur. Visiblement soulagé après des longs mois de pénitence. En dépoussiérant son compteur but contre Lyon avec un beau doublé (2-1), Ivan Klasnic a en tout cas retrouvé le sourire. Enfin pas totalement non plus. Agacé par l'acharnement de la presse qui ne comprenait pas son manque d'efficacité depuis son arrivée à Nantes, le Croate a refusé de s'exprimer à la sortie des vestiaires. "Pour les journalistes, Ivan est un mystère, et bien, il le restera", a-t-il simplement lâché. S'il ne s'est pas montré loquace devant les micros, ses coéquipiers l'ont toutefois fait pour lui.

Car au FCNA, Ivan Klasnic fait l'unanimité dans le vestiaire. Et tout le monde se réjouit de ses deux premiers buts sous le maillot canari. "Je suis content pour Ivan. Il avait besoin de marquer. C'est un mec hyper agréable qui respire la joie de vivre. J'espère que ce sera un déclic pour lui en même temps que pour l'équipe", s'est félicité son capitaine, Frédéric Da Rocha. Et à Elie Baup, son entraîneur, de confirmer : "Il a marqué deux buts, on est content pour lui. J'espère que c'est un déclic", savoure le technicien ligérien.

Guillaume Moullec tente même d'avancer une explication à ses débuts laborieux: "À partir du moment où il y a de grandes attentes sur un attaquant et qu'il n'arrive pas à marquer c'est sûr que c'est un peu difficile pour lui. Il a aussi une culture différente du jeu allemand et c'est normal qu'il y ait une phase d'adaptation", avance l'ancien Lorientais dans Presse Océan. Ses deux buts arrivent en tout cas au bon moment. Son mutisme offensif commençait en effet à peser. Avec plus de 900 minutes de temps de jeu sans trouver le chemin des filets - une éternité pour un buteur de cette trempe -, Klasnic exaspérait certains supporters de la Beaujoire, qui l'avaient sifflé lors de ses dernières sorties.

Même Elie Baup avait fini par se lasser et l'avait placé pour la première fois sur le banc pour ce choc face à l'OL. Un choix payant. L'ancienne vedette du Werder a eu une réaction digne du champion, qui a inscrit 49 buts en 152 matches à Brême. "Les joueurs, il faut les encourager, les soutenir, mais aussi trouver parfois des moyens pour qu'ils se surpassent, sourit l'entraîneur. Il avait besoin de marquer. C'est encourageant. Ivan est quelqu'un qui voit très bien le jeu. Il est très costaud mentalement et a du caractère, des couilles, comme on dit. Le football est fait d'histoires comme ça ".

Celle de Klasnic est de toute manière déjà belle. Après avoir subi deux greffes d'un rein en janvier et mars 2007, c'est presque incroyable de voir le Croate jouer à un tel niveau. Mais il ne faut pas s'emballer. Ses deux réalisations contre l'OL ne signifient pas obligatoirement qu'il est de retour comme le souligne Elie Baup : "Trente minutes avec deux buts, ce n'est pas un changement radical. Vous les médias, avez toujours tendance à aller dans les extrêmes. Il faut qu'il continue. C'est juste une pierre de posée. Il a mis 13 matches avant de marquer. On ne va pas sauter au plafond". On attend donc confirmation. Habitué à martyriser les défenses en Allemagne, Klasnic aussi. Il pourra alors venir devant la presse pour s'expliquer. Et régler ses comptes...