L'heure des retrouvailles

Six années, entre 2002 et 2008, ça marque forcément. C'est d'ailleurs peu dire que Claude Puel a laissé son empreinte à Lille. Pourtant, c'était loin d'être gagné. Arrivé pour reprendre le costume de Vahid Halilhodzic, véritable icône dans le Nord, l'ancien entraîneur de Monaco retrouvait un club en pleine reconstruction. Après une campagne en Ligue des Champions, le LOSC avait perdu ses meilleurs éléments. Malgré un budget en baisse, il a donc fallu tout reconstruire. "Cela a été une aventure globale d"équipe, raconte Puel sur le site de l'OL. On s"est tous battus pour construire le centre d"entrainement, pour le projet du stade, pour les résultats sportifs. Le club est désormais sur les rails. Oui, une grande aventure partie de rien. Nous avons réalisé de grandes choses avec des bouts de ficelle et des gens qui aimaient le club".

Et les résultats ont suivi. En 2005, Lille termine à la 2e place puis à la 3e la saison suivante. Les Nordistes goûtent à nouveau à la Ligue des Champions et atteignent même les 8e de finale où Manchester United les met fin à leur parcours en 2006-2007. En 2005, lorsque le FC Porto lui propose la succession de José Mourinho, il préfère rester fidèle au LOSC et se forge une réputation de bâtisseur. "Cela a fédéré le groupe" , estime-t-il. Mais Keita, Bodmer, Odemwingie ou encore Tavlaridis finissent par partir voir ailleurs et il faut tout recommencer. Le projet de nouveau stade trainant en longueur, Claude Puel finit par céder aux nombreux appels du pied de Lyon.

En partant, Claude Puel a laissé un bel héritage. "Si j'ai pu contribuer à quelque chose, comme à faire sortir des joueurs, c'est tant mieux car c'était mon boulot. Je ne vais quand même pas le regretter", sourit-il aujourd'hui. Parmi les joueurs qu'il a lancé, douze évoluent encore à Lille, répertorie le site de l'OL (Debuchy, Dumont, Fauvergue, Cabaye, Francquart, Rami, Plestan, Chedjou, Lebbihi, Ewane Elong, Hazard, Vandam). Deux l'accompagnent aujourd'hui à Lyon : Jean II Makoun et Mathieu Bodmer. Alors, avantage ou inconvénient ? "Je ne sais pas si c'est un avantage d'avoir maintenant Claude Puel avec nous. S'il connaît bien les Lillois, ils connaissent également bien notre entraîneur", répond Juninho.

En tout cas, inutile de dire que ce match sera particulier. Du côté des joueurs, les souvenirs ressurgissent. "Il parlait peu mais disait ce qu'il pensait. Il est moins proche des joueurs que Rudi Garcia (l'actuel entraîneur) mais, sous ses allures de Père Fouettard, il a un côté attachant", se rappelle Rio Mavuba, le milieu du LOSC. "Il sait qu'on va venir avec la rage au ventre et l'envie de livrer un gros match", affirme de son côté l'arrière Adil Rami. Mais l'intéressé estime que cette rencontre sera surtout particulière pour... son ancienne équipe. "Je pense qu'il le sera pour les Lillois. Il y a beaucoup de joueurs qui me connaissent. Ce sera un peu le match de l'année pour eux. Moi, je connais leurs qualités", esquive l'entraîneur.

C'est dire s'il sait à quelle genre de confrontation s'attendre à Gerland, samedi : "Lille est bien sûr une équipe que je connais un petit peu, qui possède un gros bloc, une équipe ch… à jouer. Les Lillois ont, lors de leurs derniers matches, concédé très peu d'occasions". Mais, pour l'heure, c'est davantage sa équipe actuelle qui le préoccupe. "Il n'y aura donc pas de surprise mais la particularité réside dans le fait que ce match arrive après 15 jours de trêve, met-il en garde. On ne sait jamais où on en est, il y a pas mal d'interrogations. Pour moi, c'est un nouveau départ. Or, il n'est jamais évident de repartir" . Et les nouveaux départs, ça le connaît.