Landreau reprend son envol

Rayonnant et à nouveau décisif dans les buts du Paris SG, Mickaël Landreau a tiré un trait sur ses déboires de la saison passée et s'affirme comme l'un des hommes forts du club de la capitale en ce début de championnat, balayant les critiques venues de son propre camp et la déception de sa non-convocation à l'Euro. Si le PSG dispose de l'une des meilleures défenses de la Ligue 1 - 2e derrière Lyon (2 buts encaissés), et à égalité avec Monaco (3 buts), il le doit en grande partie aux multiples arrêts et parades de son gardien. Le Landreau des années nantaises (1996-2006) et des premiers mois parisiens n'est sans doute plus très loin.

La petite phrase du président du PSG Charles Villeneuve à l'intersaison avait pourtant de quoi désarçonner l'ancien Nantais. "Paris mérite un grand gardien", avait ainsi claironné le dirigeant, révélant tout haut le peu de confiance qu'il manifestait à l'égard d'un joueur qui semblait alors meurtri et déboussolé par une succession d'avanies. Il y avait d'abord eu cette frappe lointaine de McFadden qui avait fini sa course en pleine lucarne lors du France-Ecosse de septembre 2007 au Parc des Princes. L'exploit de l'attaquant écossais avait été le déclencheur de la pire période vécue par Landreau depuis le début de sa carrière.

S'en étaient suivies des fautes de main grossières en championnat, la méfiance du public du Parc des Princes et une nouvelle erreur en sélection (France-Maroc en novembre 2007) avant le point culminant: son absence de la liste des 23 Bleus pour l'Euro-2008. Un affront pour un gardien qui semblait programmé pour occuper un jour le poste de titulaire en équipe de France mais qui voyait le Marseillais Steve Mandanda lui bloquer la route à seulement 23 ans et après une seule saison en Ligue 1.

"Je ne suis pas quelqu'un qui tourne les pages. Cela fait 13 ans que je suis professionnel et que je construis ma carrière. Cet épisode en fait partie. Cela représente un échec personnel mais ma carrière continue", déclarait ainsi Landreau à l'AFP, le 24 juillet, encore sous le choc deux mois après ce désaveu. L'échec de l'Euro-2008 ne l'avait pas non plus réhabilité, le sélectionneur Raymond Domenech optant au contraire pour un changement radical avec les promotions de Mandanda et de Lloris, le laissant encore une fois seul sur le quai.

Mais le plus grave était sans doute la méfiance de son propre camp et de la nouvelle direction parisienne, comme l'avait montré la sortie médiatique de Villeneuve. L'ancien patron du service des sports de TF1 avait même un temps songé à recruter Grégory Coupet avant que l'ex-Lyonnais ne rejoigne l'Atletico Madrid, ou Charles Itandje, doublure de Reina à Liverpool. Landreau a encaissé sans broncher avant de répondre sur le terrain où il refait désormais l'unanimité après avoir essuyé les quolibets des fans parisiens. Villeneuve a depuis fait marche arrière, louant les prestations du portier, notamment après la victoire aux dépens de Kayserispor (2-1), le 18 septembre, en Coupe de l'UEFA. "Landreau caresse l'espoir de retrouver l'équipe de France", avait-il même osé.

Vilipendé ou applaudi, le gardien parisien est quoi qu'il arrive blindé après deux années passées dans la capitale qui lui ont permis de se familiariser avec les moeurs de ce club singulier où il a déjà vu passer trois présidents (Alain Cayzac, Simon Tahar, Charles Villeneuve) et deux entraîneurs (Guy Lacombe, Paul Le Guen). "Depuis que je suis là, je lis et j'entends tellement de choses, qu'aujourd'hui, je prends du recul, j'emmagasine et je vis d'abord les choses, affirmait-il avant le début de la saison. Je m'en fous. Je connais mon niveau, je sais qui je suis et je n'ai pas à le prouver plus que ça à quelqu'un." Un message qui s'adresse aussi bien aux supporteurs qu'à ses dirigeants.