Le HAC en vrac

Alors que l'heure est à la dinde, au foie gras et autres bûches de Noël, certains doivent bien avoir du mal à profiter des plaisirs de fin d'année sans avoir certaines aigreurs d'estomac. Alors que la fin de règne de Lyon semble au coeur de toutes les discussions des amateurs de football, les Havrais n'en ont cure et n'ont à l'heure actuelle qu'une seule chose en tête : trouver les moyens de sauver leur tête parmi l'élite. Avec la plus mauvaise défense du championnat (34 buts encaissés), la deuxième plus mauvaise attaque derrière Grenoble (14) et déjà sept défaites enregistrées dans l'antre très accueillante de Jules-Deschaseaux, le HAC donne le sentiment d'être d'ores et déjà condamné à reprendre l'ascenseur en direction de la Ligue 2.

Sept longueurs de retard sur Saint-Etienne, premier club non relégable... Le sort du club normand ne semble pas totalement désespéré mais plus que ce déficit de points, c'est le niveau de jeu affiché par le club doyen du championnat de France, notamment lors des six dernières journées (5 défaites, 1 nul), qui laisse présager du pire. L'amalgame semble n'avoir jamais pris entre les joueurs plus expérimentés - Revault, Lesage, Dieuze... - et la nouvelle génération venue directement du centre de formation. Avec 18 joueurs sur les 34 du groupe âgés de moins de 25 ans, le HAC semble faire les frais d'un effectif pas assez aguerri aux joutes de Ligue 1. Un constat qui laisse augurer des changements lors de la trêve. "On va bien préparer le mercato, afin de voir les joueurs qui ont l'état d'esprit pour rester à la reprise, ceux qui seront prêtés, ceux qui partiront et ceux qui seront libres de faire ce qu'ils veulent. Je suis énervé, car des choses ne me conviennent pas (…) A un moment donné, il faut transpirer sur le terrain ! On va travailler pour trouver des solutions et je pense qu'il y aura un recrutement lors du mercato hivernal", lance ainsi sans concession l'ancien entraîneur Jean-Marc Nobilo, qui, depuis, sans solution, a rendu son tablier.

Avec seulement 12 unités à l'issue des matches aller, alors que la barre de 40 semble indispensable pour espérer sauver sa tête en L1, le HAC donne le sentiment de prendre tout droit la direction de la relégation. Malgré tout, certains joueurs rompus à ce genre de batailles ne comptent pas déposer les armes sans combattre. "J'ai déjà connu des saisons comme celle-ci. Avec Toulouse notamment. A la trêve, nous avions exactement le même nombre de points. Et le club s'était sauvé", lance ainsi Christophe Revault qui trouve dans les déclarations des adversaires venus s'imposer au Havre une motivation supplémentaire. "A nous de prouver à tous ceux qui se moquent de nous ou qui déclarent dans la presse après nous avoir battus : «c'est bien mais ce n'était que Le Havre», qu'ils se sont trompés. On fait tellement d'efforts. Mais peut-être sommes-nous un peu trop gentils, bien élevés. Chez un homme, c'est une qualité, mais chez un footballeur, il faut y ajouter beaucoup de caractère». Un message clair à l'attention de ses partenaires. Cette bonne volonté exemplaire, cet état d'esprit irréprochable pourraient cependant s'avérer insuffisants pour sauver sa tête parmi l'élite. Même si Frédéric Hantz assure avoir trouvé "un groupe attentif, qui a envie de bosser", le nouvel homme fort du club reconnait "qu'il ne suffit pas d'avoir de bonnes intentions. Il va falloir donner le meilleur de nous même, mettre en place des choses simples et se concentrer sur notre objectif. Il nous faut une trentaine de points pour nous en sortir, soit un parcours de 7ème ou 8ème dans la deuxième partie de la saison". Un voeu pieu ?