Les Verts coulent

Les Stéphanois ont-ils pris conscience du danger qui guette leur club ? L'effectif entier est-il concerné par l'objectif maintien ? Au vu de ses dernières prestations, difficile de répondre par l'affirmative. Les Verts ont livré un non match à Grenoble (1-0) avant de sombrer en un quart d'heure à Lorient (3-1). Kevin Mirallas n'a pas hésité à mettre en doute l'état d'esprit des Verts : "Il faut beaucoup plus se battre, avoir de vrai guerriers sur le terrain." Les joueurs sont-ils concernés ou la pression liée à la survie du club est-elle trop lourde à supporter ? Un peu des deux sans doute. Alain Perrin de confirmer : "Il n'y a que le travail et la prise de conscience qui permettront de renverser cette tendance."

L'effectif des Verts est jeune et inexpérimenté. Il manque de tauliers, de joueurs capables de recadrer le groupe. Jérémie Janot est de ceux -ci mais il apparaît bien isolé dans ce rôle. La barque dérive et personne ne semble en mesure de reprendre le gouvernail, pas de guide capable de recadrer la jeune garde. Les nombreux coups de gueule de l'emblématique portier des Verts ne trouvent pas d'écho sur le terrain. La fluidité du jeu stéphanois s'en trouve pénalisé. Et les Verts s'en remettent à des exploits individuels, ceux de Dimitri Payet notamment. Pas suffisant pour sauver un club de la relégation.

Qu'arrive-t-il à Bafétimbi Gomis ? Où est passé l'intraitable Bayal Sall ? Pourquoi Geoffrey Dernis n'est plus décisif ? Comment expliquer la baisse de régime de Mouhamadou Dabo ? La saison dernière, les Verts avaient construit leur belle saison sur des individualités talentueuses. Gomis terminait sa saison avec 16 buts au compteur et un ticket pour l'Euro. Depuis la 23e journée, la panthère est inoffensive. Incapable de trouver le chemin des filets. Maladroit, il ne cesse de ralentir le jeu stéphanois et a pris place ces dernières semaines sur le banc de touche. L'incroyable saute de concentration de Bayal Sall à Lorient témoigne de la fébrilité des supposées valeurs sûres. Mis à part Blaise Matuidi, aucun Stéphanois n'a été irréprochable cette saison. Des contre-performances qui pourraient avoir raison de l'avenir des Verts parmi l'élite.

Le plus gros dur pour les Verts ces dernières semaines ? Sans aucun doute la blessure longue durée de Blaise Matuidi. Le régulateur du milieu de terrain, la seule valeur sûre de l'ASSE. Son absence explique en partie les trous béants dans l'entrejeu. Si son supléeant, Yohann Hautcoeur a de l'énergie à revendre, il n'a ni le talent ni l'influence de Matuidi. Loïc Perrin a rechuté dimanche en CFA et ne foulera plus les pelouses de Ligue 1 cette saison. Quid de Christophe Landrin, étincelant la saison dernière et dont l'absence indéfinie pèse immanquablement sur les résultats des Verts. Mouhamadou Dabo, touché à une cheville, est lui-aussi indisponible pour le moment. Une situation qui symbolise parfaitement la déveine des Stéphanois cette saison. Ils n'ont que trop rarement pu aligner leur équipe type.

Saint-Etienne n'a pas de temps à perdre. Et le calendrier proposé à l'ASSE ne laissera aucun répit aux Verts notamment en avril. Tous les matches apparaissent délicats et notamment les réceptions de Marseille et Lille. Il faudra également se rendre à Rennes et à Nice. Le meilleur espoir des Verts réside dans un classement serré. Sochaux (17e) est à égalité de points (29) avec les Stéphanois, Nantes (16e), et Nancy (15e) en chute libre, sont à une longueur devant, Le Mans (14e) comptant trois points d'avance. Tout se jouera sans doute en mai et notamment lors du déplacement à Nancy ou lors de l'ultime rencontre, face à Valenciennes.