Lyon, la série noire...

NANTES - LYON : 2-1
But de Piquionne (44e) pour Lyon, Klasnic (60e, 89e) pour Nantes

Décidément, cette 17e journée de L1 aura causé bien des soucis à l'Olympique Lyonnais. Après avoir fait des pieds et des mains pour décaler la rencontre afin de mieux préparer son match de Ligue des champions, mercredi face au Bayern Munich, les Gones repartent de la cité des Ducs avec une défaite, deux blessés et quelques interrogations sur son état de forme. Arrivée à Nantes avec une équipe amoindrie (Govou et Juninho suspendus; Pjanic, Benzema et Bodmer blessés), l'OL a également perdu John Mensah, touché au mollet à l'échauffement, et peut-être Frédéric Piquionne sorti en cours de match en boitillant.

Entre le leader en quête d'un 8e sacre consécutif et le promu tourné vers la lutte pour le maintien, le combat semblait déséquilibré. Surtout que le FCN n'avait plus battu son invité du jour à La Beaujoire depuis 2002 (1-0), restant même sur un lourd revers 3-1 en match d'ouverture de la saison 2006-2007. Et le ton rapidement donné par les hommes de Claude Puel n'annonçait rien de bon. Dès le premier ballon du match, Piquionne se créait la première occasion du match (1e). Elie Baup avait demandé à ses joueurs de jouer sans complexe. Message reçu 5/5 par les Canaris qui ont pallié leurs carences techniques par un engagement de tous les moments. De quoi gêner des Lyonnais incapables de développer leur jeu et qui abusaient de longs ballons en cloche pour Piquionne, bien trop seul devant.

Les Canaris subissaient un premier coup du sort avec la blessure de Djordjevic, touché dans un choc avec Cris (16e). Une sortie au plus mauvais moment pour une équipe qui monopolisait le ballon, se créant quelques opportunités non concrétisées faute d'attaquant devant le but de Lloris. Entre des Lyonnais malmenés et contrariés dans le jeu, et des Nantais bien en place défensivement et volontaires, les duels furent engagés et les chocs nombreux. Et c'est finalement au moment où Nantes prenait la mesure de son adversaire que Lyon plantait sa traditionnelle banderille. Alonzo repoussait dans les pieds de Piquionne un coup franc de Kallstrom (44e, 1-0).

Le réalisme lyonnais avait encore parlé. En difficulté depuis plusieurs matches (nul face à Valenciennes, défaite au PSG), les Rhodaniens pensaient sans doute tenir un succès capital pour se relancer face à un promu qui péchait encore dans la finition. Mais c'était sans compter sur le coaching gagnant de Baup. Trois mois et demi et 900 minutes que Nantes attendait de voir son buteur faire enfin mouche. Ivan Klasnic s'était réservé pour les grands soirs. A peine entré, le Croate trouvait la faille une minute plus tard, profitant d'un bon travail de Capoue (60e, 1-1). Un but qui avait le mérite de gonfler à bloc le moral de Nantais.

"Si on gagne, on aura fait l'exploit alors que si on perd, ce sera presque logique", déclarait Yoann Poulard avant la rencontre. Finalement, la logique sur l'ensemble de la rencontre aura été une victoire de Canaris bien plus désireux de s'imposer que des Gones en panne d'imagination pendant 90 minutes. Les entrées en jeu d'Ederson (61e) et Fred (65e) auront offert des possibilités au jeu offensif de l'OL. Mais la défense jaune avait décidé de se serrer les coudes et de mordre dans tous les ballons. La fin de match était haletante tant sur le terrain et en tribunes où les supporters retenaient leur souffle par deux fois: sur une chute de Fred dans la surface qui se transformait en simulation (66e), puis sur celle de Bagayoko (88e). Cette fois-ci, M.Ledentu offrait un penalty discutable aux Nantais, au grand dam de Lyonnais qui ne tarderaient pas à crier au complot. Klasnic n'en avait que faire et s'offrait un doublé (89e, 2-1). L'OL s'incline pour la seconde fois en trois rencontres et voit l'OM revenir à trois points. Nantes (16e) se donne de l'air sur la zone de relégation.

"Vu la physionomie du match, on a perdu trois points. On s'incline sur des erreurs de placement, sur des fautes d'attention. Il faut être bien concentré, ce que l'on n'a pas fait jusqu'au bout. C'est frustrant. On a surtout perdu le fil de la rencontre avec le but nantais alors qu'ils ne s'étaient pas créé d'occasion jusque-là. On n'a pas su se resserrer et on a ensuite laissé filer cette équipe. On doit être capable de mieux maîtriser cette rencontre jusqu'à la fin. Il y avait pas mal de tension et Nantes a mis pas mal d'aggressivité. Je le répète, il y avait de quoi prendre trois points car une bonne partie du match, on a fait ce qu'il fallait. Concernant le penalty, je n'ai pas vu la vidéo".