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Martini, gant de fer

Eurosport
ParEurosport

Publié 26/05/2009 à 15:00 GMT+2

Suite de notre tour d'horizon, club par club, des légendes de la Ligue 1. A Auxerre, Bruno Martini devance Andrzej Szarmach et Enzo Scifo. Martini est resté pendant 10 ans l'inamovible gardien de but de l'AJA, devenant au passage le titulaire du poste en équipe de France.

Du 18 au 29 mai, Eurosport.fr va désigner les trois plus grands joueurs de chaque club évoluant cette saison en Ligue 1. Il s'agit selon nous des trois joueurs ayant laissé l'empreinte la plus forte au cours de leur passage au club. Chaque jour, vous pourrez également découvrir le vote des internautes, et le comparer à celui de la rédaction.
1. BRUNO MARTINI
Pays: France
Date de naissance: 25/01/1962
Saisons à Auxerre (L1): 11
Matches à Auxerre (L1): 322
Buts à Auxerre (L1): 0
C'est une véritable école. Une marque de fabrique. Depuis son arrivée dans l'élite, Auxerre a toujours eu une tradition de grands gardiens. Il y a donc une forme de logique à consacrer l'un d'eux dans ces pages. En l'espace de 25 ans, du début des années 80 à 2006, quatre portiers ont défendu les buts de l'AJA: Joël Bats, Bruno Martini, Lionel Charbonnier et Fabien Cool. Chacun, à sa manière, a marqué l'histoire du club. Mais le règne le plus long fut celui de Martini. Pur produit de l'école ajaïste, le Nivernais effectue pourtant ses débuts professionnels à Nancy, où il est prêté en 1983. Il y passe deux saisons et supplante Jean-Michel Moutier. A son retour en Bourgogne, deux ans plus tard, Martini doit assumer la difficile succession de Joël Bats. Il va remplir la mission brillamment. En fait, Martini vient de signer pour un bail de dix ans.
Martini, c'est un peu l'anti-Olmeta, l'autre étoile montante de la jeune génération chez les gardiens de but. Moins spectaculaire, moins expansif que son confrère sudiste, l'Auxerrois se veut discret, sobre et efficace. Pas de fioritures, mais une sécurité permanente. Amoureux de musique classique, admirateur de Louis-Ferdinand Céline, il traine aussi une image d'intello peu commune dans le milieu. L'essentiel est ailleurs, dans ses performances qui lui permettent d'intégrer l'équipe de France à 25 ans, en 1987. Il débute à Berlin, face à la RFA, en même temps qu'un certain Eric Cantona, lui aussi jeune espoir de l'AJA. Michel Platini fait ensuite de lui le gardien titulaire des Bleus au printemps 90. Il le restera trois ans, et aura même l'honneur de porter une fois le brassard de capitaine, juste avant l'Euro 92. Par une drôle d'ironie, Martini se voit priver de quelques moments forts de la vie de son club, comme la demi-finale retour de Coupe UEFA en 1993, face à Dortmund, ou de la finale de la Coupe de France 1994, à chaque fois sur blessure. Mais cette coupe, le premier titre de l'histoire de l'AJA au plus haut niveau, est bien la sienne. Personne mieux que lui n'a accompagné, année après année, l'émergence de l'AJA vers les sommets.
2. ANDRZEJ SZARMARCH
Pays: Pologne
Date de naissance: 3/10/1950
Saisons à Auxerre (L1): 5
Matches à Auxerre (L1): 148
Buts à Auxerre (L1): 94
Andrzej Szarmach est la première star de l'histoire de l'AJA. Avec sa moustache, ses joues rouges et rebondies et son air de Gaulois à la Vercingétorix, il n'en avait peut-être pas l'allure, mais il en avait le cursus. L'attaquant qui débarque en Bourgogne au début des années 80 possède un palmarès et un CV en béton armé. Szarmach fait partie depuis 10 ans de la génération dorée du football polonais. Champion olympique en 1972 à Munich, médaillé de bronze à Montréal quatre ans plus tard (meilleur buteur du tournoi olympique avec neuf réalisations), troisième de la Coupe du monde 1974 en Allemagne en inscrivant cinq buts, l'ancien attaquant du Gornik Zarbze totalise 65 sélections. Bref, il a fait ses preuves. Certes, il n'est plus tout jeune (30 ans) quand il arrive à Auxerre en novembre 1980, au terme d'un imbroglio de plusieurs mois avec les autorités polonaises, mais il va vite se rendre indispensable. Dès son premier match, à Lyon, il marque son premier but. En cinq saisons, 93 autres suivront en Division 1. Szarmach est d'ailleurs, toujours, le meilleur buteur de l'histoire du club en championnat, malgré la kyrielle de buteurs alignée depuis, de Kovacs à Cissé en passant par Baticle, Guivarch ou Laslandes. En cinq saisons, l'attaquant polonais, devenu capitaine au fil du temps, a grandement contribué à faire progresser l'AJA, passée du statut de promu à celui, plus enviable, d'européen. Il ne gardera qu'un seul regret, celui de ne jamais avoir été sacré meilleur buteur de D1, malgré deux saisons à 24 buts et une autre à 20 réalisations.
3. ENZO SCIFO
Pays: Belgique
Date de naissance: 19/02/1966
Saisons à Auxerre (L1): 2
Matches à Auxerre (L1): 67
Buts à Auxerre (L1): 25
S'il fallait sortir un seul mérite de l'entraineur Guy Roux, ce serait la capacité du technicien bourguignon à remettre sur les rails des joueurs égarés. Jean-Marc Ferreri ou Laurent Blanc ont trouvé du côté de l'Abbé-Deschamps une source régénératrice, à un stade de leur carrière où ils étaient rongés par le doute. Mais ce fut plus vrai que jamais pour Enzo Scifo. Scifo ou l'enfant prodige du football belge, star d'Anderlecht à 18 ans, demi-finaliste de la Coupe du monde à 20, transféré en grandes pompes à l'Inter à 21, et au bout du rouleau à 23 après deux saisons galère à Milan et Bordeaux. Le soulier de satin a des semelles de plomb quand Guy Roux le récupère à l'été 89. Tout le monde se demande bien quelle mouche a piqué l'AJA mais Roux, lui, sait qu'il vient juste de recruter un des meilleurs meneurs de jeu du monde. Si la confiance est volatile, le talent, lui, est immuable. Certes, Scifo fait d'abord la gueule. Il le concède, signer à Auxerre quand on a joué à Anderlecht, l'Inter et Bordeaux, ce n'est pas la promotion du siècle. Mais il sera bientôt éternellement redevable à son nouveau club et à l'exorciste Roux.
Dans le tranquille contexte icaunais, Scifo retrouve le moteur qu'il avait perdu: le plaisir de jouer. Son esprit est libéré, son jeu aussi. C'est un deal gagnant-gagnant. Auxerre, qui n'avait jamais passé un tour en Coupe d'Europe, atteint les quarts de finale de la Coupe UEFA au printemps 1990. Deux mois plus tard, Scifo est à nouveau le patron de la sélection belge lors du Mondial en Italie. Sa seconde saison à Auxerre est tout aussi réussie. Créateur mais aussi finisseur, Vincenzo termine troisième meilleur buteur du championnat avec 14 buts. Troisième, c'est aussi la place de l'AJA, la meilleure alors de l'histoire du club (égalant la performance de 1984), derrière Marseille et Monaco. Auxerre n'a finalement commis qu'une seule erreur; lui offrir un contrat de deux ans. Après deux saisons du plaisir, Scifo retourne en Italie, au Torino. Cette fois, le joueur, comme l'homme, étaient prêts à franchir le pas.
EGALEMENT CITES
Laurent Blanc
Basile Boli
Eric Cantona
Christophe Cocard
Sabri Lamouchi
Corentin Martins
Pascal Vahirua
Frank Verlaat
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LE VOTE DES INTERNAUTES
1. Djibril Cissé
2. Laurent Blanc
3. Eric Cantona
Votre trio est 100% différent du notre. A la première place, vous avez choisi Djibril Cissé. Il est vrai que ce dernier a marqué les esprits du côté de l'Abbé-Deschamps, avec deux titres de meilleur buteur de L1, en 2002 et 2004 et la victoire en Coupe de France en 2003. Cissé a marqué 90 buts, toutes compétitions confondues, dans sa carrière auxerroise, ce qui en fait le deuxième meilleur réalisateur derrière Szarmach. Pour information, l'actuel attaquant de Sunderland totalise plus de voix que ses deux poursuivants réunis, Laurent Blanc et Eric Cantona. Champion de France en 1996, Blanc doit beaucoup à l'AJA, un peu à l'instar d'Enzo Scifo. Le libéro s'est complètement relancé dans l'Yonne pour redevenir un pion essentiel de l'équipe de France de Jacquet. Enfin, Cantona monte sur la troisième marche de votre podium. C'est là que tout a débuté pour le futur King d'Old Trafford. Canto est devenu international à 21 ans quand il était à Auxerre, mais il n'avait que 22 ans quand il est parti pour Marseille. L'AJA n'a donc pas eu le temps de profiter pleinement de son joyau...
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