Ciani montré du doigt

Michaël Ciani n'est plus le même. Solide aussi bien mentalement que physiquement en début de saison, l'ancien Lorientais accuse le coup depuis un bon mois. Et Bordeaux avec. Samedi soir au Parc des Princes, la prestation du défenseur central a encore laissé de gros regrets. Alors que les Girondins étaient dans une bonne phase, une action anodine parisienne a fait basculer la rencontre. Un mauvais choix de relance dans l'axe de Ciani a permis à Mevlut Erding de filer vers le but de Ramé, obligé au sacrifice d'un geste réflexe de la main hors de sa surface de réparation. L'équipe bordelaise en a fait les frais d'une façon flagrante en encaissant un but sur le coup franc qui en a découlé, une ouverture du score que les hommes de Laurent Blanc ne rattraperont jamais. Boulette que Ciani aurait pu effacer s'il n'avait pas manqué l'égalisation girondine d'une reprise de volée à bout portant après l'heure de jeu.

Depuis ses débuts en tant que titulaire au sein de la défense de l'équipe de France début mars, le défenseur central ne vit pas des heures faciles. Et sans dire que c'est lui tout seul qui fait vaciller le navire bordelais, force est de constater que depuis un mois, plus rien ne va plus pour les champions en titre. Approximatif au match aller du quart de finale aller de la Ligue des Champions à Lyon (3-1), Ciani a vu le rêve européen s'envoler au même titre que la Coupe de la Ligue face à Marseille (3-1). Et la défaite à Paris n'a pas arrangé les choses. "Le match de (samedi) soir reflète bien la période que l'on traverse. On n'a rien pour nous, lance Blanc. Ce qui nous pose le plus de problème c'est que notre équipe se met en danger toute seule.On attaque bien, on a tout ce qu'il faut pour faire bon match et on fait une faute de débutant.Et il y a encore des faits de jeu défavorables, on tape le poteau.Dans le négatif, la soirée est parfaite." Et Antoine Kombouaré de confirmer : "Si leur gardien est expulsé, c'est qu'on l'a poussé à la faute. On savait que Ciani traverse une période difficile et qu'il fallait le presser pour le pousser à la faute aussi".

Est-ce sa prestation en équipe de France qui fait douter Ciani ? Auteur pourtant d'une partie moins catastrophique que d'autre, le Bordelais a surtout baissé pavillon à Lyon en Ligue des Champions. Ce match-là marque véritablement son déclin. Et sans vouloir lui jeter la pierre, Laurent Blanc a reconnu que son joueur, peu locace à son propre sujet, n'est plus dans une spirale positive depuis sa titularisation face à l'Espagne (0-2). "Contre Lyon, si on avait assuré un minimum en matière défensive, le score aurait été différent, assurait encore l'entraîneur girondin début avril. Dans une carrière, tout joueur connaît ce genre de période. C'est un garçon qui, en six mois, a connu beaucoup de choses. Il a fait un bon début de championnat, il a connu la Ligue des champions. Ses prestations ont fait qu'il a été appelé en équipe de France et qu'il a été titulaire contre l'Espagne face à Torres. Il a connu des difficultés. Il faut digérer tout ça."

En les chiffres parlent d'eux-mêmes. En un mois de championnat, Bordeaux a pris 4 points en 5 rencontres, encaissé 8 buts et 3 défaites, dont 2 à domicile (face à Auxerre 1-2 et Nancy 1-2) et est plus que jamais en proie aux doutes alors qu'une semaine décisive se profile à l'horizon avec deux journées de Ligue 1 à jouer : dans 3 jours au Mans, en match en retard de la 26e journée, et samedi contre Lyon, pour le compte de la 33e journée, dans un duel capital dans la course au titre. Lyon, qui reste paradoxalement la seule positive de Bordeaux loin de ses bases, avec une victoire au match retour de la Ligue des Champions (1-0). Une victoire qui n'a pas pu apporter le bonheur escompté, mais qui a permis aux Bordelais de remporter leur seul succès en trois semaines, toutes compétitions confondues. Michaël Ciani a donc une semaine pour se remettre une fois pour toute de ses émotions. L'avenir défensif de Bordeaux en dépend car Laurent Blanc ne pourra plus le protéger très longtemps.