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Ruffier, nuit magique

Eurosport
ParEurosport

Publié 21/01/2010 à 14:08 GMT+1

Stéphane Ruffier a livré un match qui comptera dans sa carrière mercredi au Parc des Princes. Exceptionnel pendant toute la rencontre, il a été le principal artisan de la victoire monégasque en terre parisienne (0-1). Une soirée de rêve qui confirme un peu plus l'évidence de son talent.

2010 Ligue 1 Monaco Steohane Ruffier

Crédit: AFP

La scène ne trompe pas. Dès le coup de sifflet final, tous se sont précipités sur lui dans un mouvement spontané. Coéquipiers, staff, tout le monde s'est jeté sur le héros. Une image habituelle en hockey sur glace, quand un gardien de but vient de réussir un blanchissage en soumettant au silence l'attaque adverse. Une telle séquence est en revanche beaucoup plus rare en football. Mais rare, le match livré par Stéphane Ruffier mercredi au Parc des Princes l'a été, assurément. Plus que rare. Exceptionnel.
Ce genre de matches, un gardien en connait peu dans une carrière. Quand il a la chance d'en connaitre. Ils comptent parmi ces soirées un peu folles, où l'on se sent invincible. Antoine Kombouaré a sans doute raison de dire que le PSG aurait pu jouer trois heures sans marquer. Il serait trop long de lister ici tous les arrêts effectués par le portier monégasque, qui plus est aidé par une bonne dose de réussite. Face à une telle succession de miracles, il y avait de quoi rendre croyant tous les athées de la capitale. Sollicité d'entrée sur une frappe de Luyindula, il a donné le ton du match. Non, Paris ne passerait pas. Il a fini par écoeuré l'attaque parisienne, qui a pourtant tout tenté, jusqu'à la 7e minute du temps additionnel, au cours de laquelle Ruffier remporta un ultime duel face à Guillaume Hoarau, ultime coup de pinceau de son chef d'oeuvre.
Lacombe: "J'espère qu'il aura la récompense qu'il mérite"
Très entouré dans les couloirs du Parc, le héros, presque gêné d'être ainsi sollicité, a refusé de trop parler de lui. "Ce qui m'intéresse, c'est l'équipe, dit-il simplement. On avait bien commencé l'année et on voulait confirmer. Ce sont encore trois points qui nous font du bien au classement et au moral." Inversant les rôles, c'est même lui qui adresse les félicitations. "L'équipe a fait un match extraordinaire. Défensivement surtout. Devant moi, j'ai quatre gars qui ont accompli un boulot énorme." Si l'ASM a été extraordinaire, les superlatifs vont manquer pour qualifier la performance du numéro 16 azuréen. Sébastien Puygrenier trouvera les mots, sans se forcer. "C'est simple, explique l'ancien défenseur de Nancy, en ce moment, on a un gardien qui est sur une autre planète. L'équipe est solide, mais quand elle est en difficulté comme ça a été le cas par moments ce soir (NDLR: mercredi soir), il tient le score à lui tout seul."
Le match de mercredi ne sort en effet pas de nulle part. Il y a quelque temps déjà que Stéphane Ruffier évolue à un très haut niveau avec Monaco. Quatre jours plus tôt, face à Sochaux, il s'est déjà montré décisif en plusieurs occasions. Mais sa prestation parisienne, par son éclat, lui donne une autre dimension. "C'est spectaculaire parce qu'il y a beaucoup d'arrêts, mais ce n'est pas forcément le match le plus dur pour un gardien, tempère-t-il. C'est plus compliqué quand vous n'avez qu'un seul arrêt à faire. Il faut être là au bon moment et répondre présent. Mais c'est peut-être aussi le match le plus complet de ma carrière", finira-t-il par consentir. Il possède aujourd'hui ce surplus de confiance déterminant pour un gardien. "Son gros point fort, c'est son mental, confie François Modesto. Il sait qu'il est fort et il ne doute jamais." Voilà donc la touche finale qui vient se greffer à une panoplie complète, car Ruffier, à la fois imposant dans les airs, véloce au sol, présent sur sa ligne et sobre dans la relance, n'a pas de point faible apparent. A 23 ans, alors qu'il n'accomplit que sa deuxième saison complète en Ligue 1, il s'impose déjà parmi les meilleurs gardiens français.
Forcément, après une telle rencontre, les questions sur l'équipe de France ne pouvaient que fuser. Il y a peu, Guy Lacombe avait déjà estimé que sa place chez les Bleus ne serait pas usurpée. "Il ne faut pas le dire trop fort, mais il peut avoir une chance internationale", avait-il soufflé. Il n'a évidemment pas changé d'avis après la démonstration du Parc. "J'espère qu'il aura la récompense qu'il mérite, avance l'entraîneur monégasque. Le sélectionneur ne peut pas ne pas voir certaines choses, même si je ne suis peut-être pas objectif." A moins de six mois du Mondial sud-africain, il reste une place à prendre derrière Lloris et Mandanda dans le wagon bleu, même si son inexpérience au très haut niveau risque de le desservir. Il a le droit de rêver, mais ce n'est pas le genre de la maison. "Vous me parlez de l'équipe de France, et je serai heureux de l'intégrer. Je suis content que l'on m'en parle mais je prends du recul par rapport à ça." De l'or dans les mains et du plomb dans la tête, Ruffier a tout pour lui.
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