Une saison en enfer

Grenoble, dernier de la Ligue 1, sévèrement battu samedi à Toulouse (4-0), a officiellement été relégué en L2, une fin inéluctable, conclusion d'une saison de cauchemar. Le 23e revers du GF38, conjugué à la victoire de l'AS Saint-Etienne, premier non-relégable, à Sochaux (2-0), a précipité le club isérois à l'étage inférieur. "Nous sommes officiellement en L2 mais nous le savions depuis un moment déjà. Jusque là nous n'avions rien lâché mais (samedi) soir nous n'avons pas été présent, ne peut que constater Mecha Bazdarevic. Nous avons offert deux buts aux Toulousains qui ont fait un match moyen mais qui nous ont quand même mis quatre buts. Nous étions loin d'avoir le niveau d'une équipe de Ligue 1". Alors qu'il reste six matches à disputer, les Verts, 17e et premiers non relégables, comptent désormais 20 points d'avance sur les Grenoblois qui ne peuvent en inscrire qu'au maximum 18.

Grenoble retrouve la Ligue 2 deux ans après l'avoir quittée. Sa première saison dans l'élite, après 45 années d'absence à ce niveau, avait été encourageante et s'était conclue sur une 13e place. Cette année, le club isérois a occupé sans discontinuer le dernier rang de la classe depuis la 4e journée avec notamment la plus mauvaise défense (54 buts, à égalité avec Boulogne) et l'attaque la plus faible (21 buts). Le dernier match signant le renvoi en L2 a d'ailleurs été un calvaire avec 4 buts encaissés... "Ce fut une saison compliquée, avoue Bazdarevic. Nous n'avons jamais eu la sérénité nécessaire pour bien travailler". Il veut désormais terminer sur une bonne note : "il reste six matches et pour tous ceux qui nous supportent il faut être digne jusqu'à la fin". Une 19e place saurait-elle effacer une saison cauchemardesque ?

Après une série de onze défaites d'affilée en début de championnat, le Grenoble Foot 38 a pris son premier point en déplacement à Monaco (0-0), évitant ainsi de battre le record d'Europe du nombre de défaites consécutives d'entrée dans un championnat européen détenu par Manchester United (12 en 1930-1931). Le GF38 a toutefois battu le record du plus mauvais début en Ligue 1 et égalé la série de Strasbourg avec 11 défaites de rang sur les onze dernières journées de la saison 2007-08, qui avait entraîné le Racing en L2. L'équipe grenobloise a réussi sa meilleure série de la saison en obtenant trois résultats nuls consécutifs entre la 12e et 16e journée contre Monaco (0-0), Lyon (1-1) et Lorient (2-2) avant de remporter sa première victoire aux dépens de Toulouse (1-0), le 6 décembre.

Au total, le GF38 a gagné trois fois, contre Toulouse, Auxerre (5-0) et à Nancy (2-0), partagé les points à six reprises et enregistré 23 défaites... Pourtant, la formation de Mehmet Bazdarevic, à qui les dirigeants ont maintenu leur confiance jusqu'au bout, a souvent développé un football agréable mais manquant d'efficacité dans les deux surfaces. Les Grenoblois se sont souvent plaints de l'arbitrage en début de saison. Et Grenoble, également handicapé d'entrée par l'absence de plusieurs joueurs blessés, en défense notamment, n'a pu combler son handicap initial. "Il y a eu plusieurs moments clés dans la saison que nous avons particulièrement mal négociés, notamment après notre première victoire de la saison lors du match aller face à Toulouse, rappelle de son côté Pierre Wantiez, le directeur général délégué du club. Si nous sommes derniers c'est que nous le méritons".

Aujourd'hui, l'heure est donc à la reconstruction. Le GF38 n'a d'ailleurs pas attendu cette défaite face à Toulouse pour préparer son prochaine saison à l'étage inférieur. Le club a même déjà fait des plans pour revenir parmi l'élite. "Grenoble est un club qui aujourd'hui n'a pas sa place en L1. Nous allons descendre et nous allons surtout revenir plus fort (...) Nous reviendrons quand nous serons prêts c'est à dire avec un centre d'entraînement de haut niveau, un centre de formation de haut niveau. Nous avons besoin de mieux structurer le club. Cela peut aller vite car les dossiers sont dans les tiroirs", explique M. Wantiez. Un des dossiers concerne notamment l'arrivée d'un nouvel homme. "Un manageur sportif nous a donné son accord pour nous rejoindre, avance-t-il. Sa volonté est forte. Je ne souhaite pas donner son nom aujourd'hui mais le dossier est bien avancé. Ce qui est certain, c'est qu'il faut une redistribution des rôles car une seule personne ne peut pas tout faire tout seul". Au moins, les Grenoblois ont déjà tiré les leçons de leur échec.