Arles-Avignon façon puzzle

Arles-Avignon ou "comment se fabriquer une équipe de Ligue 1 pour les Nuls". Achetez un joueur pour chaque poste ou presque, soit un total de douze recrues. De préférence d'anciennes gloires sur le retour, des fins de contrat pas trop chères et ne les faire signer, si possible, que pour une saison, au cas où l'exercice à venir vire au vinaigre. Arles-Avignon est paré pour son baptême du feu en Ligue 1. Une bien curieuse formation, véritable ovni dans le paysage de l'élite hexagonal, saigné à l'intersaison (quatorze départs) de quelques acteurs de la montée. Il faut dire que le club encore en CFA2 en 2006 n'avait pas franchement planifié la Ligue 1 dès 2010.

Et voilà le club provençal transformé en hall de gare. L'entraîneur, Michel Estevan, face à un puzzle. Un nombre impressionnants de recalés de la Ligue 1 sont venus tenter leur chance au sein de la nouvelle terre d'accueil de l'élite. Certains sont repartis avec leurs ambitions en bandoulière (Bonaventure Kalou), d'autres ont décroché le job (El-Amin Erbate, Yann Kermorgant, Franck Dja Djédjé, Fabien Laurenti, Vincent Planté) alors que le sort de quelques uns reste en stand by (Cyril Chapuis). Alvaro Meija, un ancien du Real Madrid, est venu lui aussi tenter sa chance. Il n'y a pas de raison. Il se murmure que le recrutement n'est pas terminé, que deux attaquants sont encore attendus. Pour l'entrejeu, le nom de Mathieu Berson, qui colle parfaitement au portrait robot Berson (un nom, un CV à rallonge, un parcours tortueux, une fin de contrat), est également dans les tuyaux.

Résultat : une équipe bricolée dans l'urgence, certes. Sans vécu commun, cela va de soi. Mais avec des revanchards à la pelle, une approche qui lui avait bien réussi la saison dernière en Ligue 2. Avec un budget de 18 millions d'euros, le plus serré de Ligue 1, le promu ne peut pas dépenser à tout va. Marcel Salerno ne dispose pas des mêmes ressources que Florentino Perez. Au Real Madrid, les Galactiques. A Arles, les Chaotiques ? En sept saisons, Dja Djédjé et Yann Kermorgant ont connu six clubs chacun. Depuis 2007, Erbate n'a jamais vraiment défait ses valises en visitant quatre clubs dont l'OM pour un passage aussi éclair qu'insignifiant.

A Arles-Avignon, ces joueurs trouveront leur maître en la matière : Kaba Diawara, 17 clubs au compteur. Diawara qui, ironie du sort, fait figure de cadre au sein du patchwork provençal. Au milieu de toutes ces nouvelles têtes, il est l'un des rares hommes de la montée à avoir conserver sa place dans l'effectif. Quant au onze de départ, c'est une autre histoire. Seuls Sébastien Piocelle (qui pourrait partir en Roumanie) et Benjamin Psaume devraient faire le trait d'union entre la saison passée et l'exercice à venir. Arles-Avignon s'est acheté une équipe et les recrues ne sont pas venues pour tâter le banc de touche. A moins que la mayonnaise ne prenne pas. Ce qui, entre nous, n'aurait rien d'étonnant.

LES RECRUES DE L'ÉTÉ
GARDIEN : Planté
DEFENSEURS : Erbate, Laurenti, Mejia, J.-A. Fanchone
MILIEUX : Aït Ben Idir
ATTAQUE : Bouazza, Cabella, Kermorgant, Najih, Ghilas, Dja Djedje