Droits TV : la L1 bouge

L'éclatement de la journée de Ligue 1 était l'élément le plus prévisible du nouvel appel d'offres pour les droits TV courant entre 2012 et 2016. Le manque d'inventivité du calendrier actuel, issu de contrats signés en 2008, était perçu depuis longtemps comme un handicap par rapport aux championnats étrangers. L'Allemagne occupe déjà le vendredi. L'Angleterre et l'Italie déplacent désormais systématiquement une rencontre le lundi. L'Espagne, déjà un peu plus éventée que la Ligue 1, s'oriente vers une révolution encore plus brutale avec un calendrier comptant dix matches à dix horaires différents, le samedi et le dimanche.

La LFP, qui a réuni son conseil d'administration vendredi, aurait envisagé de placer une rencontre le lundi mais semble y avoir renoncé pour protéger l'affiche de Ligue 2 et pour se faciliter avec la coexistence du calendrier des coupes européennes, qui débute le mardi. La France n'ira pas jusqu'à jouer le dimanche à 12h30, comme le fait l'Italie, mais cette case est clairement un appel du pied aux chaînes hertziennes, mais aussi au marché asiatique. Dans son exposé, la LFP insiste sur le fait que son nouveau découpage assure aussi le "respect des deux jours francs entre deux matches consécutifs et l'allongement à trois jours du temps de récupération avant un match européen".

La composition de l'appel d'offre est particulièrement complexe puisque neuf lots, au total, sont proposés par la Ligue, qui espère au pire maintenir ses droits aux alentours de 650 millions d'euros et surtout les améliorer. Orange ayant annoncé son désengagement (203 millions d'euros par an depuis 2008) et Canal+ n'étant pas disposé à endosser le rôle du mécène du Championnat, la LFP était contrainte à l'inventivité. Le prix de réserve cumulé des six lots principaux atteint les 600 millions d'euros. Les diffuseurs ont jusqu'au lundi 20 juin pour déposer leurs offres. La LFP se réunira en conseil d'administration pour les évaluer.