"Kombouaré m'a insulté"

"Le coach m'a insulté. Je pense qu'un entraîneur ne peut pas traiter l'un de ses joueurs d'"enculé", de "joueur de merde", comme cela a été le cas mardi avec moi." Stéphane Sessegnon n'y va pas par quatre chemins. Pour expliquer les raisons de son absence à Nancy pour la dernière journée de Ligue 1, le Parisien a confié au journal L'Equipe que le fameux clash, révélé la veille par le quotidien, s'est bel et bien passé. Avec des détails insoupçonnés. "Voilà ce qu'il m'a dit, je ne vais pas le cacher." Des propos durs qui ont marqué le joueur qui ne s'attendaient pas à tant d'animosité et qui ne se voyait pas rejoindre le groupe après pareille altercation.

"Je lui ai dit que je voulais partir, poursuit Sessegnon qui explique la raison de leur entretien. Lui m'a répondu que je ne partirai pas, que j'étais important dans son groupe. Je suis resté calme, je comprenais sa position, mais lui ne comprenait pas la mienne. Il s'est énervé, et ça a dépassé le simple cadre d'un entraîneur qui ne souhaite pas laisser partir un joueur. (...) Dans ces conditions, il m'est impossible de continuer à jouer à Paris. Impossible. (...) c'est allé trop loin. J'avais tellement de respect pour lui, ce qu'il m'a dit m'a profondément blessé. Il a son caractère, j'ai le mien. Mais là, on est arrivés à de telles extrêmités."

Si Sessegnon voulait trouver une bonne raison pour quitter le club, qui ne lui fait plus les yeux doux, il n'a plus à chercher. Une limite a été clairement franchie entre l'ancien Manceau, laissé sur le banc de touche depuis la fin août, et l'entraîneur du Paris SG qui souhaite le contenir dans un rôle de remplaçant. "Moi, je n'ai jamais manqué de respect à personne, que ce soit à mes coéquipiers, aux membres du staff ou au personnel du club. Jamais. Je ne vois pas pourquoi je me laisserais traiter de la sorte. Je suis un père de famille, j'ai des enfants, je ne peux pas admettre que quelqu'un me traite "d'enculé". Qu'est-ce que ça veut dire ?" Et un retour en arrière semble désormais impensable. "Aujourd'hui le mieux, c'est que je parte tranquillement, qu'on trouve un accord et tout ira bien. (...) Je laisse mon agent s'occuper de mon départ. Moi, je digère ce qui se passe."

Jeudi matin, Antoine Kombouaré a démenti avoir proféré des insultes à l'encontre de Stéphane Sessegnon. "Je reconnais que la discussion a été animée, mais jamais je ne me permettrais de l'insulter, a-t-il réagi auprès de l'AFP. "J'ai beaucoup de respect pour lui. J'ai juste défendu avec fermeté les intérêts du club et du collectif". Mercredi soir, l'entraîneur du PSG a déjà tué toute polémique, en marge de la défaite du club parisien à Nancy (2-0). "Il est là, et il sera là" (à la reprise, NDLR), insiste le Kanak version autruche.

"Cela fait partie de ce qui se passe dans la vie d'un groupe. Je ne le lâche pas, c'est un joueur en qui j'ai grandement confiance. Je l'ai excusé pour ce match-là, je peux comprendre, il a besoin de repos. Il est attendu à la reprise avec l'idée d'apporter sa contribution pour qu'on fasse une très belle deuxième partie". C'est désormais la prole de l'un contre la parole de l'autre. Il faudra cependant que beaucoup d'eau coule sous les ponts de la Seine pour revoir les deux protagonistes de serrer la main de nouveau.