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Lille n'écoute pas

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 10/12/2010 à 12:26 GMT+1

Parlez, parlez. De toute façon, le LOSC n'écoute pas. Qu'il s'agisse des louanges sur son jeu, ou de ceux qui lui promettent trois points les doigts dans le nez ce week-end à Arles-Avignon, l'équipe de Rudi Garcia ne veut rien entendre. Pour le leader, c'est le meilleur moyen de garder le cap.

2011 Ligue 1 Lille Pierre-Alain Frau

Crédit: AFP

On appelle ça un match des extrêmes. Pour le coup, celui-là porte vraiment bien son nom. Samedi soir, Lille, leader de la Ligue 1, traverse tout le pays pour se rendre à Arles-Avignon, mauvais dernier du championnat. Vu le contexte climatique, pour le LOSC, le plus compliqué dans ce déplacement, ce sera peut-être précisément le voyage. Le match, lui, a tout pour constituer une formalité. 21 points séparent les deux équipes. Comment imaginer dès lors que les Lillois puissent caler face à la lanterne rouge? Entre la meilleure attaque (31 buts) et la pire défense (33), non seulement de la saison mais de ces 10 dernières années, il ne doit pas y avoir photo.
C'est précisément de cette prétendue évidence dont Lille veut se préserver. Rudi Garcia sent venir le piège à plein nez et il a transmis son message cette semaine à ses joueurs. "Ils connaissent l'importance du match à Arles-Avignon, assure Garcia. Mon rôle est aussi de leur rappeler qu'il ne faut surtout pas se relâcher. Qu'ils ont tout intérêt à avoir la même motivation, les mêmes dispositions sous peine de redevenir une équipe moyenne. Le but est de ne pas les lâcher, d'être rigoureux." Message reçu. "Tout le monde nous voit gagner, c'est une évidence, concède Pierre-Alain Frau. On joue contre la lanterne rouge qui n'a pas marqué beaucoup de points, on ne va évidemment pas dire le contraire. Mais, franchement, c'est le genre de match qui est tout sauf facile. On essaie de le préparer avec le plus grand sérieux."
Leader oui, parfait non
Derrière ces propos, il n'y a pas qu'une simple posture. Le LOSC se méfie vraiment. Pas tant d'Arles-Avignon que de lui-même, à vrai dire. Il n'a pas oublié que la saison passée, après sa fantastique série de 7 victoires consécutives (avec 26 buts inscrits) avait brutalement pris fin au mois de janvier à… Sochaux, alors 16e du classement. "Je pense que l'expérience de la saison dernière nous aide à ne pas nous enflammer", dit ainsi Frau. On peut comprendre la prudence nordiste. Néanmoins, Arles-Avignon n'est pas Sochaux. On parle là d'une équipe qui compte sans doute parmi les plus faibles jamais vues en L1 depuis deux décennies D'ailleurs, vu du côté provençal, la visite de la bande à Eden Hazard suscite une certaine inquiétude, doublée d'une forme d'admiration. "Au-delà d'être leader, ce sont plus les armes offensives lilloises qui peuvent nous inquiéter. C'est un football total vers l'avant, c'est un jeu vraiment très intéressant", juge Yann Kermogant, l'attaquant arlésien. Décidément, même les adversaires du LOSC sont sous le charme. Un compliment de plus, et une raison supplémentaire de se méfier pour Pierre-Alain Frau: "Il se dit beaucoup de bien sur l'équipe. On essaie de rester hermétiques à tout ça."
Si le LOSC affiche autant d'entrain à ne pas s'emballer, c'est bien parce qu'il craint de voir sa belle série s'arrêter. Surtout à Avignon. Ce serait trop bête. Faut-il voir dans cette prudence une difficulté à assumer pleinement ce statut de leader? Non, répond Pierre-Alain Frau. "On vit vraiment bien le fait d'être leader, mais on ne se prend pas la tête", précise l'ancien Sochalien. En réalité, les Lillois sentent qu'ils ont encore trop de lacunes pour ne pas rester sur leurs gardes. "Je rappelle que nous n'avons gagné qu'une fois lors de nos dix ou sept derniers déplacements, toutes compétitions confondues", rappelle Rudi Garcia. "On est en tête mais on n'est pas parfait pour autant", note Rio Mavuba.
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2011 Ligue 1 Lille Rudi Garcia

Crédit: AFP

Vrai. Lille est un leader fragile à sa façon. Son attaque déroule comme aucune autre, mais le club nordiste possède seulement la 15e défense du championnat. Lors des 10 dernières journées, le LOSC a toujours encaissé au moins d'un but. "On ne devient pas champion avec la 15e défense", prévient Rudi Garcia. Plutôt que de se laisser aveugler par la lumière et les louanges, les Lillois préfèrent se regarder en face dans la glace. Là, ce sont leurs imperfections qui leur sautent à la figure. C'est peut-être mieux comme ça. Même si, encore une fois, ce leader-là, même avec ses défauts, n'a aucune raison de ne pas le rester ce week-end.
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