Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

"Pas une baby-sitter"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 24/10/2010 à 10:32 GMT+2

Pour Jean-Guy Wallemme, le problème de Lens (19e) est avant tout mental. Mais l'entraîneur du RCL refuse de jouer les psy. A l'image de Kanga Akalé, les joueurs doivent "se prendre en main", demande-t-il. Une victoire face à Nice, samedi, serait encore le meilleur remède.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Malgré le soleil qui règne sur le centre d'entraînement de La Gaillette, Lens continue de panser ses plaies. Et de chercher des remèdes. Le médecin en chef s'appelle Jean-Guy Wallemme. Pas de blouse blanche mais le survêtement de rigueur. Depuis la gifle reçue face à Sochaux (3-0), l'entraîneur a opéré une grande remise à plat, un "retour aux fondamentaux". "On est reparti de zéro", dit-il. Face à Rennes (0-0), il croit en avoir vu les premiers effets. "Apprendre c'est bien, encore faut-il ensuite retenir, espère-t-il. C'est ce qu'on a commencé à faire contre Rennes. Comme je leur ai dit, quels que soient les événements, on reste sur ce qu'on a dit". Samedi, la réception de Nice doit en être un deuxième. A domicile et face à un concurrent direct, la victoire est presque devenue impérative après sept matches sans succès. "Ce sera un bon point si on gagne contre Nice. Il est clair que la victoire à une importance", avance Wallemme qui tempère néanmoins : "C'est vital sans l'être car, même si tu gagnes contre Nice, l'histoire ne s'arrête pas. Je suis plus dans cette optique là. Il y a d'autres matches qui arriveront. Mais c'est une échéance importante".
S'il a vu de l'amélioration, le docteur Wallemme sait que le Racing est encore convalescent. "On ne peut pas non plus trop en demander à une équipe qui a été dans le rouge contre Sochaux. Face à Rennes, il y a déjà eu une réaction mais on ne peut pas s'en contenter", sait-il. Face à Rennes, sa défense l'a sans doute rassuré. Mais son attaque, muette depuis trois matches, balbutie toujours. "Si tu regardes les statistiques, on a aussi un problème défensif parce qu'on n'est pas loin de deux buts par match. Il est peut-être dû à la frustration : on a des occasions et on finit par craquer parce qu'on ne marque pas". L'ex-défenseur avance une autre raison : la fatigue. Mais pas la fatigue physique : "Pour moi, les seuls matches dont on est sortis cuits physiquement, c'était Lille (1-4), parce qu'on a terminé à neuf, Monaco (2-2), parce qu'on est allé chercher les choses en seconde période, et Rennes, où on a senti une certaine fatigue physique. Lors des dernières confrontations, c'était surtout une fatigue mentale".
Akalé "a un problème psychologique"
Une fatigue mentale collective. Depuis deux ans, Lens lutte pour le maintien et l'effectif est quasiment resté le même. Forcement, le doute s'installe. "Il y a une envie de faire basculer les choses. Mais on sait qu'il y a un élément qui est important, surtout chez les joueurs offensifs, c'est la confiance, souligne Wallemme. Créer, c'est peut-être la chose la plus difficile. Face à Nice, on va devoir trouver des solutions et faire preuve d'imagination. Si on se retrouve face à un bloc défensif bien en place, il faudra qu'on soit malins, vicieux". Difficile de retrouver de la confiance lorsque l'on ne décolle pas de la zone rouge. "Comment veux-tu parler tactique ou technique s'il y a de la pollution dans le cerveau?", regrette l'entraîneur. La décontamination est en cours. "S'il y a progression, c'est qu'on n'a pas craqué nerveusement derrière et qu'on n'a pas pris de but. Mais c'est un équilibre". Pour conforter ses troupes, il devrait d'ailleurs reconduire le même schéma que face à Rennes. "Il faut des repères", dit-il.
picture

Ligue 1 2008/2009 Lens Akale

Crédit: Eurosport

La confiance, chez les Sang et Or, est surtout un problème individuel. On pourrait citer Toifilou Maoulida qui ne parvient à retrouver le chemin des filets. Mais Wallemme préfère s'appuyer sur le cas de Kanga Akalé. Comme Sidi Keita, l'ancien Auxerrois est peu utilisé (91 minutes cette saison) mais a été relancé face aux Bretons. L'entraîneur a même laissé entendre, jeudi, que l'un d'eux pourrait débuter face à Nice. Pourtant, Akalé, l'un des principaux artisans du réveil lensois en fin de saison dernière, fait un blocage. "Il a un problème psychologique entre guillemets. Il est un peu figé sur le fait qu'on lui dise qu'il va moins vite, raconte Wallemme. Du coup, il a tendance à partir davantage du côté droit parce qu'il aime bien rentrer sur sa patte gauche et mettre les ballons comme ça. Mais il est tout à fait capable de le faire aussi sur le côté gauche. Il faut qu'il en soit persuadé. Pourtant, je lui ai dit : la vitesse est une chose mais il y a aussi les feintes de corps, les appels-contre appels, la vivacité gestuelle. On n'a pas forcement besoin de déborder pour mettre un bon ballon".
"Il faut déjà avoir confiance en soi"
Wallemme doit-il désormais troquer sa tenue d'entraîneur pour celle de psy ? Hors de question. "Je ne suis pas une baby-sitter, coupe-t-il. Les joueurs doivent avoir confiance en eux. Le souci est déjà là : avant d'avoir confiance en son partenaire, il faut déjà avoir confiance en soi. Cela veut dire connaître ses qualités et les mettre en pratique". L'entraîneur a peut-être le doigt sur le principal problème du RCL. Et il clarifie son rôle : "Je suis plus un facteur d'unité ou de mise en confiance. Mais ça n'est pas moi qui leur apporte la confiance". Akalé ? "Il parle souvent de confiance. Mais je lui ai dit : 'la confiance, c'est toi qui vas aller la chercher. Ce n'est pas moi qui vais te la donner'. Cela passe par les prestations, l'entraînement, le comportement". Mais le message vaut pour tout le monde. "La mise en confiance, c'est une chose. S'ils se lèvent le matin en trainant les pieds, j'essaye de remettre les choses en place mais c'est quand même à eux de se prendre en main", demande-t-il. A ce train là, Jean-Guy Wallemme pourrait postuler pour être le fameux profiler des Bleus. "Laurent (Blanc) ne m'a pas appelé. Ça va", sourit-il. Nous voilà rassurés.
picture

FOOTBALL 2010 Lens - Wallemme

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité