Tigana démissionne !

On ne sait pas si les Bordelais ont lâché leur entraîneur face à Sochaux (0-4) mais lui a décidé de le faire. Moins d'un an après son arrivée, Jean Tigana a décidé de quitter les Girondins au soir de la 34e journée. Comme en janvier, le technicien a présenté sa démission à Jean-Louis Triaud mais cette fois le président n'a eu d'autre choix que de l'accepter dans les couloirs de Chaban-Delmas. Sans doute parce que Tigana ne lui a pas vraiment laissé l'opportunité de faire autrement, excédé après l'agression verbale dont sa fille a fait l'objet dans les tribunes. "C'était la dernière conférence de presse que je vous donne", a laconiquement déclaré l'ex-entraîneur girondin aux côtés de son président.

"Soirée désastreuse pour le club et pour moi, a-t-il dit. Ma fille a été agressée dans les tribunes. Déjà qu'elle a des problèmes à l'école... Donc je prends la décision d'arrêter mon parcours avec les Girondins de Bordeaux", a-t-il souligné, qualifiant de "dramatique" le fait d'agresser une jeune fille de 16 ans. "Pour moi, le football ce n'est pas ça. Si les gens dans les tribunes pensent que le problème c'est Jean Tigana... Il y a assez de problèmes comme ça dans le monde, je ne veux pas en créer en plus aux Girondins de Bordeaux", a-t-il conclu en donnant congé.

Une décision que le président Triaud a visiblement compris. "Jean est un homme fidèle et loyal. Ce n'est pas quelqu'un qui fait la comédie pour qu'on le plaigne. Quand une petite de seize ans subit dans les tribunes ou à l'école la vindicte populaire, le football est malade et le père de famille se doit de réagir. Ca n'a pas bien marché mais ni ses qualités d'homme ni d'entraîneur ne sont en cause. Des fois ça prend, des fois ça ne prend pas." Une réflexion pas vraiment partagé par le capitaine Alou Diarra au micro de RMC. "J'attends plus d'explications. Démissionner à ce moment de la saison, à quatre journées de la fin, est ce nécessaire?"

Bordeaux, qui pointe à la 9e place et ne jouera sans doute pas l'Europe l'an prochain, a subi face à Sochaux sa cinquième défaite de la saison mais la plus lourde à domicile depuis août 1977. Une rencontre qui a rapidement tourné au cauchemar avec une charnière Ciani-Savic dépassée. Après douze petites minutes, le sort de la rencontre était déjà joué suite aux buts d'Ideye (9e) et de Perquis (12e). Et après une demi-heure, le score était même scellé avec une réalisation de Boudebouz (22e) et une autre d'Ideye (30e). Les cinq occasions bordelaises dans le dernier quart d'heure n'ont consolé ni les joueurs, ni le public girondin, qui accompagnait la sortie par une véritable bronca.