Baup à quitte ou double

C'est une opportunité unique. Presque inespérée. Elie Baup a retrouvé un banc de L1. Et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de celui de l'Olympique de Marseille, l'un des plus prestigieux du championnat de France. Voilà trois ans que le technicien à la casquette attendait ça. A force, son rôle de consultant pour Canal+ sonnait comme une reconversion définitive car si son nom circulait fréquemment quand un poste se libérait, rien ne se concrétisait. Finalement, il se voit offrir une nouvelle chance comme technicien. Reste à savoir si ce sera une occasion rêvée pour se rattraper ou un cadeau empoisonné.

Les faits de gloire de l'ancien gardien de but, qui n'a jamais été joueur professionnel mais seulement international universitaire, commencent à dater. Le principal est son titre de champion de France avec Bordeaux en 1999. Mais depuis, il n'a pas rajouté grand chose dans son armoire à trophée (ndlr : une coupe de la Ligue avec les Girondins en 2002). Son bilan est mitigé. Il a même eu tendance à décliner au fil des années et des expériences. A Bordeaux, il n'est plus monté sur le podium après son sacre. A Saint-Etienne pendant deux saisons (2004-06), il a ramené une sixième place avant d'échouer à la 13e la saison suivante.

Puis, il y a eu Toulouse. Là encore, sa première saison est riche de promesses avec un troisième strapontin, synonyme de tour préliminaire de la Ligue des Champions. Mais l'exercice suivant est beaucoup plus compliqué. La 17e place du TFC, ses relations tendues avec Olivier Sadran et le vestiaire toulousain l'ont ainsi poussé vers la sortie. Enfin, il a débarqué au FC Nantes, qu'il n'a pas pu sauver de la relégation en 2008-2009 dans un climat certes pas très propice pour travailler sereinement. Depuis son passage à Bordeaux (48.13% de succès), ses pourcentages de victoires en L1 ne sont toutefois pas très flatteurs : 30.2% avec l'ASSE, 34.2% avec le TFC et 25.5% avec le FCN.

Sans club depuis 2009 et avec des dernières expérience de coaching mitigées, Elie Baup va donc remettre le bleu de chauffe avec l'envie de renouer avec les succès. Il débarque néanmoins dans un club où on ne lui pardonnera rien. Il va en plus passer après deux entraîneurs qui ont marqué les esprits sur la Canebière pour des raisons différentes (style ou palmarès), Eric Gerets et Didier Deschamps. Surtout, il arrive dans un club avec des supporters exigeants mais qui doit faire face à une politique d'austérité imposée par la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus. Son passé de formateur à Toulouse (1984-1991) et Saint-Etienne (1991-1994) sont des atouts dans sa manche à l'heure où l'OM compte s'appuyer sur son centre de formation. Mais Baup se retrouve face à un sacré défi. Ça ressemble même à un dernier défi. A quitte ou double.