Gomis a remis ça

Pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, le but de Gomis est un chef d'œuvre que l'on pourrait comparer à celui, historique, de Mathieu Valbuena à Liverpool. Sauf que le Lyonnais était encore plus loin et que sa frappe était encore plus puissante. Sa onzième réalisation de la saison en L1, sa vingtième toutes compétitions confondues. Et dire que Rémi Garde l'avait pourtant aligné pour la troisième fois d'affilée sur le banc des remplaçants au coup d'envoi, au profit de la paire Lisandro-Lacazette.

D'abord, il avait pris le partie de ne pas montrer de signe d'agacement ("on n'a pas le droit de pénaliser le groupe en montrant ses états d'âme"), même s'il a reconnu au micro de Canal+ que son absence de joie explicite après le but était un coup de gueule contre le choix de son coach ("j'ai un objectif qui est d'aller à l'Euro"). Accueilli par une bronca mémorable par son ancien public lors de son entrée en jeu à la 70e minute, "Bafé" n'a eu besoin que de dix minutes pour faire parler la poudre : à la réception d'un dégagement de Lloris, il gagne son duel, se retourne et balance un missile de vingt-cinq mètres dans la lucarne d'un Ruffier impuissant, qui n'a pu qu'effleurer le ballon. "Un but magnifique" pour Maxime Gonalons, qu'aucun Stéphanois n'osera contredire sur ce point.

Grâce à son but, le numéro 18 de l'OL confirme en tous cas les vertus mentales de son équipe, qui vient de battre coup sur coup Lille et Saint-Étienne après le fiasco de Nicosie. "Le but de "Bafé est un symbole, indiquera Rémi Garde. Que quelqu'un qui sorte du banc de touche fasse la différence, c'est la marque d'un groupe qui a envie d'avancer tous ensemble." Lisandro, qui avait manqué deux opportunités auparavant, salue sans état d'âmes la réalisation exceptionnelle de son compère : "Contrairement à moi, "Bafé" a su être efficace pour l'équipe." Parions que les deux hommes ne devraient plus tarder à être de nouveau associés au coup d'envoi…