Källström s'est sacrifié

Depuis son arrivée à l'Olympique Lyonnais durant l'été 2006, Kim Källström n'avait jamais enchaîné des matchs dans un couloir, que ce soit dans un 4-4-2 ou dans l'historique 4-3-3 à la lyonnaise. D'ailleurs, quand il avait signé à l'OL, Bernard Lacombe nous avait rétorqué que le Suédois manquait trop "de vitesse" pour doubler le poste de Florent Malouda sur l'aile gauche. C'est dans l'entrejeu du 4-3-3 que KK s'est toujours imposé à Lyon, disputant au moins une quarantaine de matchs par exercice, jusqu'à ce que Rémi Garde ne l'aligne en début de saison aux côtés de Maxime Gonalons dans le nouveau 4-4-2 de l'OL.

À ce poste, Källström a enchaîné les bonnes prestations avant de s'essouffler et parfois d'agacer par son trop grand déchet. Car si tous ses entraîneurs lyonnais (Houllier, Perrin, Puel, Garde) lui ont toujours offert un temps de jeu conséquent, ce n'est ni pour sa qualité technique ni pour ses atouts physiques. Dans ces deux registres, Källström est au plus simplement un bon joueur de L1. Mais le Suédois compense par un état d'esprit hors du commun, doté d'une science tactique largement au-dessus de la moyenne.

Du coup, quand Rémi Garde a dû repenser son équipe à la sortie du fiasco de Nicosie, Källström a été déplacé de l'axe vers le couloir gauche, laissant son poste de milieu relayeur à un joueur plus technique (Clément Grenier). Sur l'aile, le Suédois est chargé avant tout de veiller à l'équilibre générale de l'équipe, Källström n'ayant évidemment pas les mêmes caractéristiques que Bastos, son prédécesseur à ce poste. D'ailleurs si Lyon n'a plus perdu depuis ce changement tactique (quatre victoires et un nul), il n'a également plus encaissé de but né de ce fameux flanc gauche, également modifié avec Dabo préféré à Cissokho en défense.

"Cela permet à l'équipe d'avoir un meilleur équilibre", justifie Rémi Garde quand le capitaine Lisandro expliquait récemment : "La clé pour nous en ce moment, c'est cette nouvelle organisation." Pourtant, le Suédois n'apprécie guère ce nouveau rôle : "Je n'aime pas trop, ça ne me fait pas sauter au plafond (sic) mais c'est un sport collectif et j'essaie de faire du mieux possible ce que me demande le coach." "J'en ai parlé avec lui, a réagi Rémi Garde. Ce nouveau rôle ne l'empêche pas de toucher beaucoup de ballons et de réussir des passes décisives." Au contraire même puisque le Suédois a réussi deux passes décisives lors des cinq derniers matchs contre quatre lors des sept premiers mois de compétition.