Les paradoxes du PSG

Celui qui n'a rien suivi des matches du PSG depuis trois semaines pourrait se dire, à la seule lecture froide des résultats, que le club de la capitale traverse une période difficile. Il n'a gagné aucune de ses trois dernières rencontres (trois nuls, à Nice, contre Montpellier et à Lyon), ce qui ne lui était arrivé  qu'une seule fois cette saison, et vient surtout d'abandonner sa place de leader pour la première fois depuis plus de deux mois. Pourtant, le camp parisien laisse transparaitre une forme de confiance tranquille à l'aube de ce mois de mars. Il y a les chiffres, puis il y a le ressenti. Et les Parisiens ont l'impression d'être dans le vrai.

Un titre de champion, ça se gagne sur les temps forts, mais aussi les temps faibles. Quand tout ne roule pas, il faut savoir s'arracher. C'est ce que le PSG a su faire, d'abord au Parc face à Montpellier, puis à Gerland. Deux défaites qui se profilaient, deux points arrachés au mental, à la grinta et au courage, grâce à deux buts de Guillaume Hoarau. Ces deux nuls, particulièrement celui acquis à Lyon, a presque valeur de victoire. Le groupe en est ressorti renforcé. "C’est un moment fort qui s’est passé là-bas, juge Clément Chantome sur le site officiel du club. Si nous avions perdu ce match, cela nous aurait sans doute fait mal. Ca a reboosté tout le monde."

Christophe Jallet va même plus loin, en parlant d'un "acte fondateur". Comme s'il devait y avoir un avant et un après Gerland. "On a gagné une force mentale supplémentaire, estime le défenseur parisien. J'espère que cette joie collective nous permettra de nous dépasser dans les prochains matches." Et Jallet de souligner que, si le nul à domicile contre Montpellier reste intrinsèquement un mauvais résultat au plan comptable, c'est un match que le PSG "aurait sûrement perdu les années passées." L'aspect exceptionnel du scenario de Gerland a fini de le conforter dans son analyse. "Dans le scénario, on acquiert une nouvelle force qui devrait nous animer dans les rendez-vous à venir", note encore l'ancien Lorientais.

Les Parisiens se félicitent donc de cette absence de renoncement, mais cette louable mentalité doit maintenant déboucher sur du concret. Lors des cinq prochaines journées, le PSG va affronter quatre équipes situées dans le dernier tiers du classement, face à Ajaccio (16e) dès ce week-end, Dijon (15e), Caen (13e) et Nancy (18e). Autant de matches où il ne suffira pas d'afficher un état d'esprit impeccable. On imagine mal les joueurs de Carlo Ancelotti satisfaits d'arracher un nul à l'orgueil ou à l'envie. Le PSG pressent que son petit coup de moins comptable porte en lui les fruits d'un printemps glorieux. A confirmer. "On n'est pas au top tout le temps, mais je ne vois pas grand chose qui pourrait nous empêcher d'être champions", a conclu Jallet.