L’OM a trois jokers

Marseille en avait bien besoin. Avec une troisième défaite d'affilée mardi contre Evian-TG (2-0), en match en retard de la 23e journée, l'OM affiche l'un des plus mauvais bilans de l'élite: l'équipe de Deschamps n'a pris que deux points sur 15 possibles lors des cinq dernières journées. Une forme de soulagement escorte déjà le retour de trois arguments-clef chez le dernier représentant français en Coupe d'Europe, trois jours plus tard, au matin de son match contre Ajaccio. Loïc Rémy, absent depuis trois semaines, et Stéphane Mbia, out depuis sept semaines, sont à nouveau à la disposition de Didier Deschamps. Touché lors de la victoire des Bleus en Allemagne il y a 10 jours, Mathieu Valbuena, qui n'a lui manqué "que" les deux dernières défaites, est également du déplacement. Des retours opportuns et rassurants pour une équipe actuellement en plein doute.

"Ce n'est pas un hasard (la mauvaise série), on a une équipe qui ne peut difficilement se passer des joueurs absents (Rémy, Valbuena, Mbia) avec leur talent et leur efficacité", constatait ainsi Deschamps après la défaite de mardi. Car avec le meilleur passeur du championnat, Valbuena (11 passses), le meilleur buteur du club (Rémy, 9 buts en L1) et un Mbia qui apporte toujours son impact physique et sa fougue lorsqu'il est aligné, Marseille retrouve du talent mais aussi du caractère et des repères qui lui ont fait cruellement défaut. Incapable de changer de rythme ni de se révolter lors de deux défaites aussi pathétiques que comparables face à Toulouse (1-0) et Evian (2-0), l'OM a également manqué de profondeur de banc. Avec ses trois internationaux, le onze de DD récupère trois armes indispensables au haut niveau : la technique (Valbuena); la puissance (Mbia) et la vitesse (Rémy).

Muet lors de ses trois derniers matches de championnat - plus longue série en cours en Ligue 1 -, les coéquipiers de Steve Mandanda compteront ainsi énormément sur Rémy pour changer la donne. Rapide et véloce, il évolue dans un style totalement différent de celui de Brandao et offre davantage de solutions par ses appels et sa justesse technique. Marseille,qui n'a converti aucun de ses 64 derniers tirs, l'attend comme le messie. Probablement aligné d'entrée, il devrait toutefois patienter avant de retrouver son passeur préféré. Valbuena, qui lui a offert 5 buts en L1, devrait ainsi débuter sur le banc afin de ne pas se griller avant l'Inter.

Interrogé sur OMTV sur l'impact de l'absence de son meneur de poche, José Anigo n'y est pas allé par quatre chemins. Selon le directeur sportif, il y a un OM avec et un OM sans Valbuena. "Mathieu a franchi des paliers énormes ces derniers mois, s'est-il ainsi félicité jeudi. Il a fait son chemin et son trou, que ce soit avec l’OM comme en équipe de France. Il est devenu quasiment incontournable. Quand il est là, l’équipe joue d’une manière, et quand il n’est pas là, ce n’est plus la même équipe."

Sûrement la moins médiatique des trois, l'absence de Mbia a pourtant eu une importance certaine dans le récent déclin marseillais. Si Deschamps dispose de davantage de cartouches de rechanges dans le secteur défensif, la présence de l'international camerounais a un impact évident sur les résultats de l'OM. Avec lui sur la pelouse, Marseille remporte 71% de ses matches de Ligue 1 avec cette saison (5 sur 7) contre seulement 26% lorsqu’il a été absent (5 sur 19). Une différence considérable.

Malgré son récent trou noir, l'OM peut encore rêver de Ligue des Champions la saison prochaine Avec un calendrier favorable qui lui réserve ensuite deux autres équipes à sa portée (Dijon puis Nice), le retard de huit points sur Lille et la troisième place est peut-être possible à combler. "Ça pourrait aller mieux. On est sur une série négative, regrette Deschamps. Il faut garder la confiance et essayer d'inverser la tendance. Il reste plus de deux mois de compétition avec des objectifs à atteindre". Ça commence jeudi sur la pelouse de Réné-Cotty. Mais avec ses trois renforts de choc, son OM se sent plus fort.