Montpellier change de cost

"Le titre, on y pense." Le mot était tabou. Ou alors susurré, il y a encore quelques semaines. Mais le surplace momentané du PSG, qui pourrait durer, a modifié la règle du jeu. Toujours dans Midi Libre, Giroud étale ses raisons : "Quand je discute avec des gens de Paris ou d’autres villes, ils pensaient qu’on allait craquer. Plus ça avance, plus on nous voit capables de bousculer Paris". Car dans la quête du titre, la Paillade bénéficie d’un avantage non négligeable, quand il faudra faire les comptes : depuis le début de saison, les Montpelliérains n’ont lâché que cinq points à la Mosson. Seul un Paris heureux du mois de septembre (0-3), et Toulouse (1-1), une semaine avant Noël, sont repartis avec une récompense. Alors forcément, un tel bilan offre un destin enchanteur. Car même quand ils sont bousculés, comme contre Bordeaux (1-0) ou Saint-Etienne (1-0), les actuels leaders du championnat arrivent à trouver un nouveau souffle, dans le dernier quart d’heure fructueux durant lequel ils ont scoré 36% de leurs buts, record en L1 cette saison.

A l’état de rêve, le titre est donc devenu un objectif censé, depuis le nul ramené du Parc (2-2), et Montpellier peut aujourd’hui accélérer. Car c’est le privilège de rester au chaud tout un week-end, quand son adversaire principal se perd en Lorraine : le match en retard devient un bonus, et on a le droit de penser que celui qui les amènera au Vélodrome pourrait devenir plus simple que prévu, rivalité PSG-OM oblige. Avant une semaine de vérité qui pourrait les faire décoller sans retour, les Montpelliérains ont l’opportunité de rajouter de la pression sur Paris, en cas de succès contre Sochaux, à domicile. Certes, le club de Montbéliard ne ressemble plus à la victime expiatoire époque Bazdarevic (3 victoires en 4 matches depuis l’arrivée de Hély), mais la Paillade doit faire tourner les compteurs, histoire de se rapprocher toujours plus du graal. « Se projeter trop loin serait un risque » modère Girard. En cas de victoire samedi, on le fera pour lui, alors.

"Si devant ça coince, on reviendra peut être…" Revenu à fond dans la dernière ligne droite, Lille fait des appels de phares. Et les propos de Garcia ne sont pas anodins. Si les Dogues venaient à poursuivre leur élan printanier (trois victoires de suite), à Brest, chez qui tout le monde vient gagner, en 2012, ou presque (3 défaites à Francis-Le Blé), ils reviendraient à un point du PSG, avant le choc contre l'OM dimanche. Inespéré alors qu’ils avaient encore onze points de retard, début mars. Et tel scénario repousserait les ardeurs lyonnaises. Car l’OL est lancé dans une mission de sauvetage, depuis sa victoire dans le derby (1-0). Même sur une bonne dynamique, qu’il faudra prolonger devant Auxerre, samedi, cela pourrait ne pas suffire pour revoir la Ligue des champions, où il détient un abonnement depuis douze ans. Mais Lyon a l’habitude des miracles, cette saison (7-1 à Zagreb, 2-1 contre Lille à dix contre onze), et souhaite au minimum étirer le suspense.