Rennes en plein doute

"On est indéfendables. Je savais depuis longtemps qu’on manquait de personnalité et de caractère, cela s’est confirmé. Quand on a peur, on est inhibés et on passe au travers. C’est une leçon à méditer pour tout le monde. Cela va au-delà de la déception. On n’a pas le caractère pour assumer le statut de favori. On n’est pas capables de faire un bon match face à une équipe qui nous est hiérarchiquement inférieure." Les mots lourds et acerbes de Frédéric Antonetti envers ses joueurs après leur élimination par Quevilly, en disent long sur l’atmosphère qui règne dorénavant dans la troupe bretonne.

Car le Stade Rennais n’y arrive plus depuis plusieurs mois en championnat et semblait avoir tout misé sur la coupe depuis son succès en quart contre Valenciennes (3-1). L'immense déception de mercredi renvoie à un échec ultime, alors que la morosité se diffuse depuis au centre de la Piverdière comme la peste. "J’ai sacrifié avec mes adjoints beaucoup de vie privée pour en arriver là et ça n’en vaut vraiment pas la peine. J’en ai assez dit. On va se faire massacrer, moi le premier. Cela fait partie du jeu et on le mérite. Il fallait être présents le jour J et on a failli. Il faut en tirer tous les enseignements et en ce qui me concerne j’en tirerai tous les enseignements" livrait Antonetti, presque résigné.

En fait, la saison des Rennais se résume à un enchaînement de rendez-vous manqués malgré le talent des Pitroipa, Kembo, M’Vila, Féret, etc. En Ligue Europa, le club morbihannais avait pourtant joué yeux dans les yeux avec Udinese ou l'Atletico Madrid, mais s’en jamais l’emporter au final. Les années passent et se répètent, l’équipe manque d’expérience et de caractère, qui aurait pourtant pu l’emmener très haut. On peut également dénigrer l’absence de leader.

Dans les moments difficiles, les têtes d’affiches ne se sont jamais montrés à la hauteur comme le prouve ce constat accablant : le Stade Rennais n’a battu aucune équipe placée au delà de la septième place. Contre Nice qui joue son maintien en Ligue 1, l’équipe bretonne pourrait s’enfoncer dans une spirale infernale et se mettre un peu plus son exigeant public à dos. Pas sûr que le coach Antonetti, que des rumeurs envoient à Marseille et qui s'agace souvent du micro-climat rennais, en sortira indemne.