Un OM sans défense

C’était la priorité du mercato : renforcer la défense. Pourtant, rien n’a changé ou presque. A Caen, lors du dernier match de la saison passée, Marseille avait encaissé deux buts (2-2). Même tarif face à Sochaux pour le lancement de l’édition 2011-2012. Trois recrues sont pourtant venues renforcer le secteur défensif : Nicolas Nkoulou, Jérémy Morel et Alou Diarra. Si le premier était suspendu, les deux autres ont débuté sous leurs nouvelles couleurs samedi. Avec des fortunes diverses. Bien présent offensivement, Morel a en revanche déçu dans les tâches défensives. Il est notamment fautif sur le premier but sochalien, Martin étant complètement esseulé au second poteau. Diarra a été plus en vue. Ses jaillissements incessants dans les pieds sochaliens ont beaucoup pesé dans les débats. C’est l’une de ses récupérations au milieu du terrain qui a amené le but de Lucho.

Face à Sochaux, l’OM s’est fait prendre de vitesse à plusieurs reprises. Le flanc gauche de la défense a eu du mal à rivaliser avec les flèches doubistes. Et l’entente Morel-Mbia n’est pas encore optimale. "Sur les deux buts que l’on encaisse, on commet deux erreurs de communication, explique le défenseur camerounais. Mais il faut être patient. On apprend à se connaitre pour le moment." Même son de cloche pour Diawara. "L’an dernier déjà c’était un de nos problèmes : on a une équipe muette ! On doit plus se parler. Avec la parole, on évite plein de choses ! Et avec de la communication, on évite des buts." Et Diarra d’ajouter que "l’OM est encore en rodage".

"Oui, on encaisse trop de buts." Alou Diarra concède que l’OM prend l’eau trop facilement. Car avant de plier deux fois contre Sochaux, Marseille avait déjà rompu à quatre reprises lors du Trophée des Champions contre Lille (5-4). Pas digne d’un candidat au titre. La saison dernière, Marseille était la quatrième défense de L1 avec au moins un but par match encaissé en moyenne (39 au total). Pour expliquer les défaillances de samedi, l’ancien Bordelais met en avant "les temps faibles mal gérés". L’OM a largement dominé les débats pendant une heure avant de connaître une période beaucoup plus difficile. "En seconde période, on a connu un petit relâchement, concède ainsi Diawara. Sochaux en a profité. A 1-0, à la pause, on a reculé, alors qu’on devait continuer à attaquer comme on l’avait fait." Physiquement trop juste, la défense olympienne a joué trop bas, donnant plus de possibilités et d’espaces aux Sochaliens. "Quand on est moins bien, il faut savoir se regrouper pour être plus compact", analyse encore Diarra.

Didier Deschamps constate que son équipe est particulièrement vulnérable à domicile. Pour pallier ce problème, DD misait sur un impact physique plus important. Mais ses troupes ne lui ont pas donné satisfaction. "Il y a eu des défaillances individuelles, précise le coach marseillais. On doit prendre conscience que l’on manque parfois d’agressivité. Au bout d’une heure, j’ai vu que certains joueurs ont accusé le coup." Et le collectif n’est pas venu au secours de ces insuffisances individuelles. "On a fait preuve de trop de laxité sur le plan défensif, reprend Deschamps. Mais je n’ai pas de recette miracle pour y remédier. J’ai des convictions mais jamais de certitudes." Selon Diawara, l’implication de toute l’équipe doit être totale dans les phases défensives. "On attaque tous ensemble et doit aussi défendre tous ensemble", insiste le défenseur sénégalais. La vidéo sera le juge de paix, promet-il. Avant les travaux pratiques contre Auxerre.