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Bertrand Layec: "Les arbitres ne sont pas des machines"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/01/2013 à 10:01 GMT+1

Bertrand Layec, manager des arbitres de L1, est satisfait de leur 1re moitié de saison et de leur fermeté accrue. Mais rappelle qu’ils ne sont pas des robots.

FOOTBALL Arbitre Referee Alexandre Castro shows a red card to Bastia's French defender Francois Marque

Crédit: AFP

Le Championnat de France a repris ses droits ce vendredi. Quel est votre bilan de la première moitié de saison ?
BERTRAND LAYEC : J’ai transmis aux arbitres un certain satisfecit sur les axes de travail que l’on avait définis, notamment sur la protection des joueurs. Lors de la première partie de saison, on a beaucoup parlé de la fermeté des arbitres sur les actes mettant en danger l’intégrité des joueurs. Ces préconisations faites depuis des années n’avaient pas abouti à des résultats concrets sur le terrain. Cette année, le groupe a été très réceptif. Ce qui prouve sa qualité. Avec un certain discernement, ils ont su sanctionner des actes qui ne l’étaient pas par le passé. Tout n’a évidemment pas été parfait mais l’objectif a été atteint. Cela nous conforte dans l’idée que les arbitres doivent protéger les acteurs du jeu. Globalement, l’année 2012 a été sportivement exceptionnelle pour l’arbitrage français. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vécu un été aussi riche avec une demi-finale de l’Euro dirigée par Stéphane Lannoy et son équipe ou une finale de l’Euro U19 dirigée par Stéphanie Frappart notamment.
Cette fermeté s’est traduite par une hausse marquée du nombre de cartons rouges distribués (65 contre 56 la saison dernière)…
B.L. : Oui, on a 9 cartons rouges de plus mais, en parallèle, 14% de cartons jaunes en moins, ce qui correspond à 122 avertissements de moins. Ce n’est pas neutre. On est la seule nation en Europe à avoir cette évolution. Cela faisait partie de nos objectifs aussi. J’avais transmis aux arbitres la volonté d’être vigilant sur les actes grossiers et d’être diplomates et pédagogues sur des phases de jeu où la prévention doit primer sur la sanction. Dans les clubs, les joueurs et entraîneurs sont satisfaits. On a ce retour. Ils se sont bien rendus compte de cette volonté de ne pas sanctionner bêtement sans la phase de communication. Bien sûr, chaque erreur est de trop. On tend néanmoins vers un "défaut zéro" que l’on n’atteindra jamais certes, mais notre génération d’arbitres fait preuve d’une certaine cohérence sur le terrain. Notamment sur la notion d’anéantissement d’occasions nettes de but. On travaille beaucoup là-dessus.  
Trouvez-vous la commission de discipline, qui juge a posteriori, au diapason du travail de vos hommes sur le terrain concernant la fermeté ?
B.L. : Je n’en tiens pas compte. Tout ce qui est décidé après l’est en totale indépendance. Les arbitres ont une démarche technique qui dure 95 minutes et de rapport des faits tels qu’on les a ressentis. Autour, la commission de visionnage et de discipline fonctionnent, elles, avec leur interprétation.
 Vous revenez d’un stage au Canet-en-Roussillon avec les arbitres. Comment s’est-il passé et quel en a été le mot d’ordre principal ?
B.L. : Le stage a été très dense car on avait intégré un élément supplémentaire par rapport aux années précédentes, c’est une sensibilisation accrue par rapport à l’arbitrage à cinq qui s’invitera à partir des huitièmes de finale de la Coupe de France. On avait décidé, avec la FFF, de prendre le train en route et de sensibiliser le football professionnel et l’arbitrage professionnel sur cet aspect après une première expérience il y a deux ou trois ans en Coupe de la Ligue. On les a fait travailler sur des ateliers et on s’est rendu compte que ce n’était pas encore suffisant et qu’il faudrait aller encore plus loin dans les semaines à venir.
Quels ont été les points d’amélioration soulevés pour la deuxième moitié du championnat ?
B.L. : Il y a des pistes de progrès qui sont dans la lecture du jeu, dans la capacité à fluidifier encore le jeu, à améliorer les relations entre entraîneurs, joueurs et arbitres sur le terrain, même si j’ai noté des évolutions significatives ces dernières saisons et notamment lors des six derniers mois. Il y a des chantiers pour progresser mais, globalement, et on n’est pas les seuls à le dire, on bénéficie d’un arbitrage de Ligue 1 d’un très bon niveau aujourd’hui. Enfin, il faut également constamment rechercher l’uniformité, qui reste notre principal objectif technique afin d’être crédible auprès des acteurs du jeu et du grand public.
Vous parlez d’uniformité. Mais comment s’y prend-on face à des arbitres qui autant d’individus différents ?
B.L. : Cela passe par beaucoup de pédagogie collective. Il y a un suivi personnalisé vidéo hebdomadaire. Ils savent à deux ou trois jours près si leurs décisions entraient dans un cadre collectif. Après, il y a beaucoup de communication. Je passe du temps sur ce sujet. Lors de notre stage, on a beaucoup parlé de cela. On n’est pas toujours d’accord entre nous mais il existe un principe que l’on respecte : on ne quitte pas la salle avec un doute. Les arbitres partent avec des certitudes même si, il faut le rappeler, un arbitre peut se tromper. Et cela ne veut pas dire qu'il n’y a pas d’uniformité. Un arbitre n’est pas une machine qui répond oui ou non. Il peut se tromper. Il faut le comprendre. 
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