Loïc Rémy (OM) : "Si je reste à Marseille..."

Si la période est propice aux bilans et aux récapitulatifs en tout genre, certains ont plus de saveur que d'autres. Celui de Loïc Rémy notamment. Non pas qu'il y ait du plaisir à le voir traverser une année aussi difficile, mais avant tout car ses mots à lui, principal acteur de cette traversée du désert, comptent triple. Comme aime le répéter Élie Baup à son sujet, vivement que le passage à 2013 sonne comme un déclic psychologique, pour en finir avec une année civile extrêmement dure. Pour être sûr de mettre toutes les chances de son côté, le joueur s'est livré sur le site officiel de l'OM, comme rarement.

L'attaquant revient notamment sur ce qui est pour lui le véritable tournant de l'année, alors que les blessures sont venues à son rencontre dès le mois de février : "La plus grosse raison à cette fin d’année 2012 délicate, le déclic, c’est que je n’ai pas été pris à l’Euro suite à ma blessure. J’avais joué pratiquement tous les matches de qualifications avec l’équipe de France. Apprendre que je n’y allais pas m’a mis un gros coup au moral et c’est à partir de là que les choses ont commencé à être un peu plus négatives pour moi". S'il reconnaît qu'il est encore loin de son meilleur niveau, qu'il cherche par tous les moyens à retrouver la confiance qui était sienne il y a tout juste douze mois, le joueur fustige les journalistes qui ont expliqué sa méforme par sa vie extra-sportive.

Si le joueur sait très bien que ce type d'article ne s'est pas écrit sans le témoignage de personnes de sa direction, il sait aussi qu'il compte des soutiens au club, comme celui d'André-Pierre Gignac : "Je ne tire pas sur "Lolo" parce que déjà c'est un bon pote, mais surtout parce qu'il n'a pas fait de préparation, avait appuyé l'ex-buteur de Toulouse. Il a été blessé longuement c'est pas facile. Moi je le comprends, il sait ce que je pense de lui. On se parle souvent et j'essaie de l'aider. Quand j'étais blessé je lui envoyais des messages après les matches, je sais ce que ça fait" .

"C’est sympa de sa part mais les clés sont entre mes mains et il faut passer aux actes pour montrer à tous ceux qui ont voulu m’enterrer que je suis bien là, répond Remy. (...) Si je reste à Marseille, je serai le plus heureux de finir la saison". Comme avec cette phrase, Remy donne par moments l'impression de parler de l'OM au passé. Extraits : "L’OM est un club qui m’a ouvert les bras et je l’en remercie et je n’oublierai pas ce qu’ils ont fait pour moi". Ou encore : "Ce que je sais, c’est que durant ma période à l’OM, j’ai pris énormément de plaisir avec le groupe avec les supporters. Et la sensation qu’on a dans ce stade, comme lors de mon but contre Paris, le centième des OM-PSG, où j’ai senti une explosion dans le stade, ça tremblait. C’est énorme pour un footballeur de vivre des choses comme ça".

Récemment, son président Vincent Labrune assurait qu'un départ n'était pas à l'ordre du jour : "Je ne cherche pas de porte de sortie pour Loïc. Je l'apprécie, je connais son potentiel. Les finances sont saines, je ne suis pas dans l'obligation de vendre cet hiver, mais plutôt en position d'acheter un ou deux joueurs pour pérenniser le meilleur début de saison du club depuis près de vingt ans". Rémy prendra-t-il sa revanche ailleurs ? Gignac ne le souhaite pas. Mais il est sûr que le retour du "nouveau Thierry Henry" est pour bientôt : "Quand on a ses qualités, qu'on est un joueur aérien, qu'on va à 10000, qu'on a une qualité de jeu de tête et de frappe devant le but, il n'y a pas à s'inquiéter pour lui..."