L’OL savoure en douceur

Lyon a beau ne pas avoir perdu à Saint-Etienne depuis bientôt 19 ans, une victoire à Geoffroy-Guichard dans le derby, ça reste un moment fort pour l’OL. Pas question, donc, de bouder son plaisir dans le camp rhodanien. "Une victoire à Geoffroy-Guichard, ça emplit toujours de joie", sourit Rémi Garde. Jean-Michel Aulas, évidemment, était lui aussi tout à son bonheur. "Je suis ravi, a lancé le président. C’est une très grande satisfaction. Il y avait de la pression ce soir (NDLR, dimanche soir). A la sortie, ça fait trois points de plus pour continuer à rêver." Sous-entendu, au titre. Un rêve, donc, plus qu’un véritable objectif.

Désormais nanti de cinq longueurs d’avance sur son plus proche poursuivant, assuré de rester leader une quatrième journée consécutive au terme du 17e acte en milieu de semaine, Lyon aurait de quoi s’emballer. Mais pendant que son président rêve, Garde, lui, s’efforce de conserver les deux pieds sur terre. "Ce n’était pas notre meilleur match de l’année, loin delà", souligne-t-il avant de se projeter lui aussi dans l’avenir, mais pas plus loin que mercredi contre Nancy à Gerland. Il n'y a pas encore de trou de fait, on avance tranquillement, sans s'enflammer. "Trois points c'est une bonne opération, mais il faudra la valider contre Nancy, martèle-t-il. Il n'y a pas encore de trou de fait, on avance tranquillement, sans s'enflammer."

Paradoxalement, l’absence de flamboyance dans cette victoire à Geoffroy-Guichard donne du coffre à cet OL. A Marseille (1-4), il y a dix jours, tout avait semblé facile, presque trop pour que tout cela soit vrai. Là, les Lyonnais ont vécu une soirée radicalement différente, dans un match fermé à double tour et extrêmement tendu. Ils se sont retrouvés à dix à 35 minutes de la fin avec un score vierge. Repartir avec trois points n’était donc pas gagné. Mais à défaut de briller, l’OL a affiché sa maîtrise et son caractère. Une autre facette de son visage. Pas la plus clinquante, mais pas la plus anodine non plus. "Mon équipe me surprend de jour en jour, avoue Jean-Michel Aulas. Elle s’améliore."

"Je suis aussi satisfait qu'on ait surmonté le carton rouge. Il y a eu beaucoup d'abnégation, l'équipe est restée structurée et mentalement très forte", note Rémi Garde, satisfait de pouvoir compter sur tout le monde : "Ce que je vois aussi c'est que tous ceux qui rentrent sont efficaces et apportent quelque chose". Forts de cette série de trois victoires consécutives, une première cette saison pour eux, les Gones doivent bonifier cette série à domicile contre Nancy, dans un match des extrêmes particulièrement… extrême : 25 points séparent aujourd’hui les deux équipes au classement. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer que la série ne puisse pas se poursuivre.

L’OL a donc toutes les cartes en main pour se présenter ensuite au Parc des Princes dimanche prochain avec, au minimum, cinq points d’avance. Il n’aurait alors rien à y perdre. Le danger, c’est justement de se croire déjà à Paris. D’oublier Nancy. Rémi Garde y veillera. Comptez sur lui. "On ne pense pas encore au Parc des Princes, assure-t-il. Mais c'est vrai qu'on a déjà été à Marseille, à Saint-Etienne... Là, ce sera Paris." Un cran encore au-dessus. Un nouveau défi. L’OL prend la bonne habitude de les relever. C’est comme ça que naissent les rêves…