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Pour percer, Eric Bauthéac (OGCN) est passé par des chemins détournés

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ParEurosport

Mis à jour 29/03/2013 à 20:56 GMT+1

L'OGC Nice est une des plus belles surprises de la saison. Avec lui, son milieu Eric Bauthéac, 25 ans, passé par les sous-sols du National de la L2. Rencontre.

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Crédit: Eurosport

La relation aurait pu reprendre, cinq ans après une rupture sans cris ni vaisselle cassée. L’hypothèse de se retrouver à nouveau a été envisagée, autant par les dirigeants stéphanois et Christophe Galtier que par le joueur. Pour Bauthéac, l’idée de revenir à Saint-Etienne par la grande porte, une demi-décennie après être parti sans le contrat professionnel qu’il espérait tant était une hypothèse parmi d’autres. "Il y a eu des contacts, comme j’ai pu en avoir avec Brest, Lorient, Lille et le FC Bruges, en Belgique, confirme l’ancien Cannois. Cela aurait été sympa de signer à Saint-Étienne, mais le club qui me voulait le plus, c’était Nice. Et l’entraîneur qui me désirait le plus, c’était Claude Puel, parce que j’étais certain qu’avec lui, j’allais beaucoup progresser." Alors, ce sera Nice, candidat récurrent au maintien, son stade d’un autre âge qu’il abandonnera bientôt et ses nouvelles ambitions, soulevées par une nouvelle direction. Et tant pis pour les retrouvailles avec les Verts…
Bauthéac a passé sept ans de sa vie à Saint-Étienne (2000-2007), qui l’avait repéré à l’AS Orange. Il y a effectué toute sa formation, participant même ponctuellement aux séances d’entraînement des professionnels, mais sans jamais jouer en Ligue 1. "Je l’ai eu en équipe réserve (CFA), explique Claude Robin, aujourd’hui responsable du centre de formation de Troyes. J’aimais bien ce joueur, pas très grand (1,67 m, 65 kg aujourd’hui), vif, avec un volume de jeu intéressant, qui se donnait beaucoup, parfois même trop, et qui finissait les matches épuisé. Il faisait partie de ceux pour qui l’ASSE réfléchissait à faire signer un contrat pro. Mais je crois que son profil n’était pas exactement celui que recherchait le club. Quand je suis arrivé à l’ESTAC, je l’ai même proposé à Denis Troch, l’entraîneur de l’époque. Mais il n’avait pas donné suite."
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FOOTBALL - 2012/2013 - Nice-Saint-Etienne - Bauthéac

Crédit: AFP

Le raisonnement du formateur aubois est étayé par le principal intéressé, parti du Forez sans avoir obtenu de réelles explications. "Laurent Roussey (ndlr : alors entraîneur de l’ASSE) ne m’a pas vraiment dit pourquoi il ne comptait pas sur moi. Et je n’ai rien demandé. J’étais déçu, mais pas aigri. Cela ne m’a pas empêché de continuer à y croire. En fait je n’ai jamais douté."
Carteron lui a donné sa chance en pro
Il aurait pu signer à Brest, ou même à Arles-Avignon. Il rejoindra finalement Cannes, alors en National, où Patrice Carteron, qui l’avait plusieurs fois observé à Saint-Étienne, le persuade de poursuivre son apprentissage, dans ce championnat hybride "où on joue parfois devant 100 personnes", se souvient Bauthéac. "J’ai vite cru en son potentiel sportif et humain. Il a un bagage technique intéressant et il est capable de répéter les efforts, intervient Carteron. Il s’est relativement bien adapté au National (77 matches et quinze buts d’octobre 2007 à juin 2010), où c’est assez physique. Petit à petit, il parvient à gommer ses défauts, comme l’excès de générosité et un manque d’efficacité devant le but. En plus, c’est un garçon facile à gérer, parfois un peu bougon, mais vraiment agréable."
L’actuel sélectionneur du Mali lui donnera même sa chance pour la première fois au niveau professionnel à Dijon, le temps d’une accession en Ligue 1 à l’issue de la saison 2010-2011 et d’une relégation escortée d’un sentiment d’immense gâchis, après un conflit ouvert entre Bernard Gnecchi, l’ancien président et Carteron, qui a conduit le club là où il est aujourd’hui. "Sans cela, le DFCO serait toujours en Ligue 1. Qui est responsable ? Je n’en sais rien. Nous étions au milieu de tout ça, on apprenait tout par la presse. C’est parti en sucette en deux mois", regrette le Niçois.
"Avec Puel, je progresse"
Sur la Côte d’Azur, Bauthéac a tourné le dos au barnum dijonnais du printemps 2012 et à une relégation forcément traumatisante. En quelques mois, Nice s’est hissé parmi les meilleures équipes de Ligue 1, et son milieu de terrain offensif (5 buts et 7 passes décisives en championnat, 1 but en Coupe de la Ligue) admet qu’il ne s’attendait pas à ça. "Sincèrement, qui aurait pu imaginer que l’OGCN occuperait la cinquième place à neuf journées de la fin, surtout après un début de saison compliqué ?", s’interroge-t-il. "Nous étions encore quinzième début novembre. Mais nous étions certains que cela finirait par tourner, parce que l’équipe a toujours proposé du jeu."
Bauthéac, qui avait donné sa préférence à Nice essentiellement en raison de la personnalité et du projet de jeu de Claude Puel, s’est (vite) imposé comme un des hommes de base du système érigé par l’ancien entraîneur de Lyon (28 matches, dont 26 comme titulaire). "Avec lui, je progresse dans ma gestion des matches, dans mes déplacements et même devant le but. Car le coach est rigoureux et il en veut toujours plus. Il n’est jamais satisfait", résume le milieu de terrain Niçois. "Il nous protège beaucoup, fait en sorte qu’on ne s’enflamme pas." C'est tellement le cas que Bauthéac jure que personne, au sein de l’effectif, ne prononce le mot "Europe", près de seize ans après la dernière apparition de l’OGCN sur la scène continentale (Coupe des vainqueurs de Coupe 1997-1998). On n’est pas obligé de le croire…
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