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PSG : Pastore, pourquoi ça marche mieux sur un côté

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 21/04/2013 à 19:44 GMT+2

Présenté comme un joueur axial, Javier Pastore est cependant plus performant avec le PSG depuis qu’il évolue sur un côté. Explications.

FOOTBALL - 2012/2013 - Valence-PSG - Pastore

Crédit: Panoramic

Depuis son transfert retentissant au PSG, Javier Pastore a toujours été une énigme. Génial au début, franchement quelconque par la suite, le stratège argentin a longtemps soulevé beaucoup plus d’interrogations que de garanties. Les questions relatives à son meilleur poste sur le terrain les ont nourries. Utilisé en soutien de l’avant-centre dans un 4-2-3-1, puis dans un rôle de relayeur dans un 4-3-3 en début de saison, parfois en trequartista derrière les deux attaquants dans un 4-3-1-2, le numéro 27 parisien a longtemps donné l’impression de chercher sa place. Il l’a trouvée là où on ne l’attendait pas : sur un côté. Pastore est meilleur depuis qu’il a été repositionné sur une aile début décembre, souvent à gauche, parfois à droite, améliorant au passage le rendement général d’une équipe elle aussi plus performante depuis le passage au 4-4-2. Un paradoxe, un de plus concernant Pastore, qui peut s’expliquer par plusieurs choses.
UN MILIEU DE COULOIR, MAIS UN MILIEU LIBRE
Positionné sur un côté du milieu de terrain dans le 4-4-2 de Carlo Ancelotti, Javier Pastore n’évolue cependant pas dans le registre classique du joueur de couloir. Ce poste est avant tout celui qu’il occupe dans les phases défensives. Offensivement, l’Argentin bénéficie d’une liberté d’action totale, ce qui le rend d’autant plus difficile à marquer pour l’équipe adverse. Il dézone systématiquement pour venir se placer dans l’axe, en soutien des attaquants, ou sur l'autre aile. Titularisé à gauche à Valence, en huitième de finale aller de la Ligue des champions (1-2), il avait ainsi été à l’origine de l’ouverture du score d’Ezequiel Lavezzi en venant solliciter un une-deux avec son compatriote sur le flanc droit, avant de marquer le deuxième but plein axe, sur un centre de Lucas. Son rôle est exclusivement de se rendre disponible pour trouver des espaces entre les lignes, peu importe la zone.
Une tâche qu’il connaît bien, puisque c’était déjà la sienne quand il évoluait à un poste plus axial. Il l’effectue cependant avec plus d’efficacité en partant d’un côté. En partie parce que la concentration de joueurs adverses est moins forte que dans l’axe. C’est une donnée d’autant plus essentielle pour un joueur dont le jeu est basé sur la prise de risques, dans les passes comme dans les dribbles. Dans une position plus centrale, il donnait l’impression d’avoir trop de déchet dans son jeu. C’est beaucoup moins net depuis qu’il évolue sur un côté, où il parvient à faire la différence sur ses qualités de dernier passeur et de finisseur de la même manière que dans l'axe. Ce qui explique aussi pourquoi il y est performant.
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Torschütze zum 2:0 für Paris: Javier Pastore

Crédit: SID

MAXWELL-MATUIDI-LAVEZZI-IBRA : LES COMPLICES DU JEU
S'il a parfois été aligné à droite, Javier Pastore est plus régulièrement utilisé sur le côté gauche. Il y est sensiblement plus performant, aussi parce qu’il y a trouvé des relais privilégiés dans le jeu. Notamment Maxwell, avec lequel l’Argentin affiche une grande complicité sur le terrain. Milieu offensif de formation, le Brésilien présente le profil parfait pour Pastore : technique, à l’aise pour enchaîner les passes courtes dans les petits espaces, avec le souci de se rendre toujours disponible et une intelligence tactique remarquable dans les choix de jeu. Le fait que Maxwell devienne la solution la plus proche dans le jeu a grandement facilité l’adaptation de Pastore à son nouveau poste, où il forme un duo très efficace avec l'ancien Barcelonais dans les sorties de balle, même si cette doublette pourrait apporter encore davantage dans les trente derniers mètres compte tenu de son niveau technique.
Si ce n’est pas le cas, c’est aussi parce que Pastore dézone à la récupération du ballon et occupe plus rarement le flanc gauche dans les phases offensives. Il trouve ainsi d’autres relais préférentiels avec des joueurs qui lui offrent des qualités différentes, et avec lesquels il entretient une certaine complémentarité et une relation technique privilégiée. La connivence avec son compatriote Ezequiel Lavezzi saute aux yeux. Capable de solliciter le ballon dans les pieds ou d’attaquer la profondeur, El Pocho est toujours une solution recherchée par Pastore. Au même titre que Zlatan Ibrahimovic, dans un rôle de pivot sur lequel l’Argentin aime s’appuyer, à l’image de l’action qui a abouti au but parisien à Barcelone (1-1). Positionné à gauche du duo de récupérateurs la plupart du temps, Blaise Matuidi offre encore une autre solution par sa faculté à se projeter vers l’avant et à apporter le surnombre. Dans un rôle plus axial, Pastore était déjà bien entouré. Mais il semble maîtriser davantage ses repères avec ces joueurs depuis qu’il s’est stabilisé en milieu gauche. Son efficacité à ce poste n’en est que plus importante.
UN CHANGEMENT D’ATTITUDE ET DES RESSOURCES PHYSIQUES
Javier Pastore présente définitivement les caractéristiques d’un meneur axial, proche des attaquants dans un rôle de trequartista qui convient parfaitement à son sens de la dernière passe et son instinct de finisseur. "Depuis toujours, j’aime jouer quand je suis derrière deux attaquants", a-t-il d’ailleurs reconnu à plusieurs reprises.  Que l’Argentin puisse exprimer ses qualités à un poste de milieu gauche, qui requiert d’autres exigences au départ, n’était pas évident sur le papier. S’il y est parvenu, c’est d’abord parce que Pastore s’est plié à ses exigences, notamment défensives. Son implication dans le repli et les duels avait parfois été mise en doute quand il évoluait dans un rôle plus axial. Ce n’est plus le cas depuis qu’il a été assigné à son nouveau poste. "C'est sans doute celui qui a changé le plus son attitude depuis vingt jours", soulignait d’ailleurs Carlo Ancelotti au cours du mois de décembre, quelques semaines après le changement tactique qui a abouti au repositionnement de son joueur.
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2013 Ligue des champions PSG Paris Barça Barcelone Javier Pastore

Crédit: AFP

Cette attitude plus positive était indispensable mais pas suffisante car évoluer sur un couloir nécessite une autre dimension physique. Malgré des responsabilités importantes dans l’animation offensive, Pastore ne rechigne jamais à effectuer les efforts défensifs, quitte à multiplier des courses qui vont l’entamer physiquement pour la suite du match. Au passage, il a prouvé qu’il avait du coffre. Car son rôle n’est pas facile à tenir à la récupération. Il doit parfois travailler sur le côté pour aider Maxwell à tenir le couloir, parfois se recentrer pour apporter du soutien au duo de milieux axiaux dans l’axe. La débauche d’énergie est énorme, et la faculté à évaluer la situation et le meilleur placement est capitale. Pastore a montré qu’il était capable de tenir ce rôle. "Je suis très satisfait de Pastore. Il peut travailler dans les couloirs, défensivement et avec une grande habileté", estimait ainsi son entraîneur après le match à Barcelone (1-1).
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