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Sochaux, c'est déjà chaud

ParSharkfoot

Mis à jour 15/09/2012 à 14:44 GMT+2

Avec quatre défaites, Sochaux vit un début de saison catastrophique. Ces dix dernières années, un seul club s'est sauvé après un tel départ.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Nous sommes le samedi 1er septembre, il est 22 heures. Le stade Auguste Bonal se vide dans un silence de cathédrale. Le silence qui fait suite aux sifflets. Après 4 matchs, les Sochaliens n’ont toujours pas marqué le moindre point et pointent à la dernière place du classement. Certes, les écarts ne sont pas faits. Mais ce n’est pas ça qui inquiète. Le mal a l’air plus profond. Avant le déplacement de ce soir à Saint-Etienne, les lionceaux sont mal en point. Assez pour déjà parler de Ligue 2 ?
Commencer par quatre défaites consécutives, ce n’est pas anodin en Ligue 1. Ces dix dernières saisons, c’est déjà arrivé trois fois. Pour Arles-Avignon et Grenoble, cela s’est traduit non seulement par une relégation, mais aussi par un véritable chemin de croix tout au long de la saison. En effet, Arles-Avignon n’a pu remporter que trois petites victoires et finir avec un maigre total de 20 points (à 26 points du premier relégable), alors que le GF38 a lui remporté cinq matches pour finir avec 23 points, à 17 points du maintien. Seul l’AS Nancy Lorraine a su rebondir après ce début de championnat catastrophique en finissant à une honnête 12e place, loin devant le premier relégable.
Dans les pas d’Arles-Avignon et de Grenoble
Mais à l’époque, les Lorrains avaient conjuré le sort dès la cinquième journée, en prenant les trois points. C’est dire l’importance du match de ce soir pour Sochaux. Une défaite sur la pelouse de Saint-Etienne serait synonyme de cinquième défaite consécutive et plongerait une bonne fois pour toute le club dans la crise. Crise qui couve déjà depuis l’année dernière. En se maintenant en toute fin d’exercice, les Doubistes se sont faits très peur. Le licenciement de Mecha Bazdarevic au profit d’Eric Hély a permis au club de se sauver, mais l’électrochoc du changement d’entraîneur ne dure qu’un temps. Aujourd’hui, Sochaux est de nouveau face aux mêmes problèmes. Pourtant, il y a deux saisons, c’est à la cinquième place que le FC Sochaux bouclait son exercice. Dans les traces d’un duo Marvin Martin/Ryad Boudebouz qui a ébloui la Ligue 1, les Sochaliens ont réussi une des saisons les plus abouties de leur histoire. Mais la période des transferts est passée par là. En perdant leur meilleur buteur (Brown Ideye) et leur meilleur passeur (Marvin Martin), Sochaux a perdu son identité de jeu. Depuis, ces deux-là n’ont jamais été remplacés et les résultats s’en ressentent. Mais ce n’est pas tout.
Le départ des meilleurs éléments donne des idées aux autres. En cela, les cas Modibo Maïga et Ryad Boudebouz sont très révélateurs. Co-meilleur buteur du club en 2010-2011, Maïga demande à être transféré en Premier League où il a plusieurs touches. Le 12 aout 2011, il annonce même qu’il ne rejouera plus jamais sous les couleurs de Sochaux. Il refuse de jouer contre l’AS Nancy Lorraine et le SM Caen, se mettant ainsi à dos les supporters et ses dirigeants. Malgré ce clash, aucun transfert à l’horizon. La mort dans l’âme, il retourne à Sochaux pour une année, qui sera beaucoup moins fructueuse que la précédente. Quand il veut, Maïga est un excellent attaquant de pointe. Mais quand il ne veut pas, il est aussi capable de plomber toute une équipe. Comme le prouve ses disparitions occasionnelles, à chaque fois pardonnées par les dirigeants : il faut se sauver coûte que coûte, même en faisant jouer des joueurs qui n’en n’ont pas envie. Au final, personne n’est gagnant. Cette année, Ryad Boudebouz est parti sur les mêmes traces. Annoncé dans plusieurs grands clubs français, l’Algérien est encore à Sochaux et traîne sa misère depuis le début de saison. Avoir de tels joueurs dans un effectif, quel que soit leur niveau, n’est jamais bénéfique. Ils poussent le club vers le bas et empêchent l’esprit de révolte de se former.
Un niveau de jeu qui inquiète
Cette saison, Sochaux a peu de motifs de satisfaction. Lorsqu’on est moins bonne défense et deuxième pire attaque du championnat, il est très difficile de prétendre à mieux qu’une dernière place. Derrière, l’apport de Cédric Kanté tarde à se faire sentir. Associé au jeune Peybernes, il est à la tête d’une défense qui a déjà encaissé 9 buts en 4 matchs. Il faut dire que l’apport défensif des latéraux est aussi à remettre en question. A gauche, Sauget et Banana ont joué deux matchs chacun sans pour autant s’imposer. A droite, on attendait beaucoup du jeune Sébastien Corchia. Pour le moment, il a du mal à confirmer les espoirs placés en lui, en témoigne son expulsion lors de la 3e journée face au Stade de Reims. Roussillon a bien tenté de le suppléer mais sans grand succès. Mais ce serait faux de ne blâmer que les défenseurs pour cette place de moins bonne défense de Ligue 1.
En réalité, c’est un tout qui montre le manque de cohésion dans l’équipe. L’apport défensif des milieux est bien trop faible et le nombre élevé de ballons perdus donne beaucoup trop d’opportunités aux adversaires. En cause, la pauvreté technique de l’effectif. Boudebouz avait tout pour être un leader à ce niveau-là, c’est pour l’instant loin d’être le cas. Dans son sillage, personne ne semble prêt à prendre le flambeau. Les ailiers Contout et Yartey sont de bons provocateurs et savent utiliser leur vitesse, mais ils sont encore trop souvent brouillons. Eric Hély a bien du mal à trouver des solutions, d’autant plus qu’il n’a pas une très grande profondeur de banc.
Privat et Doubaï, les éclaircies
Heureusement pour lui, il peut compter sur un excellent Sloan Privat en pointe de l’attaque. Le seul rayon de soleil sochalien de ce début de saison, c’est lui. Pas toujours titulaire, il a pourtant déjà marqué deux buts et prouvé son influence sur le jeu. Il sait se placer et profiter des centres de ses coéquipiers. Son jeu de tête fait merveille (il reste sur sept buts consécutifs de la tête) et pose de gros soucis aux défenses adverses. Il relègue pour le moment Cédric Bakambu, autre grand espoir du football français, sur le banc. Au rayon des joueurs qui tirent leur épingle du jeu, il serait aussi injuste de ne pas citer Thierry Doubaï. Arrivé cet été en provenance de l’Udinese, l’Ivoirien apporte son impact au milieu et s’est fait une place de titulaire indiscutable.
En résumé, les supporters de Sochaux ont de quoi s’inquiéter. Face à Reims ou à Marseille, les joueurs d’Eric Hély ont montré un niveau indigne de la Ligue 1. Les problèmes sont nombreux, aussi bien au niveau du jeu que de la gestion et de l’ambiance du groupe. Mais tirer des conclusions après seulement quatre journées serait prématuré. Un lionceau, même blessé, n’est jamais mort.
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