14e journée - Antisèche après Nantes-Monaco (0-1, Ligue 1) : L’ASM a su se remettre en question

Nantes-Monaco, c’était encore un choc de Ligue 2 la saison passée. Dimanche sur la pelouse de La Beaujoire, notamment en première période, les deux équipes ont fait planer un doute : sont-elles vraiment dans l’élite désormais ? La faute à un déchet technique effarant dans les deux camps. Au retour de la trêve internationale, Claudio Ranieri avait opté pour un 4-4-2 avec un milieu en losange, un dispositif inédit cette saison. Un choix dicté autant par les circonstances (absences de Lucas Ocampos et Yannick Ferreira-Carrasco) que par la volonté des Monégasques de se rassurer après trois matches sans victoire toutes compétitions confondues.  Conséquence directe, l’ASM a retrouvé son assise défensive et la maîtrise du ballon, en évoluant haut sur le terrain et en harcelant le porteur au milieu de terrain.

Mais il s’est privé d’un autre des piliers de sa réussite en début de saison, à savoir son jeu sur les côtés. Les partenaires de Joao Moutinho ont attendu le deuxième acte pour faire preuve d’imagination dans la construction et pour créer des décalages. La remise en question de l’ASM et celle de son coach, confronté aux méformes et aux blessures, ont fini par porter leurs fruits. Loin du niveau montré depuis le début de la saison, les Nantais ont été incapables de réagir. Les Canaris ont subi sans réussir à imposer leur jeu.  Ils ont souffert dans l’impact physique et regretteront certainement d’avoir été trop timorés, avant de se libérer en toute fin de match. Mais c’était trop tard, bien trop tard…

Bonne surprise du début de saison, Mounir Obbadi a encore frappé dimanche. Une mine déviée est venue couronner son match plein, où il a fait le liant entre les lignes. Il a abreuvé de ballons James Rodriguez, qui a confirmé sa montée en puissance malgré un déchet important. Après un coup de moins bien, Layvin Kurzawa a rassuré avec une prestation solide dans son couloir gauche. Au contraire de Radamel Falcao, à la peine physiquement et incapable de concrétiser l’une de ses nombreuses occasions. Entré au relais du Colombien à l’heure de jeu, Anthony Martial a apporté la percussion qui manquait aux Monégasques et s’est trouvé à l’origine du but d’Obbadi. Côté nantais, Oscar Vizaccarondo a dégagé une belle sérénité défensive. Par son activité, Serge Gakpé a tenté de secouer la formation nantaise, où Filip Djordjevic n’a pas réussi à se mettre en évidence. Comme les milieux Lucas Deaux et Jérémy Veretout, dominés dans l’entrejeu.

Le nombre de buts de Radamel Falcao sur les sept dernières journées de Ligue 1. Co-meilleur buteur avec Edinson Cavani et Zlatan Ibrahimovic, le Colombien en avait totalisé sept lors des sept premières journées du championnat, en frappant pourtant moins (18 tirs contre 21). Ces chiffres traduisent bien le coup de moins bien du Colombien, qui a crevé l’écran dimanche. Complètement à côté de ses pompes, il a même mis une bonne trentaine de secondes avant de comprendre que c’est bien lui qui devait sortir à l’heure de jeu pour laisser entrer Anthony Martial. Une mauvaise passe à enrayer rapidement, avant que les interrogations n’affluent.

Le temps additionnel touche à sa fin lorsqu’Alejandro Bedoya se présente seul face à Danijel Subasic. Parfaitement servi dans la profondeur par Serge Gakpé, l’Américain se précipite au moment d’ajuster le gardien serbe de Monaco. D’un extérieur du droit mal maîtrisé, il envoie le ballon au-dessus de la cage. C’était la balle de match pour des Nantais qui mettaient alors la pression sur le but de l’ASM.

Nantes-Monaco, un grand classique de la Ligue 1 qui évoque tant de souvenirs aux amoureux du foot. Certains auraient bien fait un petit saut dans le passé pour revoir quelques gloires d’antan sur le terrain.

Certainement, au vu des résultats du FCN face aux équipes classées devant lui. Les Nantais se sont inclinés à domicile contre le PSG (1-2) puis face à Lille (0-1) avant de céder logiquement devant Monaco ce dimanche. De ces trois matches, les Canaris sont ressortis avec un sentiment d’impuissance. En dehors de ces trois défaites, ils réalisent un parcours parfait à La Beaujoire (quatre victoires en autant de rencontres). Preuve qu’ils ont de la marge sur leurs concurrents directs dans la course au maintien. Mais pour viser une place européenne, les joueurs de Michel Der Zakarian semblent trop justes. Désormais cinquièmes, dépassés par Marseille au classement, ils sont à leur place. Ni plus, ni moins. Dans deux semaines, ils se rendront au Vélodrome et tenteront de retenir les leçons données par les grosses écuries du championnat. Une vraie ambition de Top 5 passe par là pour les Nantais.