A l'OM, l'unité n'est pas de façade, mais elle se fissure (avant Rennes-OM, samedi, 17h00)

A l'OM, les dirigeants tentent de délivrer un discours rassurant malgré la crise sportive aiguë. Même si le club a connu cinq défaites d'affilée, pas question de remettre en cause l'organigramme actuel. La stratégie de communication part du haut de la pyramide pour se propager à tous les étages de la maison olympienne. Vincent Labrune explique que le projet mis en place cet été reste toujours valide. Le président de l'OM pense qu'Elie Baup représente la meilleure chance du club marseillais de réaliser ses desseins dans les prochaines semaines. Quand le nom de Frédéric Antonetti a surgi cette semaine dans la presse pour remplacer l'homme à la casquette, le bras droit de Margarita Louis-Dreyfus a piqué une colère noire. Et José Anigo a dû s'employer pour renouveler son soutien à Elie Baup. Interrogé sur le site de l'OM, le directeur sportif du club a brocardé les médias coupables d'avoir relayé cette rumeur de remplacement du coach marseillais. Un fait tout aussi rare qu'insolite qui prouve aussi la volonté de l'OM de rester groupé.

Pour le moment, Elie Baup assure rester sur la même longueur d'ondes que son président. Les deux hommes marchent main dans la main dans cette période troublée sur le plan sportif. Mais gouverner, c'est prévoir. Et Labrune a sûrement anticipé un plan B si d'aventure les défaites devaient encore s'enchaîner à Marseille.

Perdre cinq matches d'affilée n'a pas mis le feu au stade Vélodrome. Les temps ont changé à Marseille. Les supporters ne montent plus aussi rapidement en pression qu'auparavant. Car la direction du club a tissé des liens étroits avec les responsables des associations. Lundi, en marge d'une réunion de sécurité portant sur le périlleux déplacement des supporters olympiens à Naples mercredi prochain, la situation sportive ne fut pas éludée. Vincent Labrune a demandé du temps aux fans olympiens. Prêts à se dresser contre leur équipe en cas de contre-performance face à Reims, les supporters ont décidé de reporter leur mouvement de mécontentement à l'issue d'une cinquième défaite de rang. Les communiqués des différents groupes reprennent en cœur un discours prônant la patience, nouvelle vertu des occupants des virages du Vélodrome. Et les banderoles acides restent pour l'instant sagement remisées au placard. Mais si les "capos" gardent leur calme, la base des supporters s'agite beaucoup plus. Les mauvais résultats engendrent une montée du scepticisme envers Elie Baup et sa gestion de l'effectif marseillais.

Calmés par leurs responsables d'associations, les supporters ne manifestent pas ouvertement leur mécontentement pourtant bien réel.

Malgré les discours officiels de soutien des joueurs à Elie Baup, plusieurs éléments commencent à se poser des questions sur la stratégie sportive mise en place par l'entraîneur à la casquette. D'abord peu enclin à changer son équipe d'un match à l'autre, le coach olympien a pris un virage radicalement différent en modifiant largement son onze de départ pour débuter la rencontre face à Reims. Pratiquement la moitié de l'équipe avait été revisitée par rapport au match précédent à Nice. Difficile de s'y retrouver. Sur le terrain, les résultats décevants s'accumulent. Et l'ambiance dans les vestiaires souffre de cette situation délicate. Jeudi, une altercation entre Mathieu Valbuena et Jordan Ayew a provoqué un mini-séisme à l'entraînement car les caméras de télévision ont capté l'incident. Souleymane Diawara a même été invité à éteindre l'incendie naissant quelques minutes après cette prise de becs.

"Dans un groupe, il y a toujours de petites tensions, a dédramatisé Diawara. Tant mieux. Quand il y a un mauvais ballon, il faut le dire. Valbuena l'a dit à Jordan Ayew. Et il lui a répondu. Il n'y a pas eu de suite, juste des paroles. Ils se sont serrés la main. Il y a eu une petite altercation, mais rien de méchant". Cette petite poussée de fièvre aurait dû rester anecdotique. Mais le climat devient tendu autour de l'équipe avant un délicat déplacement à Rennes ce samedi. Les joueurs marseillais montrent des signes de nervosité qui trahissent leur impuissance actuelle à renverser la tendance.